A la poursuite des mégots pour un Mondial de chasse aux déchets à Tokyo

Les membres de la Malaisie font peser leurs déchets après le deuxième tour de la finale de la «Coupe du monde SpoGOMI 2023», au cours de laquelle les équipes ramassent autant de déchets que possible dans un laps de temps défini, à l'Université des Nations Unies dans le quartier de Shibuya à Tokyo le 22 novembre 2023 (Photo de Richard A. Brooks / AFP).
Les membres de la Malaisie font peser leurs déchets après le deuxième tour de la finale de la «Coupe du monde SpoGOMI 2023», au cours de laquelle les équipes ramassent autant de déchets que possible dans un laps de temps défini, à l'Université des Nations Unies dans le quartier de Shibuya à Tokyo le 22 novembre 2023 (Photo de Richard A. Brooks / AFP).
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

A la poursuite des mégots pour un Mondial de chasse aux déchets à Tokyo

  • Composée de trois personnes, chaque équipe nationale a parcouru une zone de collecte d'environ 5 kilomètres carrés dans le quartier de Shibuya
  • Dans le Spogomi --une contraction des mots japonais sports et déchets--, il est interdit de courir, de piller les poubelles existantes ou de suivre d'autres équipes

TOKYO: Portant gants, pinces en métal et sacs poubelles, ils ont arpenté un quartier de Tokyo à la recherche de mégots, papiers gras et autres emballages: des participants originaires de 21 pays ont participé mercredi au premier Mondial de "Spogomi", une chasse aux déchets sportive.

Composée de trois personnes, chaque équipe nationale a parcouru une zone de collecte d'environ 5 kilomètres carrés dans le quartier de Shibuya.

Dans le Spogomi --une contraction des mots japonais sports et déchets--, il est interdit de courir, de piller les poubelles existantes ou de suivre d'autres équipes: chaque trio était ainsi escorté d'un arbitre chargé de veiller au respect des règles.

Lors des sessions du matin et de l'après-midi, les participants disposaient de 45 minutes de collecte dans les rues, puis de 20 minutes supplémentaires pour trier leurs déchets en différentes catégories.

Car les points sont attribués en fonction des volumes collectés, mais aussi selon le type de détritus: des petits déchets comme les mégots rapportent ainsi plus que d'autres.

Derrière cette drôle de compétition, un Japonais de 46 ans, Kenichi Mamitsuka, l'inventeur japonais du Spogomi, qui explique en avoir eu l'idée lors d'un footing matinal: il s'est rendu compte qu'il pourrait en faire une activité ludique en se fixant des objectifs, et a organisé la première compétition du genre il y a 15 ans au Japon.

Cette première Coupe du monde est "un rêve devenu réalité", dit-il à l'AFP, affirmant même que ce nouveau sport peut prendre une dimension encore plus grande.

"Si des associations nationales de Spogomi se montent, cela pourrait devenir un sport de démonstration" aux Jeux olympiques, s'exclame-t-il devant une partie des quelque 550 kilos de déchets collectés mercredi par les participants du Mondial.

«On a le flair»

"Notre objectif est d'organiser des événements Spogomi dans 50 pays d'ici à 2030", précise-t-il, insistant sur le caractère essentiel pour la planète d'un changement de la manière dont les gens perçoivent les déchets.

Mercredi, les compétiteurs, qui avaient tous remporté une compétition nationale pour obtenir le droit de représenter leur pays au Mondial, ont dû s'adapter aux spécificités locales.

"Nous c'est notre métier, on a le flair" pour ça, sourit Usman Khan, 32 ans, un des chasseurs de l'équipe tricolore composée uniquement de membres travaillant... dans le secteur de la collecte de déchets.

"Mais après, au Japon, c'est pas la même chose qu'en France", car selon les pays les gens ne jettent pas forcément leurs déchets dans les mêmes endroits, pointe toutefois ce membre de l'équipe qui s'est surnommée "Les Anonymes".

Même constat pour le Sud-Africain Philippe Louis de Froberville, qui souligne que les rues relativement propres de Tokyo rendent "les déchets plus difficiles à trouver" que lors de la compétition dans son pays.

Agé de 33 ans, ce passionné de surf et d'océan qui habite Durban, dans l'est de l'Afrique du Sud, plaide pour une initiation à la pratique dès l'école: "Si vous commencez quand vous êtes jeune, vous voudrez le faire quand vous serez plus âgé et vous voudrez prendre soin de votre environnement".

L'Australienne Petrya Williams, elle, se réjouit d'avoir trouvé de "superbes endroits" pour récupérer ces trésors un peu particuliers. "Je pense que nous avons tout ce qu'il faut pour le prochain tour, nous savons où chercher", se félicite-t-elle en attendant avec ses coéquipiers de peser leur butin.

C'est finalement l'équipe britannique qui a décroché l'or à Tokyo, en collectant 83 kilos de déchets, devant le Japon et l'Italie. La France a fini au pied du podium.


Zelensky refuse de recevoir Guterres à Kiev après sa visite en Russie

Zelensky refuse de recevoir Guterres à Kiev après sa visite en Russie
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  • Antonio Guterres s'est déplacé en Russie jeudi pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet de Brics auquel ont notamment participé les dirigeants de l'Inde et de la Chine
  • Le secrétaire général de l'ONU s'est entretenu avec M. Poutine, lui réitérant "sa position selon laquelle l'invasion russe de l'Ukraine" était une "violation" du droit international, selon un communiqué du bureau de son porte-parole

KIEV: Le président Volodymyr Zelensky a refusé de recevoir à Kiev le secrétaire général des Nations unies en raison de la visite d'Antonio Guterres à Kazan, en Russie, pour le sommet des Brics, a annoncé vendredi à l'AFP un haut responsable de la présidence ukrainienne.

"Après Kazan, il (Guterres, nldr) voulait venir en Ukraine mais le président n'a pas confirmé sa visite", en raison de "l'humiliation" infligée au droit international à Kazan, a déclaré à l'AFP ce responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Antonio Guterres s'est déplacé en Russie jeudi pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine en marge du sommet de Brics auquel ont notamment participé les dirigeants de l'Inde et de la Chine.

Le secrétaire général de l'ONU s'est entretenu avec M. Poutine, lui réitérant "sa position selon laquelle l'invasion russe de l'Ukraine" était une "violation" du droit international, selon un communiqué du bureau de son porte-parole.

Le Kremlin n'a à pour l'instant pas encore fourni d'informations sur le contenu de leurs discussions en tête-à-tête.

Avant leur rencontre, M. Guterres avait à nouveau appelé devant les participants au sommet à "une paix juste" en Ukraine, reprenant les mots du président Zelensky à propos de son "plan de victoire".

Egalement avant ces entretiens bilatéraux, Kiev avait critiqué le "mauvais choix" de M. Gutteres de se rendre à Kazan, ne faisant ainsi qu'"endommager la réputation de l'ONU".


Borrell évoque une «course contre la montre» au Liban pour éviter un «embrasement»

Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle. (AFP)
Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle. (AFP)
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  • Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un "embrasement généralisé", a averti vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell
  • Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle

BRUXELLES: Un cessez-le-feu et une solution politique rapide au Liban sont impératifs pour éviter un "embrasement généralisé", a averti vendredi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

"Nous sommes engagés dans une course contre la montre entre le lancement d'un possible processus politique au Liban et un embrasement généralisé aux conséquences incalculables", a-t-il souligné dans un communiqué.

Pour le dirigeant espagnol, un cessez-le-feu est essentiel avant toute solution politique, basée sur l'organisation "le plus rapidement possible" d'une élection présidentielle.

Les institutions politiques, que se partagent les différentes communautés libanaises, sont paralysées depuis deux ans par l'incapacité des autorités à organiser l'élection d'un nouveau président.

M. Borrell a également jugé nécessaire de "donner de la substance" à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en 2006 pour mettre un terme aux combats entre Israël et le Hezbollah, organisation chiite libanaise soutenue par l'Iran.

Ce texte stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de la Finul, la Force intérimaire des Nations unies au Liban, doivent être déployés à la frontière sud du Liban. Il prévoit aussi le désarmement des groupes armés, dont le Hezbollah.

M. Borrell juge de ce point de vue qu'il est indispensable de renforcer l'armée libanaise afin qu'elle puisse se déployer à terme "dans tout le pays", y compris dans le sud, fief de l'organisation chiite.

M. Borrell a participé jeudi à Paris à une conférence internationale sur le Liban qui a permis de récolter un milliard de dollars pour les Libanais et leur armée, mais sans obtenir d'avancées diplomatiques.

Les combats se poursuivent dans le sud où l'armée israélienne a annoncé vendredi la mort de cinq soldats tués dans des combats dans le sud, où elle mène depuis plusieurs semaines une offensive terrestre contre le Hezbollah.

Les affrontements ont fait plus de 800.000 déplacés, selon l'ONU. En Israël, 60.000 personnes ont également dû quitter leur foyer depuis un an, du fait de frappes du Hezbollah.


Sommet de Kazan: Le ministre saoudien des Affaires étrangères s'engage en faveur de la coopération avec les Brics

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a dirigé la délégation du Royaume au sommet Brics Plus 2024 à Kazan, en Russie, jeudi, au nom du roi Salmane. (Agence de presse saoudienne)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a dirigé la délégation du Royaume au sommet Brics Plus 2024 à Kazan, en Russie, jeudi, au nom du roi Salmane. (Agence de presse saoudienne)
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  • Le prince Faisal a exprimé la gratitude du Royaume pour l'accueil chaleureux réservé à la délégation saoudienne et a reconnu les liens croissants entre l'Arabie saoudite et les pays des Brics
  • L'Arabie saoudite n'a pas officiellement rejoint le bloc, mais participe à ses activités en tant que nation invitée

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a dirigé la délégation du Royaume au sommet Brics Plus 2024 à Kazan, en Russie, jeudi, au nom du roi Salmane.

Le prince Faisal, qui a transmis les salutations du roi et du prince héritier Mohammed ben Salmane au président russe Vladimir Poutine et aux dirigeants des autres nations des Brics, a prononcé un discours reflétant le rôle croissant de l'Arabie saoudite dans la coopération multilatérale mondiale.

Il a exprimé la gratitude du Royaume pour l'accueil chaleureux réservé à la délégation saoudienne et a reconnu les liens croissants entre l'Arabie saoudite et les pays des Brics.

L'Arabie saoudite n'a pas officiellement rejoint le bloc, mais participe à ses activités en tant que nation invitée.

«Le volume du commerce bilatéral avec les pays des BRICS a dépassé 196 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro) en 2023, ce qui représente 37% du commerce extérieur total du Royaume", a déclaré le prince Faisal, soulignant les relations économiques importantes qui motivent l'engagement du Royaume auprès du bloc.»

Le sommet a été l'occasion pour l'Arabie saoudite de souligner l'importance de la coopération internationale pour relever les défis mondiaux, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

«Au moment où nous avons le plus besoin de relever les défis mondiaux, nous assistons à une escalade des tensions et à une polarisation croissante», a déclaré le prince Faisal.

Il a réitéré l'appel du Royaume en faveur d'institutions internationales plus fortes afin de garantir une représentation équitable et de répondre aux besoins de tous les pays.

S'attardant sur l'évolution de la situation au Moyen-Orient, le prince Faisal a condamné les actions militaires israéliennes en cours à Gaza, avertissant que la poursuite de l'escalade menaçait à la fois la sécurité régionale et la sécurité internationale.

Il a appelé à un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave, à l'acheminement sans restriction de l'aide humanitaire et à la libération des otages.

Le ministre a également souligné les efforts de paix de l'Arabie saoudite, notamment le lancement récent de l'Alliance internationale pour la mise en œuvre de la solution à deux États, qui vise à garantir une solution durable fondée sur les frontières de 1967 et la création d'un État palestinien ayant Jérusalem-Est pour capitale.

Le prince Faisal a félicité les pays du Brics pour leur solidarité avec la cause palestinienne, reconnaissant leur soutien à une solution qui respecte l'autodétermination palestinienne, a ajouté la SPA.

En conclusion, le prince Faisal a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à poursuivre l'expansion des partenariats avec les Brics et à renforcer la coopération dans toute une série de domaines.

«Le Royaume continuera à renforcer ses partenariats avec le groupe des Brics et à élargir les horizons de la coopération dans tous les domaines, dans le but de parvenir au développement et à la prospérité au niveau international», a-t-il conclu.

Plusieurs autres hauts fonctionnaires saoudiens, dont Abdelrahman al-Ahmad, l'ambassadeur du Royaume en Russie, ainsi que de hauts conseillers du ministère des Affaires étrangères, ont également participé au sommet.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com