Evacués vers la Bosnie, des Gazaouis dénoncent une «honte planétaire»

Une femme palestinienne est assise au milieu de la destruction alors que les personnes retournant à Khan Yunis inspectent les dommages causés à leurs maisons par les bombardements israéliens dans le district de Khezaa à la périphérie est de la ville du sud de la bande de Gaza, le 24 novembre 2023, à la suite d'un cessez-le-feu de quatre jours qui a commencé tôt dans la matinée. (Photo  Mahmud Hams AFP)
Une femme palestinienne est assise au milieu de la destruction alors que les personnes retournant à Khan Yunis inspectent les dommages causés à leurs maisons par les bombardements israéliens dans le district de Khezaa à la périphérie est de la ville du sud de la bande de Gaza, le 24 novembre 2023, à la suite d'un cessez-le-feu de quatre jours qui a commencé tôt dans la matinée. (Photo Mahmud Hams AFP)
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Publié le Vendredi 24 novembre 2023

Evacués vers la Bosnie, des Gazaouis dénoncent une «honte planétaire»

  • En 1991 ce Palestinien faisait ses études à Sarajevo, comme beaucoup de Palestiniens accueillis à l'époque par la Yougoslavie, dont la Bosnie faisait partie
  • Avec son épouse bosniaque et son fils paralysé, ils passent plus de quarante jours abrités dans une école de l'ONU, avant de parvenir à quitter l'enclave en guerre par le passage de Rafah vers l'Egypte

SALAKOVAC, Bosnie-Herzégovine : Tout juste marié à une Bosnienne, Samir El-Barawy a quitté Sarajevo en 1991. La région était à feu et à sang, le siège de la capitale bosnienne allait commencer, il est rentré chez lui dans la bande de Gaza. Trente-trois ans plus tard, il a abandonné ses terres pour fuir en... Bosnie.

«J'ai tout laissé, mais je suis en vie», dit à l'AFP ce Palestinien âgé de 59 ans, quelques jours après son arrivée dans un centre de réfugiés à Salakovac (Sud). Il a fui avec sa famille son domaine de 16.000 mètres carrés à Beit Lahia, dans le Nord de la bande de Gaza.

En 1991 il faisait ses études à Sarajevo, comme beaucoup de Palestiniens accueillis à l'époque par la Yougoslavie, dont la Bosnie faisait partie. Le père de son épouse Sutka les encourage à fuir: «ça va éclater ici», leur dit-il. Ils décident alors de partir, avec leur fille Dalila.

Elégante écharpe blanche enroulée autour du cou, Samir El-Barawy raconte s'être occupé pendant des années d'une plantation de fraises sous serres, «à 500 mètres de la frontière israélienne». Les affaires marchaient bien, il exportait chaque année des milliers de tonnes de fruits, notamment vers l'Europe.

Au cinquième jour de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, des tracts lancés depuis les airs sont tombés sur Beit Lahia. «On nous a dit de partir vers le sud par la route Salah ad-Din», qui traverse la bande de Gaza, raconte M. El-Barawy.

Ils ont passé plus de quarante jours abrités dans une école de l'ONU, avant de parvenir, comme d'autres bi-nationaux et certains blessés, à quitter l'enclave en guerre par le point de passage de Rafah vers l'Egypte.

Environ 240 personnes ont été enlevées en Israël le 7 octobre, lors de l'attaque du Hamas qui a causé la mort de 1.200 personnes, en grande majorité des civils, selon les autorités israéliennes. Depuis, Israël a juré d'«anéantir» le mouvement islamiste, et pilonne sans relâche la bande de Gaza.

Une trêve humanitaire de quatre jours à Gaza est entrée en vigueur vendredi, après 48 jours de bombardements israéliens qui ont fait plus de 14.800 victimes, dont 6.150 enfants, selon le gouvernement du Hamas.

La maison de Samir et Sutka a été visée «au sixième jour de la guerre», dit-il. «C'était comme un tremblement de terre». Et ils sont partis une nouvelle fois, cette fois-ci avec leurs deux filles, une de leurs belles-filles et les petits-enfants: ils sont quinze au total.

- «Il n'y a plus de vie là-bas» -

«On voyait des cadavres le long de la route, des gens morts dans des voitures. Des chiens erraient autours des cadavres. Il y avait une odeur très forte», se souvient Samir El-Barawy. «Nous avons décidé de ne plus jamais y revenir. Ce qui me reste de la vie, je veux le vivre en paix. Il n'y a plus de vie là-bas».

Le docteur Ahmed Shahin, évacué lui aussi le 16 novembre avec un groupe de dizaines de personnes --des Bosniens et leurs ayant droits--, avait dans un premier temps pensé la même chose: ne plus jamais rentrer chez lui à Jabaliya, dans le Nord de la bande de Gaza.

«Mais je vais y retourner dès que la guerre se termine», dit aujourd'hui ce pédiatre âgé de 55 ans qui a fait ses études de médecine en Bosnie, dans les années 1990. Il avait alors obtenu la nationalité bosnienne.

Au début de la guerre, il s'est porté volontaire pour travailler dans l'hôpital indonésien, au nord de la ville de Gaza. Les conditions sont très vite devenues précaires. «Pas de médicaments, des opérations sans anesthésie, des amputations, pas d'eau pour laver, pour stériliser...».

Il raconte avoir participé à l'accouchement d'une femme blessée, «au neuvième mois de grossesse».

«Nous avons fait une césarienne pour sauver le bébé. Blessée à la tête, elle est morte».

Au fur et à mesure de la guerre, «les arrivées de cadavres et de blessés s'intensifient» et il n'arrive plus à tenir.

Avec son épouse, leur trois filles et leur fils de 17 ans, souffrant d'une «paralysie totale», ils ont quitté «il y a une dizaine de jours» leur maison, où leur fils aîné, Ali, a été tué par un missile aérien en juillet 2014, lors d'une précédente guerre entre le Hamas et Israël. «Il aurait eu 23 ans aujourd'hui», dit-il.

Ce qui se passe à Gaza est «une honte planétaire», accuse le docteur Shahin, en retenant ses larmes. «Le monde regarde en direct la destruction des bâtiments pleins d'enfants et de femmes, regarde le sang qui coule alors qu'il est encore tiède. Et il ne fait rien. Ce n'est pas juste».


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com