La Turquie relève son taux directeur à 40%

Selon les données les plus récentes publiées par l'Institut turc des statistiques, l'inflation annuelle de Turkiye a légèrement diminué à 61,36 pour cent en octobre, en baisse par rapport au pic de neuf mois de 61,53 pour cent enregistré en septembre (Photo, Reuters).
Selon les données les plus récentes publiées par l'Institut turc des statistiques, l'inflation annuelle de Turkiye a légèrement diminué à 61,36 pour cent en octobre, en baisse par rapport au pic de neuf mois de 61,53 pour cent enregistré en septembre (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 23 novembre 2023

La Turquie relève son taux directeur à 40%

  • La Banque a relevé son taux de cinq points comparé au mois dernier
  • Les économistes s'attendent à ce que les taux restent élevés au moins jusqu'à la fin du premier semestre l'année prochaine

ISTANBUL: La Banque centrale turque a relevé jeudi son taux directeur pour le sixième mois consécutif, à 40%, au plus haut depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan.

La Banque a relevé son taux de cinq points comparé au mois dernier et explique, dans un communiqué, que le niveau du resserrement monétaire est "très proche du niveau requis pour établir le cap de la désinflation. En conséquence, le rythme du resserrement monétaire ralentira et le cycle de resserrement s'achèvera dans un court laps de temps".

"Le resserrement monétaire sera maintenu aussi longtemps que nécessaire pour garantir une stabilité durable des prix", ajoute la Banque centrale.

Depuis les élections de mai et la reconduction au pouvoir du président Erdogan, la nouvelle équipe à la tête de la Banque centrale et du ministère de l'Economie a fait remonter le taux directeur de 8,5 à 40% afin de tenter de réduire l'inflation qui a atteint le mois dernier 61,36%, selon les statistiques officielles.

Les économistes s'attendent à ce que les taux restent élevés au moins jusqu'à la fin du premier semestre l'année prochaine.

La nécessité de relever les taux au plus haut niveau depuis l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan en 2002 indique, selon les économistes, la profondeur de la crise dans laquelle le pays est plongé à la suite des politiques menées par le chef de l'Etat turc.

M. Erdogan a longtemps défendu, à contre-courant des théories orthodoxes, que les taux d'intérêt élevés étaient à l'origine de l'inflation.

Crise profonde

Le président turc a été réélu en mai dernier en s'engageant durant sa campagne à ne jamais autoriser la Banque centrale à relever son taux directeur tant qu'il serait au pouvoir.

Il a cependant changé de cap, en nommant une nouvelle équipe d'économistes respectés, formés à Wall Street et dans le privé, chargés de sortir la Turquie de la crise qui altère gravement le quotidien des Turcs.

Le taux d'inflation annuel officiel de la Turquie a culminé à 85 pour cent en octobre dernier puis, après une nette réduction durant la campagne, a de nouveau bondi à 61% en octobre.

La Turquie s'est enfoncée dans la crise il y a deux ans, quand le président a ordonné à la Banque centrale, théoriquement indépendante, de réduire son taux directeur, suscitant une flambée de l'inflation.

La livre turque s'est rapidement effondrée quand les Turcs, pour tenter de sauver leurs économies, ont commencé à acheter des dollars et de l'or afin de se prémunir contre de nouveaux chocs économiques.

La Banque centrale aurait, selon les estimations, dépensé plus de 200 milliards de dollars pour tenter de soutenir la livre turque au cours des deux dernières années.

«Cercle vertueux»

Les nouveaux responsables de l'économie, le ministre des Finances, Mehmet Simsek, et le gouverneur de la Banque centrale, Hafize Gaye Erkan, ont tenté de rééquilibrer l'économie avec des solutions conventionnelles visant à atténuer la crise du coût de la vie et à mobiliser le soutien des investisseurs étrangers.

Le chef de l'Etat a déclaré cette semaine que l'économie turque pourrait bientôt "entrer dans un cercle vertueux" de désinflation, permettant à la livre turque de gagner de la valeur.

"Il y a une forte probabilité que la livre turque prenne de la valeur en termes réels", a-t-il affirmé.

"Nous gagnerons la confiance des investisseurs grâce à nos politiques judicieuses et à nos réformes structurelles."


Partenariat Aramco–BlackRock : cap sur le développement gazier de Jafurah

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
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  • Aramco a signé un accord de cession-bail de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par BlackRock
  • L’accord soutient le programme d’expansion gazière d’Aramco, avec une montée en puissance de la production prévue à Jafurah et une optimisation de son portefeuille d’actifs

RIYAD : Saudi Aramco a conclu un accord de cession-bail d’une valeur de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par Global Infrastructure Partners, affilié à BlackRock, portant sur des actifs intermédiaires liés au développement gazier de Jafurah.

Dans le cadre de cet accord, la société nouvellement créée Jafurah Midstream Gas Co. (JMGC) obtiendra les droits de développement et d’exploitation de la Jafurah Field Gas Plant et de l’installation de fractionnement Riyas NGL, avant de les relouer à Aramco pour une période de 20 ans, selon un communiqué de presse.

La société percevra un tarif de la part d’Aramco, qui conserve l’exclusivité de la réception, du traitement et de la valorisation du gaz brut issu du champ.

Cette transaction représente l’un des plus importants investissements directs étrangers dans le secteur énergétique du Royaume et s’inscrit dans la continuité du partenariat stratégique entre Aramco et BlackRock. En 2022, BlackRock avait déjà co-dirigé un consortium d’investisseurs pour une participation minoritaire dans Aramco Gas Pipelines Co.

Dans un communiqué, Amin H. Nasser, président-directeur général d’Aramco, a déclaré :
« Jafurah constitue une pierre angulaire de notre ambitieux programme d’expansion gazière, et la participation du consortium mené par GIP en tant qu’investisseur dans un actif clé de nos opérations gazières non conventionnelles démontre la solidité de notre projet. »

Il a ajouté : « Cet investissement direct étranger reflète également l’attrait de la stratégie à long terme d’Aramco auprès des investisseurs internationaux. Alors que Jafurah s’apprête à démarrer la phase 1 de sa production cette année, le développement des phases suivantes progresse comme prévu. »

Dans le cadre de l’accord, Aramco détiendra 51 % de JMGC, tandis que le groupe dirigé par GIP en possédera les 49 % restants. La transaction, qui ne comporte aucune restriction de volume de production, sera finalisée une fois les conditions habituelles remplies.

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 000 milliards de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensats. Le site est central dans le plan d’Aramco visant à augmenter de 60 % sa capacité de production de gaz entre 2021 et 2030, afin de répondre à la demande croissante.

Bayo Ogunlesi, président-directeur général de GIP, a déclaré : « Nous sommes heureux de renforcer notre partenariat avec Aramco grâce à cet investissement dans les infrastructures gazières d’Arabie saoudite, un pilier clé des marchés mondiaux du gaz naturel. »

L’accord a suscité un fort intérêt auprès des investisseurs internationaux, avec la participation de co-investisseurs d’Asie et du Moyen-Orient. Aramco a indiqué que cet accord contribuera à optimiser son portefeuille d’actifs et à générer davantage de valeur grâce au développement de Jafurah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


KAUST publie une nouvelle étude sur la dégradation des terres

L'étude de la KAUST vise à inverser la menace croissante de la dégradation des sols et à améliorer la sécurité alimentaire et hydrique, la stabilité sociale et la biodiversité. (Fourni)
L'étude de la KAUST vise à inverser la menace croissante de la dégradation des sols et à améliorer la sécurité alimentaire et hydrique, la stabilité sociale et la biodiversité. (Fourni)
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  • Le plan directeur de l’université saoudienne vise également à renforcer la sécurité alimentaire, la stabilité sociale et la biodiversité
  • L’étude recommande la restauration des terres dégradées par des pratiques de gestion durable

RIYAD : Une récente étude menée par l’Université des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST) propose un nouveau plan directeur pour atténuer l’impact mondial de la dégradation des terres.

L’université saoudienne cherche à inverser cette menace croissante, tout en améliorant la sécurité alimentaire et hydrique, la stabilité sociale et la biodiversité.

Publiée dans la revue scientifique multidisciplinaire Nature, l’étude avance plusieurs solutions pour inverser la trajectoire actuelle de dégradation des terres d’ici 2050.

Parmi les recommandations figure l’augmentation de la production et de la consommation de produits de la mer afin de réduire la pression exercée par l’agriculture sur les terres.

Une autre piste suggère de réduire le gaspillage alimentaire de 75 % — l’étude rappelant qu’un tiers de la nourriture produite est actuellement gaspillée, pour un coût dépassant les 1 000 milliards de dollars chaque année.

Enfin, les auteurs appellent à restaurer 50 % des terres dégradées grâce à des pratiques de gestion durable.

KAUST rappelle que la production alimentaire utilise actuellement jusqu’à 34 % des terres émergées non couvertes de glace, un chiffre qui pourrait atteindre 42 % d’ici 2050 si rien ne change.

Les scientifiques proposent de revoir les incitations économiques, d’augmenter les dons alimentaires et de promouvoir des portions plus petites dans les restaurants, afin de préserver jusqu’à 13,4 millions de km² de terres.

« L’Arabie saoudite fait déjà beaucoup pour réduire le gaspillage alimentaire et restaurer les terres, mais elle pourrait tirer encore plus de bénéfices si les décideurs appliquent certaines recommandations clés », a déclaré Fernando Maestre, professeur en sciences et ingénierie de l’environnement à KAUST, à Arab News.

« Cela inclut la promotion de repas plus petits dans les restaurants, l’obligation pour les supermarchés et hôtels de donner ou de solder les produits proches de la date de péremption, l’exigence pour les entreprises de publier des plans de réduction du gaspillage, l’investissement dans la chaîne du froid et la redistribution communautaire, ainsi que le développement d’options durables en produits de la mer et algues, à forte valeur nutritionnelle et à faible usage des terres et de l’eau. »

« Réduire le gaspillage alimentaire grâce à ces mesures soulagerait la pression sur les ressources hydriques limitées du Royaume, réduirait les émissions, renforcerait la sécurité alimentaire et permettrait des économies », a-t-il ajouté.

L’étude souligne également l’importance d’une production durable de produits de la mer, et explique comment des politiques ciblées en matière d’aquaculture pourraient contribuer à diminuer la pression sur les ressources terrestres et à freiner la déforestation.

« En transformant les systèmes alimentaires, en restaurant les terres dégradées, en exploitant le potentiel des produits de la mer durables et en favorisant la coopération entre nations et secteurs, nous pouvons inverser la courbe de la dégradation des terres », conclut Maestre.

Cette étude a été menée en collaboration avec Aeon Collective et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les actifs du fonds souverain saoudien (PIF) augmentent de 19 % pour atteindre 913 milliards $ en 2024

(Shutterstock)
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  • Le PIF a augmenté ses actifs sous gestion de 19 % en 2024, atteignant 913 milliards de dollars, grâce à une forte mobilisation de capitaux, une transformation numérique avancée et des investissements ciblés dans des secteurs stratégiques
  • Le PIF joue un rôle clé dans la diversification économique de l’Arabie saoudite

RIYAD : La valeur totale des actifs sous gestion du Public Investment Fund (PIF) d’Arabie saoudite a atteint 913 milliards de dollars à la fin de l’année 2024, soit une hausse de 19 % par rapport à l’année précédente, selon le rapport annuel publié par le fonds souverain.

Le rapport indique également que les revenus du PIF ont progressé de 25 % sur un an, tandis que la trésorerie est restée solide et globalement stable.

Cette annonce intervient après le classement de Brand Finance, qui a désigné le PIF comme le fonds souverain le plus précieux et à la croissance la plus rapide au monde, avec une valeur de marque estimée à 1,2 milliard de dollars.

En juillet, une étude du cabinet Global SWF classait le PIF quatrième au niveau mondial, avec des actifs dépassant 1 000 milliards de dollars — une estimation légèrement supérieure à celle du rapport officiel.

« Le portefeuille du PIF a enregistré une croissance annuelle de 19 % pour atteindre 913 milliards $. Les investissements dans les secteurs prioritaires ont totalisé 56,8 milliards $ en 2024, portant les investissements cumulés depuis 2021 à plus de 171 milliards $ », a déclaré Yasir A. Al-Salman, directeur financier du PIF.

Depuis 2017, le fonds a affiché un rendement moyen annuel de 7,2 %, tandis que sa contribution cumulée au PIB réel non pétrolier de l’Arabie saoudite entre 2021 et 2024 s’élève à 243 milliards de dollars.

« Tout au long de 2024, le PIF a poursuivi sa mission avec vision à long terme et impact durable. Il a joué un rôle moteur dans la transformation économique du Royaume », a affirmé Maram Al-Johani, cheffe de cabinet par intérim et secrétaire générale du conseil d’administration.

Elle a précisé que le fonds représente désormais 10 % de l’économie non pétrolière du pays.

« Le portefeuille du PIF reflète sa volonté de diversification économique. Le fonds continue d’investir et de créer de nouvelles entreprises, portant leur nombre total à 225, dont 103 fondées directement par le PIF », a-t-elle ajouté.

Le PIF soutient également le développement de secteurs économiques stratégiques en renforçant les capacités techniques de ses filiales, en favorisant la localisation industrielle et en encourageant l’innovation.

« Les résultats 2024 marquent la transition du PIF d’une phase de transformation numérique vers un leadership numérique. L’intelligence artificielle et l’automatisation sont désormais au cœur de nos opérations. En 2024, nous avons mené 58 projets digitaux, lancé 15 nouvelles applications et automatisé plus de 477 processus », a déclaré Al-Johani.

Enfin, le PIF poursuit la diversification de ses sources de financement : il a levé 9,83 milliards de dollars en dette publique et 7 milliards en dette privée.

La solidité financière du fonds a été confirmée par les agences de notation : Moody’s a relevé la note du PIF de A1 à Aa3, perspective stable, tandis que Fitch a confirmé sa note A+, également avec perspective stable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com