A Paris, un référendum sur «la place des SUV» en plein #Tahitigate

«Plus chers, plus polluants, plus dangereux... les SUV ne peuvent représenter l'avenir de la mobilité, surtout en ville», acquiesce Pierre Leflaive, un responsable de l'association Réseau action climat. (AFP)
«Plus chers, plus polluants, plus dangereux... les SUV ne peuvent représenter l'avenir de la mobilité, surtout en ville», acquiesce Pierre Leflaive, un responsable de l'association Réseau action climat. (AFP)
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Publié le Vendredi 17 novembre 2023

A Paris, un référendum sur «la place des SUV» en plein #Tahitigate

  • «Les SUV ont constitué ces dix dernières années la deuxième source de croissance des émissions de CO2 derrière le secteur de l'aviation», déplore Arnaud Gilles, un cadre de WWF
  • A Paris, Olivier Pinard, un cadre financier, espère une participation moins famélique qu'en avril dernier, quand à peine 7,5% des inscrits avaient acté l'interdiction des trottinettes en libre-service

PARIS: "Plus ou moins de SUV ?": A Paris, la maire socialiste, vivement critiquée après un voyage à Tahiti au bilan carbone désastreux, propose de faire payer plus cher le stationnement aux propriétaires de ces véhicules plus grands, plus lourds et souvent plus polluants.

L'annonce d'une votation populaire le 4 février prochain sur "la place des SUV dans la capitale" française intervient en plein #Tahitigate pour Anne Hidalgo, candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle, qui ne l'avait vue recueillir qu'1,75% des suffrages.

L'édile, qui a fait de la réduction de la place de la voiture une pierre angulaire de son action, au grand dam de nombreux automobilistes, s'est rendue le 20 octobre à Tahiti, où se dérouleront les épreuves de surf de JO de Paris de 2024, pour un voyage officiel. Puis elle y est restée en vacances, ce qui a fait jaser.

"Après son voyage à Tahiti, Anne Hidalgo plonge dans la tempête", titrait jeudi le quotidien conservateur Le Figaro, citant dans ses colonnes l'opposition, qui fustige une "erreur politique" tout en ironisant sur "les compétences particulières en surf" de l'édile.

"Faites ce que je dis, pas ce que je fais, a réagi la droite parisienne sur X (ex-Twitter). Pour faire oublier l’empreinte carbone désastreuse de son voyage à Tahiti, Anne Hidalgo la pollueuse annonce (...) une votation sur les SUV."

La mairie propose ainsi "une augmentation significative des tarifs de stationnement non résidentiel pour les SUV et les 4X4 dans Paris", selon un communiqué. Seront concernés les véhicules les plus lourds: plus de 1,6 tonne pour les voitures thermiques ou hybride, plus de 2 tonnes pour les électriques.

"Si depuis dix ans, la place de la voiture individuelle a diminué à Paris, du fait d'une politique volontariste de l'exécutif parisien, dans le même temps, la taille et le poids moyen des véhicules n'ont eu, quant à eux, de cesse d'augmenter", argumente la Ville.

"Avec cette votation, nous voulons dire stop. Stop aux dérives des constructeurs automobiles", justifie Anne Hidalgo.

'Aberration' climatique 

D'après l'ONG WWF, qui qualifie les Sport utility véhicules (SUV) d'"aberration" face au réchauffement climatique, ceux-ci sont "200 kilos plus lourds, 25 cm plus longs, 10 cm plus larges" qu'une "voiture standard", ils nécessitent davantage de matériaux pour leur fabrication, consomment 15% de carburant et émettent 20% de CO2 en plus qu'une berline.

"Les SUV ont constitué ces dix dernières années la deuxième source de croissance des émissions de CO2 derrière le secteur de l'aviation", déplore Arnaud Gilles, un cadre de WWF, pour qui une augmentation du coût du stationnement à Paris serait "bienvenue" pour dissuader leurs propriétaires.

"Plus chers, plus polluants, plus dangereux... les SUV ne peuvent représenter l'avenir de la mobilité, surtout en ville", acquiesce Pierre Leflaive, un responsable de l'association Réseau action climat, qui salue lui aussi l'initiative parisienne.

Cette initiative fait en revanche bondir Pierre Chasseray, le porte-parole de 40 millions d'automobilistes, une association défendant leurs intérêts, quand les SUV constituaient en France près d'une voiture thermique sur deux vendues en 2022 et qu'"on ne peut pas faire un tarif par bagnole".

Face à des "transports en commun aujourd'hui sursaturés", la mesure proposée est "inapplicable", vitupère-t-il, raillant l'ambivalence de la maire de Paris : "Anne Hidalgo, si vous lui faites choisir entre plus ou moins d'avions dans le ciel, elle va dire +moins+. Mais quand elle va à Tahiti, elle est bien d'accord pour être dedans."

Paris, en cas de résultat positif le 4 février, ne serait pas précurseur sur le sujet. Lyon, troisième ville française, appliquera une surtaxe de stationnement sur des critères environnementaux et sociaux dès 2024.

C'est déjà le cas dans des quartiers de Londres, où la surfacturation peut atteindre 500 livres par an (571 euros) pour les véhicules les plus polluants, mais aussi depuis mai dans un arrondissement de Montréal.

A Paris, Olivier Pinard, un cadre financier, espère une participation moins famélique qu'en avril dernier, quand à peine 7,5% des inscrits avaient acté l'interdiction des trottinettes en libre-service. "C'est pour envoyer un message, remarque-t-il: +Si vous polluez, on va vous taxer+."


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.