Violation de la trêve au Liban-Sud: drones et tirs sur des agriculteurs

Des membres de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à côté d’un véhicule armé près du village de Markaba, au Liban-Sud, le 24 novembre 2023. (AFP)
Des membres de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à côté d’un véhicule armé près du village de Markaba, au Liban-Sud, le 24 novembre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 26 novembre 2023

Violation de la trêve au Liban-Sud: drones et tirs sur des agriculteurs

  • Des forêts et des vergers ont été endommagés par des obus au phosphore tirés par l’armée israélienne
  • L’armée israélienne a tiré en l’air pour intimider les agriculteurs qui cultivaient les terres de la vallée de Hunin

BEYROUTH: Le calme prudent à la frontière sud du Liban a été ébranlé, samedi, à la suite d’une série de lancements de missiles et d’opérations de drones.

Ces opérations interviennent au deuxième jour de la trêve temporaire conclue entre Israël et le Hamas.

L’ambassade du Royaume-Uni au Liban a immédiatement renouvelé son appel au calme sur la plate-forme X. Elle déclare: «Le Royaume-Uni réitère l’appel de la Finul à la cessation des hostilités de l’autre côté de la ligne bleue et à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.»

L’ambassade soutient que la paix qui a régné vendredi aux alentours de la ligne bleue – frontière entre le Liban et Israël – offre la possibilité de se recentrer sur des solutions à long terme.

Les événements survenus dans la région ont également été au centre des entretiens tenus à Ankara entre le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, et le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naim Qassem, a réagi aux banderoles brandies à Beyrouth et dans certaines régions par des militants de la société civile et des partis d’opposition sur lesquelles on pouvait lire: «Le Liban ne veut pas de guerre avec Israël.»

Il dit: «Nous avons décidé de soutenir Gaza sur le front sud. Le sang de dizaines de martyrs a déjà été versé.»

Le cheikh Qassem affirme que le Hezbollah a infligé de nombreuses pertes aux Israéliens, en plus du déplacement d’environ 70 000 colons et du déploiement d’environ 100 000 soldats israéliens à la frontière. Par ailleurs, Israël a déployé 50 pour cent de sa capacité aérienne.

«Tout cela allège le fardeau qui pèse sur Gaza et affectera le cours de la bataille, si jamais elle se poursuit à l’avenir.»

Quant aux banderoles brandies à Beyrouth, il dit: «Il est vrai que nous ne voulons pas la guerre, mais nous n’acceptons pas la capitulation.»

Il ajoute: «Si nous pouvons écarter les dangers posés par Israël, libérer la terre et devenir une véritable puissance dans la région au moyen de la résistance, alors nous soutiendrons cette guerre. Elle permettra de redonner l’indépendance et la dignité au Liban et à la région; par ailleurs, Israël ne pourra plus effrayer les Libanais.»

L’armée israélienne, quant à elle, a tiré cinq balles sur le véhicule d’un citoyen libanais de la ville de Kfar Kila, dans la zone frontalière de Wazzani, sans pour autant blesser le conducteur.

Une patrouille de l’armée libanaise a mis l’homme à l’abri.

Pour la deuxième journée consécutive, les personnes déplacées des villages frontaliers sont retournées inspecter leurs propriétés et leurs terres après la cessation des hostilités de 48 jours entre l’armée israélienne et le Hezbollah.

Outre les pertes humaines, les combats ont entraîné des destructions de biens côté libanais.

Des forêts et des vergers ont été endommagés par des obus au phosphore tirés par l’armée israélienne.

Les agriculteurs des zones frontalières de Chebaa et de Kfar Chouba ont repris la récolte des olives. L’armée israélienne a tiré en l’air pour intimider les agriculteurs qui cultivaient les terres de la vallée de Hunin.

Les avions d’espionnage israéliens MK ont intensifié leurs vols au-dessus des fermes de Chebaa, d’Arqoub et de la région de Hasbaya, violant l’espace aérien de la Bekaa occidentale et d’Iqlim al-Touffah à moyenne altitude.

La première violation de la trêve a eu lieu vendredi soir.

Les médias israéliens rapportent «l’infiltration de drones et le tir de missiles antichar depuis le Liban jusqu’à la frontière nord, entraînant des pertes importantes».

Un missile d’interception a explosé dans l’espace aérien des villes de Mays al-Jabal et Blida, dans le district de Marjayoun. Le son a résonné dans toute la partie sud.

Selon les médias israéliens, les sirènes d’alarme auraient retenti dans certaines zones de Galilée pour alerter les habitants de l’infiltration de drones en provenance du Liban.

L’armée israélienne a annoncé avoir abattu, dans la matinée, un missile sol-air lancé depuis le Liban vers un drone israélien.

Aucune partie n’a revendiqué la responsabilité du lancement du missile.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, déclare: «À la suite de l’alerte concernant l’infiltration d’un objet aérien dans le nord, un missile d’interception a été lancé vers une cible aérienne suspecte, déclenchant des alarmes et mettant fin à l’incident.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trêve Israël-Hamas: progrès en vue d'une sortie de crise, selon des sources proches des discussions

Conformément à la première phase de l'accord, les deux parties devaient entamer des négociations indirectes pour la deuxième phase 16 jours après l'entrée en vigueur de la première phase, le 19 janvier. (AFP)
Conformément à la première phase de l'accord, les deux parties devaient entamer des négociations indirectes pour la deuxième phase 16 jours après l'entrée en vigueur de la première phase, le 19 janvier. (AFP)
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  • "Le Hamas a confirmé à des responsables égyptiens (l'Egypte étant un des médiateurs, NDLR) son engagement (...) à réaliser le sixième échange de prisonniers dans les temps, samedi, dès qu'(Israël) honore son engagement"
  • Après la confirmation par les médiateurs de l'accord d'Israël, les "pré-fabriqués, les tentes, le carburant, l'équipement lourd, les médicaments, les matériaux de rénovation des hôpitaux et tout ce qui est lié au protocole humanitaire"

LE CAIRE: Deux sources palestiniennes proches des discussions en cours pour sortir de la crise menaçant la trêve entre Israël et le Hamas ont fait état jeudi matin de progrès susceptibles de mener à la tenue d'un nouvel échange de prisonniers samedi comme prévu.

"Il y a des progrès", a déclaré à l'AFP une de ces sources, indiquant que les médiateurs avaient obtenu une "promesse israélienne de mettre en oeuvre les dispositions du protocole humanitaire (de l'accord de trêve, NDLR) dès ce matin".

"Le Hamas a confirmé à des responsables égyptiens (l'Egypte étant un des médiateurs, NDLR) son engagement (...) à réaliser le sixième échange de prisonniers dans les temps, samedi, dès qu'(Israël) honore son engagement", a ajouté l'autre source.

Après la confirmation par les médiateurs de l'accord d'Israël, les "pré-fabriqués, les tentes, le carburant, l'équipement lourd, les médicaments, les matériaux de rénovation des hôpitaux et tout ce qui est lié au protocole humanitaire" pourront commencer à être acheminés dans la bande de Gaza, a précisé la première source.

L'accord de cessez-le-feu en cours a été mis à rude épreuve ces derniers jours et, mardi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a averti que les combats pourraient reprendre si les otages n'étaient pas libérés samedi.

Sa menace fait écho à celle du président américain, Donald Trump, qui avait déclaré un jour plus tôt que "l'enfer" se déchaînerait si le Hamas ne libérait pas "tous" les otages israéliens d'ici samedi.

Mercredi, le ministre de la Défense Israël Katz a renchérit en menaçant le Hamas d'une "nouvelle guerre (...) d'une intensité différente de celle qui a précédé le cessez-le-feu" si le Hamas ne libérait pas les otages israéliens d'ici samedi.

L'accord de cessez-le-feu a été négocié par le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis après des mois d'efforts sous l'administration de l'ancien président américain Joe Biden.

Conformément à la première phase de l'accord, les deux parties devaient entamer des négociations indirectes pour la deuxième phase 16 jours après l'entrée en vigueur de la première phase, le 19 janvier.

Jusqu'à présent, ces négociations n'ont pas commencé, bien qu'il y ait eu cinq échanges d'otages et de prisonniers comme convenu.

Le Hamas a libéré 16 otages israéliens lors de ces échanges, et Israël des centaines de prisonniers palestiniens.

Le sixième échange est prévu pour samedi, mais le Hamas a annoncé le report de la libération d'otages, accusant Israël de ne pas autoriser l'entrée à Gaza de denrées humanitaires essentielles et de retarder les négociations pour la deuxième phase.


Gaza: Sissi et Abdallah II de Jordanie soulignent "l'unité" de leurs positions

Le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le roi Abdallah II de Jordanie. (File/AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi et le roi Abdallah II de Jordanie. (File/AFP)
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  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie ont souligné mercredi l'"unité" des positions de leurs pays sur Gaza, au lendemain d'une rencontre à Washington entre le souverain hachémite et le président américain
  • Un communiqué du palais royal jordanien a pour sa part indiqué que les deux dirigeants ont souligné leur "position commune" rejetant le déplacement forcé des Palestiniens

Le Caire: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie ont souligné mercredi l'"unité" des positions de leurs pays sur Gaza, au lendemain d'une rencontre à Washington entre le souverain hachémite et le président américain Donald Trump.

"Les deux dirigeants ont affirmé l'unité des positions égyptienne et jordanienne, notamment sur la nécessité de la mise en œuvre complète de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, la poursuite de la libération des otages et des prisonniers, ainsi que la facilitation de l'entrée de l'aide humanitaire", a indiqué la présidence égyptienne dans un communiqué.

Les deux dirigeants ont également affirmé l'importance du "lancement immédiat du processus de reconstruction dans la bande de Gaza, sans déplacer le peuple palestinien de sa terre."

Un communiqué du palais royal jordanien a pour sa part indiqué que les deux dirigeants ont souligné leur "position commune" rejetant le déplacement forcé des Palestiniens.

Les deux pays ont également fait part de leur volonté de "coopérer" avec le président Trump en vue d'aboutir à une "paix juste et durable" au Proche-Orient.

L'Egypte et la Jordanie ont affirmé ces derniers jours leur vive opposition au plan de Donald Trump visant à relocaliser les Palestiniens de la bande de Gaza vers leurs pays.

M. Trump a laissé entendre qu'il pourrait suspendre l'aide à l'Egypte et à la Jordanie si ces pays refusaient d'accueillir les Palestiniens sur leur territoire.

Après ses entretiens avec M. Trump à Washington mardi, Abdallah II a réitéré la "position ferme de son pays contre le déplacement des Palestiniens de Gaza et la Cisjordanie".

"C'est la position arabe unifiée", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux après les discussions.

Dans le cadre de son offensive, l'Egypte a annoncé cette semaine la tenue d'un sommet arabe extraordinaire au Caire à la fin du mois et affirmé qu'elle "présenterait une vision globale" pour la reconstruction de Gaza garantissant que les Palestiniens restent sur leur terre.

Le Caire a également obtenu un accord de principe pour la tenue d'une réunion ministérielle d'urgence de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) après le sommet.

L'Egypte et la Jordanie, toutes deux alliées clés des Etats-Unis, dépendent fortement de la dette extérieure, Washington étant considéré comme l'un de leurs principaux bailleurs de fonds.


Liban: le Premier ministre s'engage à restaurer l'autorité de l'Etat

Le Premier ministre Nawaf Salam arrive au palais présidentiel pour assister à la première réunion du nouveau gouvernement libanais à Baabda, à l'est de Beyrouth, le 11 février 2025. (AFP)
Le Premier ministre Nawaf Salam arrive au palais présidentiel pour assister à la première réunion du nouveau gouvernement libanais à Baabda, à l'est de Beyrouth, le 11 février 2025. (AFP)
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  • Le nouveau Premier ministre libanais Nawaf Salam a déclaré mardi que l'Etat devait exercer son contrôle sur l'ensemble du territoire libanais, quelques jours avant la date limite de mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah
  • Le gouvernement de M. Salam, dont la formation a été annoncée samedi, fait face à de nombreux défis, notamment l'application de cet accord entré en vigueur le 27 novembre

BEYROUTH: Le nouveau Premier ministre libanais Nawaf Salam a déclaré mardi que l'Etat devait exercer son contrôle sur l'ensemble du territoire libanais, quelques jours avant la date limite de mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Le gouvernement de M. Salam, dont la formation a été annoncée samedi, fait face à de nombreux défis, notamment l'application de cet accord entré en vigueur le 27 novembre et qui a mis fin à une guerre entre le puissant mouvement libanais et Israël.

Selon ce texte, l'armée libanaise doit être déployée dans le sud du Liban aux côtés des Casques bleus de l'ONU, tandis que l'armée israélienne doit se retirer sur une période de 60 jours, prolongée jusqu'au 18 février.

Le Hezbollah est également censé quitter ses positions dans le sud, près de la frontière israélienne, durant cette période.

"Ce qui doit être appliqué, c'est (...) que l'Etat libanais doit exercer son autorité, avec ses propres forces, sur l'ensemble de son territoire", a-t-il dit lors d'une rencontre avec des journalistes diffusée par la télévision publique.

"Nous voulons que le retrait israélien ait lieu (...) et nous continuerons à mobiliser tous les efforts diplomatiques et politiques jusqu'à ce que ce soit accompli", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a déclaré que les estimations de la Banque mondiale avaient évalué le coût de la reconstruction des zones touchées par la guerre entre 8 et 9 milliards de dollars, mais que ce montant se situait à présent entre 10 et 11 milliards de dollars.