Biden appelle à «réunifier» Gaza et Cisjordanie», menace de sanctions les colons «extrémistes»

Le président des États-Unis Joe Biden déclare aux journalistes que 74 Américains à double nationalité ont quitté Gaza à l'issue d'une séance de photos avec le président de la République dominicaine Luis Abinader dans le bureau ovale de la Maison-Blanche le 2 novembre 2023 à Washington, DC. (Photo Chip Somodevilla, Getty Images AFP)
Le président des États-Unis Joe Biden déclare aux journalistes que 74 Américains à double nationalité ont quitté Gaza à l'issue d'une séance de photos avec le président de la République dominicaine Luis Abinader dans le bureau ovale de la Maison-Blanche le 2 novembre 2023 à Washington, DC. (Photo Chip Somodevilla, Getty Images AFP)
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Publié le Dimanche 19 novembre 2023

Biden appelle à «réunifier» Gaza et Cisjordanie», menace de sanctions les colons «extrémistes»

  • «Gaza et la Cisjordanie devraient être réunifiées sous une même structure de gouvernance, à terme sous une Autorité palestinienne revitalisée», écrit le président américain dans une tribune publiée par le quotidien Washington Post
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu dans une conférence de presse, que «l'Autorité palestinienne sous sa forme actuelle n'était pas capable d'assumer la responsabilité de Gaza»

WASHINGTON : Joe Biden a appelé samedi à une future réunification de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sous une «Autorité palestinienne revitalisée», et a menacé de sanctions les colons «extrémistes» qui attaquent les Palestiniens en Cisjordanie.

«Gaza et la Cisjordanie devraient être réunifiées sous une même structure de gouvernance, à terme sous une Autorité palestinienne revitalisée», une fois le Hamas chassé du territoire palestinien qu'il gouverne depuis 2007, à la suite de l'opération militaire israélienne en cours, écrit le président américain dans une tribune publiée par le quotidien Washington Post.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu, dans une conférence de presse, que «l'Autorité palestinienne sous sa forme actuelle n'était pas capable d'assumer la responsabilité de Gaza.»

«Nous ne pouvons pas avoir une autorité civile à Gaza qui soutient le terrorisme, encourage le terrorisme, finance le terrorisme et enseigne le terrorisme», a-t-il déclaré.

- Deux Etats -

Le président Mahmoud Abbas, qui gouverne les zones autonomes de Cisjordanie, avait lié début novembre un retour de l'Autorité palestinienne dans la bande de Gaza à un «règlement politique» englobant aussi la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées.

«La bande de Gaza est partie intégrante de l'Etat de Palestine, nous prendrons nos responsabilités entières dans le cadre d'une solution politique globale pour la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza», avait affirmé Mahmoud Abbas en recevant à Ramallah le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Dans sa tribune, Joe Biden menace par ailleurs d'interdire de visas les «extrémistes qui attaquent des civils en Cisjordanie».

«La violence extrémiste contre les Palestiniens de Cisjordanie doit cesser et ceux qui commettent ces violences doivent rendre des comptes», insiste-t-il.

«Une solution à deux Etats est le seul moyen d'assurer la sécurité à long terme du peuple israélien et du peuple palestinien. Aujourd'hui cette perspective semble plus lointaine que jamais, mais la crise actuelle la rend plus nécessaire que jamais», estime le démocrate de 80 ans.

«Y arriver demandera des engagements de la part des Israéliens et des Palestiniens, ainsi que des Etats-Unis et de nos partenaires et alliés. Ce travail doit commencer maintenant», plaide-t-il.

«Gaza ne doit plus jamais être utilisée comme une base pour le terrorisme. Il ne doit pas y avoir de déplacement forcé des Palestiniens de Gaza, pas de réoccupation, pas de siège ni de blocus, et pas de réduction du territoire», énumère-t-il.

- «Pas de cessez-le-feu» -

Le président américain répète par ailleurs son opposition à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

«Tant que le Hamas s'accroche à son idéologie de destruction, un cessez-le-feu ne sera pas la paix. Pour les membres du Hamas, chaque cessez-le-feu donne du temps pour reconstituer les stocks de roquettes, repositionner les combattants et recommencer le massacre en attaquant à nouveau des innocents», affirme-t-il.

Les bombardements de représailles sur la bande de Gaza sont incessants depuis que le Hamas a mené le 7 octobre une attaque d'une ampleur et d'une violence inédites sur le sol israélien qui a fait 1.200 morts, en majorité des civils, et enlevé avec d'autres groupes armés environ 240 personnes, selon les autorités israéliennes.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, les frappes israéliennes ont tué au moins 12.000 civils palestiniens, dont 5.000 enfants.

Les tensions sont aussi vives en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où environ 200 Palestiniens ont été tués par des colons et des soldats israéliens depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.


Inde: les pilotes rejettent les premières conclusions sur l'accident du vol 171 d'Air India

Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad.  Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts. (AFP)
Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad. Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts. (AFP)
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  • L'enregistreur des conversations du cockpit a indiqué que l'un des pilotes avait demandé à l'autre "pourquoi il a coupé l'alimentation en carburant" et que ce dernier avait répondu "qu'il ne l'a pas fait", a toutefois précisé l'AAIB
  • Les enquêteurs n'ont pas publié la retranscription exacte de leur dialogue

NEW DELHI: Deux associations de pilotes de ligne indiens ont vivement rejeté les résultats préliminaires de l'enquête sur l'accident du Boeing 787 d'Air India le 12 juin dans le nord-est de l'Inde, qui suggèrent la possibilité d'une erreur humaine.

Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad.

Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts.

Le document de l'AAIB ne tire pour l'heure aucune conclusion ni ne pointe aucune responsabilité .

L'enregistreur des conversations du cockpit a indiqué que l'un des pilotes avait demandé à l'autre "pourquoi il a coupé l'alimentation en carburant" et que ce dernier avait répondu "qu'il ne l'a pas fait", a toutefois précisé l'AAIB.

Les enquêteurs n'ont pas publié la retranscription exacte de leur dialogue.

"Nous avons le sentiment que l'enquête suit une piste qui présume la responsabilité des pilotes et nous nous y opposons fermement", a réagi l'Association des pilotes de ligne indiens (ALPA).

L'ALPA, qui revendique 800 membres, a regretté le "secret" qui entoure l'enquête et regretté de ne pas y être associée en tant qu'"observatrice".

Une autre organisation, l'Association des pilotes commerciaux indiens (ICPA), s'est pour sa part déclarée "très perturbée par ces spéculations (...) notamment celles qui insinuent de façon infondée l'idée du suicide d'un pilote".

"Une telle hypothèse n'a aucune base en l'état actuel de l'enquête", a poursuivi l'ICPA en réaction aux propos d'experts suggérant que la catastrophe pourrait être le fruit du suicide d'un pilote.

La catastrophe aérienne, la plus meurtrière depuis 2014 dans le monde, a causé la mort de 241 passagers et membres d'équipage du Boeing 787, ainsi que 19 autres personnes au sol.

Un passager a miraculeusement survécu.

 


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".