PS, PCF et EELV appellent à manifester samedi pour «un cessez-le-feu à Gaza» et la libération des otages

De la fumée s'échappe à la suite d'une frappe israélienne sur Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 novembre 2023 (Photo, AFP).
De la fumée s'échappe à la suite d'une frappe israélienne sur Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 novembre 2023

PS, PCF et EELV appellent à manifester samedi pour «un cessez-le-feu à Gaza» et la libération des otages

  • Le Parti socialiste, le Parti communiste français et Europe Ecologie Les Verts ont appelé jeudi, dans un communiqué commun, à manifester samedi
  • Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a déclaré avoir de «l'espérance» concernant le sort des otages français retenus par le Hamas

PARIS: Le Parti socialiste, le Parti communiste français et Europe Ecologie Les Verts ont appelé jeudi, dans un communiqué commun, à manifester samedi pour un "cessez-le-feu immédiat à Gaza" et "la libération de tous les otages".

La France insoumise, qui n'en est pas signataire, a de son côté appelé sur X (ex-Twitter) à cette manifestation organisée à l'appel de plusieurs syndicats (CGT, FSU, Solidaires).

"J'apprécie que tout le monde se rallie à ces manifestations dans lesquelles La France insoumise est investie depuis le début", a réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard, auprès de l'AFP, tout en indiquant que les signataires de l'appel ne leur avaient "pas proposé" d'y participer.

Dans ce communiqué, également signé par Place Publique et plusieurs petits partis de gauche, PS, PCF et EELV appellent à "l'unité de la Nation", et soulignent que "l'antisémitisme et le racisme sont des crimes contre la République toute entière".

Ils ajoutent que "le Hamas n'est en rien un mouvement de libération mais une organisation terroriste", et que "la riposte décidée par le gouvernement d'extrême droite de Nethanyahou, qui frappe indistinctement la population civile à Gaza, est devenue +une punition collective+".

Les signataires réclament notamment "la libération immédiate et sans condition de tous les otages", "un cessez-le-feu immédiat", "la levée du blocus de Gaza", "la fin des violations des droits humains et de la colonisation en Cisjordanie", et "la relance du processus de paix pour la reconnaissance de l'État de Palestine aux côtés de l'État d'Israël".

Ce communiqué commun, auquel n'est pas associée LFI, souligne une fois de plus les dissensions entre le parti de Jean-Luc Mélenchon, et ses partenaires de la Nupes, en état de mort clinique depuis plusieurs semaines.

Le ministre français des Armées a de «l'espérance» sur la sort des otages

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a déclaré avoir de "l'espérance" concernant le sort des otages français retenus par le Hamas, après avoir fait le point jeudi au Qatar sur les discussions en cours.

"Cette halte ici au Qatar a un rôle particulier, elle permet de faire le point sur les différentes discussions qui sont en cours. Tout est fait pour obtenir leur libération", a-t-il déclaré à la radio France info après avoir échangé avec les autorités qataries à Doha.

"C’est l’espérance qu’on va adresser aux familles" des personnes retenues en otage dans la bande de Gaza par le mouvement islamiste palestinien.

"On a de l’espérance qui nécessite (de) la concentration jusqu’à la dernière minute pour que tout un chacun tienne sa parole", a-t-il ajouté, remerciant "publiquement" le Qatar, un des médiateurs dans la crise des otages.

Dimanche dernier, PS, PCF et EELV avaient défilé ensemble contre l'antisémitisme, lors de la manifestation à l'appel des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, à laquelle a également participé l'extrême droite. Seule LFI a refusé de s'y joindre, en raison de la présence du RN et de Reconquête.

L'ensemble des signataires appellent en outre à participer dimanche à la marche initiée par quelque 500 personnalités de la culture, dont Isabelle Adjani, Sami Bouajila et Claude Lelouch, qui ont appelé à une "marche silencieuse, solidaire, humaniste et pacifique", à Paris, sans revendication politique ni slogan.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.