Le Jeune Imam de Kim Chapiron peint «l'intime et la vérité des cœurs»

Le réalisateur  Kim Chapiron a présenté son dernier opus à Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech et Meknès. (Photo fournie)
Le réalisateur Kim Chapiron a présenté son dernier opus à Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech et Meknès. (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

Le Jeune Imam de Kim Chapiron peint «l'intime et la vérité des cœurs»

  • Avant sa sortie en France, de nombreuses salles de cinéma se sont montrées frileuses. Le film a même été boycotté dans certains festivals de l’Hexagone
  • Aux quatre coins de la planète, Kim Chapiron continue de présenter son film à de nouveaux publics tout en véhiculant un message de paix et d’amour

CASABLANCA: Le Jeune Imam poursuit son tour du monde. Sorti en avril dernier, le film a fait escale au Maroc. C’est dans les instituts français du pays que les cinéphiles ont pu découvrir ce long métrage de Kim Chapiron coécrit avec Ladj Ly. Le réalisateur a ainsi présenté son dernier opus à Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech et Meknès.

«J'ai eu la chance de le présenter avec l’islamologue et écrivain Rachid Benzine. Cela a été très riche en conversations et en rencontres. Rachid m'avait dit: “Tu verras: au Maroc, tu n’auras pas tous ces débats maladroits et malaisants que l’on trouve en France, avec toute la crispation qu’un tel sujet peut générer», confie Kim Chapiron à Arab News en français.

En effet, avant sa sortie en France, de nombreuses salles de cinéma se sont montrées frileuses. Le film a même été boycotté dans certains festivals de l’Hexagone. «En France, il y a eu cette anticipation… Quand on fait un film qui s'appelle Le Jeune Imam, tout le monde s’attend à des débordements, à des débats houleux, à des polémiques, mais il n'y a rien eu de tout cela. J’ai aussi ressenti cette anticipation. C'est la première fois que je réalise un film sans partenariat financier d'aucune chaîne.»

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Escroquerie au pèlerinage

Tiré d’une histoire vraie, le film raconte comment un jeune imam a réussi à monter une escroquerie au pèlerinage. Il s’agit d’Ali, un adolescent franco-malien renvoyé au Mali par sa mère, qui l’élève seule, en raison de son mauvais comportement. Lorsqu’il revient en France, dix ans plus tard, il devient l’imam de sa cité et recherche constamment la reconnaissance de sa mère. Au fil de l’histoire, on découvre ainsi la relation émouvante, souvent tumultueuse, entre une mère et son fils. 

«C’est un film qui évoque l'intime et la vérité des cœurs. J’ai aimé, en tant que non musulman, avoir eu la possibilité de vivre la vie d'un jeune Malien issu d’une famille de Soninkés. J’ai voulu raconter toutes les interactions qu'on peut avoir dans une famille quand on vit quelque chose de compliqué à résoudre, comme cette arnaque au visa. On a rencontré beaucoup de vieux pèlerins qui avaient perdu tout leur argent à cause de cela. C’est un sujet dont on n’avait quasiment jamais entendu parler», explique Kim Chapiron.

«Quand on fait un film qui s'appelle Le Jeune Imam, tout le monde s’attend à des débordements, des polémiques», confie Kim Chapiron.

De la réalité à la fiction

Afin d’être au plus proche de la réalité, le réalisateur a notamment fait appel à des acteurs amateurs. Côté technique, pour conserver l’essence du film, il a opté pour une grande sobriété.

«En rencontrant différents imams, je me suis rendu compte que c’était compliqué, pour un acteur, de reproduire correctement les mouvements, les prières, de psalmodier les versets du Coran. J’ai eu la sensation qu’il était plus facile d’évoquer ce type de personnage en puisant dans le réel. […] Le film est tourné en lumière naturelle, j’aime beaucoup ce style. Quand on parle du rapport à Dieu, on n'a pas besoin de mise en scène. Le moindre effet ou le moindre mouvement de caméra aurait pu passer pour quelque chose de démonstratif.»

Ainsi, pendant plusieurs mois, le réalisateur et son équipe se sont rendus dans des cités, des madrasas ou des mosquées à Clichy-Montfermeil, en banlieue parisienne, ainsi que dans le village de Fouloum, au Sénégal, les différents lieux de tournage du film.

«Ce n’est pas un film prosélyte. Quand on allait dans les mosquées, on expliquait qu’il s’agissait de l’histoire d'un imam, mais avant tout d’un être humain. On nous a toujours accueillis de manière très ouverte. Aujourd’hui, tout le monde parle de cette religion sans la connaître. Les mosquées sont frileuses avec les caméras parce que, malheureusement, 80% des images qui ressortent sont utilisées dans le cadre de documentaires choc faits pour créer le buzz. Quand on est arrivés avec cette proposition, et non pour faire du sensationnel, dans le village, la cité, les mosquées, cela n’a généré que de belles conversations.»

Aux quatre coins de la planète, Kim Chapiron continue de présenter son film à de nouveaux publics tout en véhiculant un message de paix et d’amour. «J'ai grandi avec des musulmans qui venaient du monde entier. Je me considère comme chanceux d'avoir pu vivre mon enfance et mon adolescence dans ce coin du monde. La crispation par rapport à la religion musulmane est arrivée après. Je fais partie de l'une des dernières générations qui a connu l’époque où ces débats n'étaient pas à l’ordre du jour et c'est ce qu'on a voulu raconter.»

 


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com