Or : investir ou ne pas investir ?

Une employée montre des lingots d’or dans une boutique Degussa à Singapour, le 16 juin 2017. (Reuters)
Une employée montre des lingots d’or dans une boutique Degussa à Singapour, le 16 juin 2017. (Reuters)
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Publié le Samedi 26 décembre 2020

Or : investir ou ne pas investir ?

  • Le lingot d’or a augmenté de 24% cette année et devrait réaliser son plus grand gain annuel depuis 2010
  • Le prix de l’or a atteint des valeurs record en août, lorsqu’il est arrivé à 2 075 dollars l’once

RIYAD : La pandémie de coronavirus a eu un impact violent sur l’économie mondiale, mais il n’y avait pas que du négatif.

Le lingot d’or, la matière première préférée du monde en temps de crise, a augmenté de 24% cette année et devrait réaliser son plus grand gain annuel depuis 2010.

Qu’est-ce qui fait que ce métal précieux soit si attirant ? Il bénéficie de diverses sources de demande - en tant qu’investissement, actif de réserve, produit de luxe et composante technologique - selon le Conseil mondial de l’or. Il est hautement liquide, ne constitue la responsabilité de personne et ne comporte aucun risque de crédit. De plus, il est rare, ce qui prouve historiquement qu’il conserve sa valeur au fil du temps.

L’or peut améliorer un portefeuille d’investissement de quatre manières différentes. Il génère des rendements à long terme, agit comme un diversifiant et limite les pertes durant les périodes de tensions sur les marchés, fournit des liquidités sans risque de crédit et, enfin, améliore la performance du portefeuille en général.

Le prix de l’or a atteint des valeurs record en août, lorsqu’il est arrivé à 2 075 dollars l’once. Jeudi, l’or au comptant a augmenté de 0,3% à 1 877,43 dollars l’once, alors que les contrats à terme américains sur l’or ont augmenté de 0,3% à 1882,90 dollars.

« Un dollar plus faible accompagné de taux réels négatifs, de rendements faibles, et d’incertitudes autour de la nouvelle souche de coronavirus, aident l’or en ce moment », a déclaré l’analyste d’UBS Giovanni Staunovo à Reuters.

La question que les analystes se posent est si l’or, qui est l’actif refuge ultime, peut fournir un rendement aux investisseurs en 2021.

Mazen Al-Sudairi, directeur de recherche à l’entreprise saoudienne de services financiers Al Rajhi Capital, a indiqué que la consommation mondiale d’or avait stagné à 4 500 tonnes durant la dernière décennie, ce qui explique la hausse du prix de l’or depuis mars.

« Les prix de l’or ont chuté par rapport au niveau record d’août… puisque les économies commencent à se redresser », a-t-il précisé à Arab News.

Il a également expliqué que les risques d’impression d’un excès de devises par les banques centrales du monde entier pourraient améliorer l’investissement dans l’or, une fois que la tendance à la baisse actuelle des prix de l’or s’arrêtera et changera de direction.

« La hausse de l’inflation et un environnement de taux d’intérêt bas soutiendraient également les prix de l’or ».

Un rapport de la Barclays Private Bank a affirmé que si l’or était peu susceptible de stimuler la croissance à long terme, il restait un « puissant outil de diversification » et était un bon moyen « de préserver la richesse pendant les périodes de turbulence ».

Selon Vijay Valecha, directeur des investissements chez Century Financial, basée à Dubaï, bien que les prix de l’or soient montés en flèche en 2020, ils restent à plus de 10% en dessous du record d’août.

« La demande pour le métal refuge a diminué en raison des espoirs de reprise économique après une série de développements positifs concernant les vaccins. Néanmoins, les éléments fondamentaux à long terme sont toujours en faveur du lingot, car les principales banques centrales continuent d’offrir un soutien aux économies ».

Il a également mentionné que l’accent mis par le marché sur un retour de l’inflation en 2021 avait contribué à « compromettre » les prix de l’or et que les points morts d’inflation à 10 ans aux États-Unis étaient supérieurs à leurs niveaux d’avant la pandémie.

« Vu que la Fed a signalé des taux d’intérêt proches de zéro jusqu’en 2023, l’inflation devrait augmenter à un rythme plus rapide que les rendements obligataires américains, ce qui signifie que les rendements réels américains devraient rester bien en dessous de 0,0%. Cet environnement de taux réel modéré renforcera l’attractivité de l’or en tant qu’investissement alternatif aux titres à revenu fixe ».

Il a ajouté que l’optimisme relatif aux vaccins, la victoire de Joe Biden aux élections, un plan de relance américain et l’engagement de la Fed à maintenir sa politique monétaire accommodante sans précédent avaient tous laissé espérer une reflation commerciale en 2021. Cela a indiqué une nouvelle dynamique à la baisse pour le dollar, favorisant indirectement l'or.

Compte tenu de la longue période de taux d’intérêt extrêmement bas, de la faiblesse persistante du dollar, de la hausse des ratios dette / PIB, de la reprise des pressions inflationnistes et des délais incertains pour le déploiement en masse des vaccins approuvés, M. Valecha a déclaré que les baisses du prix de l’or pourraient être considérées comme des opportunités d’achat.

« Toutefois, les investisseurs ne devraient pas s’attendre à ce que le scénario de cette année se répète, car l’optimisme de la reprise induite par les vaccins plafonnera les gains ».

Bitcoin est le mot à la mode dans la communauté des affaires depuis plusieurs années, et certains ont émis l’hypothèse qu’il pourrait être considéré comme le prochain or. Cornelia Meyer, économiste titulaire d’un doctorat, avec trente ans d’expérience dans le domaine de la banque d’investissement et de l’industrie, n’est pas convaincue : « Pour le moment, le Bitcoin est encore trop spéculatif pour être une réserve de valeur fiable comme l’or. Cependant, cette année a vu le premier afflux, quoique provisoire, d’argent institutionnel dans la crypto-monnaie ».

Pour Mme Meyer, si ce rallye du cours de l’or plus tôt dans l’année a été alimenté par la pandémie, d’autres facteurs sont également en jeu. « Il a également été facilité par le fait que les actifs refuge traditionnels comme les obligations d’État de l’OCDE ont des rendements extrêmement faibles ou négatifs ».

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com