Le président d'Israël appelle Musk à jouer son «rôle» contre l'antisémitisme

Elon Musk (Photo, AP).
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Publié le Mardi 28 novembre 2023

Le président d'Israël appelle Musk à jouer son «rôle» contre l'antisémitisme

  • La Maison Blanche a accusé la semaine dernière Elon Musk d'avoir fait une «promotion abjecte de la haine antisémite et raciste»
  • La visite lundi d'Elon Musk à Jérusalem intervient au dernier jour de la trêve

JÉRUSALEM: Le président israélien a rappelé lundi à Elon Musk, critiqué pour l'antisémitisme effréné propagé sur son réseau social X, le "rôle énorme" que le milliardaire a à jouer dans le combat contre la haine des Juifs, lors d'un entretien en Israël.

"Nous sommes inondés d'antisémitisme" et "la haine des Juifs impacte le comportement d'être humains dans tant d'endroits du monde", a souligné le président Isaac Herzog, selon des images diffusées par la présidence israélienne.

"Vous avez un rôle énorme à jouer parce que les plateformes que vous dirigez, malheureusement, abritent beaucoup de haine, de haine des Juifs, d'antisémitisme. Je pense que nous devons discuter (...) de comment combattre cette haine", a-t-il dit à M. Musk.

"Cela commence toujours avec les Juifs, cela ne s'arrête jamais avec les Juifs", a-t-il rappelé.

M. Musk avait auparavant visité, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Kfar Aza, un kibboutz du sud du pays attaqué le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Le patron de X et des géants Tesla ou SpaceX a dit avoir vécu "un jour émotionnellement difficile: voir les endroits où des gens ont été assassinés. Et voir aussi la vidéo où les meurtriers se réjouissent", des images d'"extrêmement perturbantes".

"Ces gens sont abreuvés de propagande depuis qu'ils sont enfants (...) quand les humains sont nourris de contre-vérités depuis qu'ils sont enfants, ils vont penser que le meurtre d'innocents est une bonne chose. La propagande peut influencer l'esprit des gens à ce point-là", a-t-il constaté, sans évoquer de possibles mesures sur X.

Accusé de faire la promotion de la haine antisemite 

Elon Musk est sous le feu des critiques pour la prolifération des propos haineux, antisémites, racistes et homophobes sur le réseau social depuis qu'il l'a racheté en octobre 2022.

La Maison Blanche l'a accusé mi-novembre de "promotion abjecte de la haine antisémite et raciste". Dans un message sur X, il approuvait une théorie du complot selon laquelle les Juifs auraient un plan secret pour favoriser l'immigration clandestine en Occident afin d'y affaiblir la majorité blanche.

Des parents d'Israéliens otages du Hamas se sont adressés à M. Musk lors de cette rencontre.

"Vous êtes un homme très puissant", lui a dit Malki Shem-Tov, l'appelant à "relayer nos voix pour ramener les otages", dont son fils Omer.

"Nous savons que des civils innocents souffrent aussi terriblement à Gaza. Nous, familles, souffrons horriblement, nous apprécierions toute aide que vous pourrez fournir", lui a demandé Rachel, mère d'Hersh Goldberg-Polin.

L'attaque sans précédent du Hamas a fait environ 1.200 morts en Israël, principalement des civils, selon les autorités, et quelque 240 personnes ont été emmenés de force à Gaza. En représailles, Israël a bombardé Gaza, faisant 15.000 morts, selon le gouvernement du Hamas.

Une trêve est en cours depuis vendredi, accompagnée de libérations d'otages par le Hamas et de détenus palestiniens par Israël. Elle va être prolongée de deux jours, selon le Hamas et le Qatar.

Le ministre des Communications Shlomo Karhi a par ailleurs annoncé lundi un accord de principe sur l'utilisation en Israël et à Gaza du service d'accès à internet par satellite Starlink, propriété d'Elon Musk.


Le prince héritier saoudien et le président français discutent de la situation en Palestine

Le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président Emmanuel Macron. (SPA/AFP)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane et le président Emmanuel Macron. (SPA/AFP)
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  • L'Arabie saoudite et la France renforcent leur coopération pour faire avancer la reconnaissance d’un État palestinien
  • De plus en plus de pays s'engagent à reconnaître la Palestine, malgré les menaces israéliennes d’annexer la Cisjordanie

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président français Emmanuel Macron ont discuté de la situation en Palestine, a rapporté l’Agence de presse saoudienne tôt mercredi.

Le prince héritier, qui a reçu un appel du président français, a réitéré la position du Royaume : un arrêt immédiat de la guerre à Gaza, une paix juste, sécurisée et globale au Moyen-Orient, et la condamnation de toute mesure visant à saper la solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.

Les deux dirigeants ont également abordé les questions de coopération bilatérale entre la France et l’Arabie saoudite, ainsi que les moyens de les renforcer.

L’Arabie saoudite et la France ont lancé une initiative commune pour faire avancer la reconnaissance d’un État palestinien.

Je viens de m’entretenir avec le Prince héritier d’Arabie Saoudite. Ensemble, nous co-présiderons la Conférence sur la solution à deux États à New-York le 22 septembre.

La décision américaine de ne pas octroyer de visas aux responsables palestiniens n’est pas acceptable.…

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 2, 2025

En juillet, Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies, prévue ce mois-ci, devenant ainsi le premier pays du G7 à s’engager de la sorte.

Cette décision a été saluée par l’Arabie saoudite et plusieurs États du Golfe.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré : « Le Royaume salue cette décision historique, qui confirme le consensus de la communauté internationale sur le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à établir son État indépendant. »

Le mois dernier, l’Arabie saoudite et la France ont co-présidé une conférence de premier plan, appelant les grandes puissances mondiales à reconnaître que la création d’un État palestinien est désormais essentielle à une paix durable au Moyen-Orient.

L’Australie, la Belgique, le Canada, Malte, le Portugal et le Royaume-Uni ont tous promis de reconnaître la Palestine ce mois-ci.

Israël a déclaré vouloir prendre le contrôle de la ville de Gaza après près de deux ans de combats dans le territoire palestinien, et a menacé d’annexer la Cisjordanie si les pays occidentaux maintiennent leurs engagements de reconnaissance.

« Aucune offensive, tentative d’annexion ou déplacement forcé de population n’arrêtera cet élan », a écrit Macron sur X, à la suite de son échange avec le prince héritier.

Israël a tué plus de 62 000 personnes, majoritairement des civils, à Gaza et affame intentionnellement la population comme arme de guerre, selon des responsables de la santé et des organisations de défense des droits humains.

Ces actions à l’encontre des civils sont désormais qualifiées de génocide par des experts.

86 % des membres votants de l’Association internationale des chercheurs sur le génocide (500 membres) ont approuvé une résolution déclarant que : « Les politiques et actions d’Israël à Gaza remplissent les critères légaux du génocide définis à l’article II de la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948). »

Le conflit actuel entre Israël et le Hamas a commencé après une attaque du groupe sur des colonies israéliennes près de la frontière de Gaza, qui a fait 1 200 morts, principalement des civils, et environ 250 otages.

Le gouvernement israélien a juré d’éradiquer le Hamas et de libérer les otages.

Le président Donald Trump a tenu une réunion à la Maison Blanche la semaine dernière pour discuter de l’après-guerre.

Y ont participé : son émissaire au Moyen-Orient Steve Witkoff, Jared Kushner (gendre et ancien conseiller du président), l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, ainsi qu’un haut responsable israélien, selon les médias américains.

Un prospectus de 38 pages circulant dans l’administration Trump envisage le déplacement de toute la population de Gaza (2 millions de personnes) afin de permettre aux États-Unis de gérer l’enclave pendant dix ans, le temps d’en faire une station balnéaire et un centre technologique, selon le Washington Post.

Trump a déclaré en février vouloir transformer le territoire palestinien en ce qu’il appelle la « Riviera du Moyen-Orient ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: un glissement de terrain fait plus d'un millier de morts, selon un groupe armé

La guerre civile qui dure depuis deux ans a laissé plus de la moitié de la population confrontée à des niveaux de famine critiques et a poussé des millions de personnes à quitter leur foyer, la capitale de l'État du Darfour du Nord, Al-Fashir, étant sous le feu des combats. (AFP)
La guerre civile qui dure depuis deux ans a laissé plus de la moitié de la population confrontée à des niveaux de famine critiques et a poussé des millions de personnes à quitter leur foyer, la capitale de l'État du Darfour du Nord, Al-Fashir, étant sous le feu des combats. (AFP)
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  • Un glissement de terrain a ravagé un village montagneux de l'ouest du Soudan et tué plus d'un millier de personnes, a annoncé lundi soir un groupe armé contrôlant la zone

KHARTOUM: Un glissement de terrain a ravagé un village montagneux de l'ouest du Soudan et tué plus d'un millier de personnes, a annoncé lundi soir un groupe armé contrôlant la zone, dans ce pays déjà en proie à une grave crise humanitaire.

Cet éboulement, "massif et dévastateur", d'après le communiqué du Mouvement/Armée de libération du Soudan, a frappé dimanche le village de Tarasin dans la région du Darfour.

"Des informations préliminaires pointent vers la mort de tous les habitants du village, dont on estime le nombre à plus d'un millier d'individus", à l'exception d'une personne qui a survécu, précise-t-il. L'éboulement "a complètement détruit" la zone, de même source.

Le groupe armé a lancé un appel à l'aide aux Nations unies et autres organisations humanitaires pour être en mesure de récupérer les corps des personnes ensevelies.

Une guerre civile meurtrière oppose depuis 2023 l'armée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et a plongé le pays dans une grave crise humanitaire. Le Mouvement/Armée de libération du Soudan, qui contrôle plusieurs zones des monts Marra où se trouve le village touché, est, lui, resté essentiellement à l'écart des combats.

Le gouverneur pro-armée du Darfour Minni Minnawi a qualifié l'éboulement de "tragédie" et appelé "les organisations humanitaires internationales à intervenir d'urgence" et apporter leur aide. "La tragédie est plus grande que ce que notre peuple peut supporter seul", s'est-il ému dans un communiqué.

- Guerre civile -

Une grande partie du Darfour comprenant la zone du glissement de terrain reste quasi inaccessible aux acteurs de l'aide humanitaire en raison des combats, alors même que l'état de famine a été déclaré dans plusieurs zones du Darfour.

Depuis avril 2023, la guerre entre le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan et son ancien allié Mohamed Hamdan Daglo, chef des FSR, a fait des dizaines de milliers de morts, plus de 14 millions de déplacés, et entraîné la "pire crise humanitaire au monde", selon les Nations unies.

L'armée a repris cette année le contrôle du centre du Soudan, en particulier Khartoum, la capitale. Les FSR, eux, dominent l'essentiel du Darfour et des portions du sud du pays.

Depuis mai 2024, ces paramilitaires assiègent El-Facher, dernière grande ville du Darfour encore tenue par l'armée, qui compte quelque 300.00 habitants.

Samedi, au moins 19 personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans des frappes aériennes au Darfour contre El-Facher mais aussi une clinique visée par l'armée régulière, ont indiqué une source médicale et une ONG, Emergency Lawyers.


La Croix-Rouge met en garde contre l'évacuation de Gaza-ville, Israël durcit le siège

Alors que la bande de Gaza est dévastée par près de 23 mois de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours, a fait état de 66 morts samedi dans plusieurs frappes israéliennes dans le territoire palestinien, notamment à Gaza-ville. (AFP)
Alors que la bande de Gaza est dévastée par près de 23 mois de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours, a fait état de 66 morts samedi dans plusieurs frappes israéliennes dans le territoire palestinien, notamment à Gaza-ville. (AFP)
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  • "Il est impossible que l'évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles", a réagi la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric dans un communiqué
  • Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville, située dans le nord du territoire. Selon l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville et ses environs

GAZA: La Croix-Rouge internationale a mis en garde samedi contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, à l'heure où l'armée israélienne durcit le siège de l'agglomération en vue d'une offensive annoncée comme majeure contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Alors que la bande de Gaza est dévastée par près de 23 mois de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours, a fait état de 66 morts samedi dans plusieurs frappes israéliennes dans le territoire palestinien, notamment à Gaza-ville.

Malgré des pressions croissantes, tant à l'étranger qu'en Israël, pour mettre fin à la guerre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu affirme vouloir poursuivre l'offensive et l'armée se prépare à un assaut généralisé sur Gaza-ville. L'armée a jugé "inévitable" l'évacuation de l'agglomération.

"Il est impossible que l'évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles", a réagi la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric dans un communiqué.

Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville, située dans le nord du territoire. Selon l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville et ses environs.

"Les gens criaient" 

Avec l'offensive sur Gaza-ville, M. Netanyahu et ses alliés d'extrême droite disent vouloir en finir avec le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre, et ramener les otages enlevés ce jour-là et toujours retenus là-bas.

Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que 66 Palestiniens  avaient été tués dans des frappes israéliennes, dont 12 personnes lors d'un raid contre des tentes abritant des déplacés dans le quartier d'al-Nasr, à Gaza-ville.

Selon Oum Imad Kahil, qui se trouvait à proximité, des enfants figurent parmi les victimes de cette frappe qui a "fait trembler la terre".

"Les gens criaient, tout le monde courait, essayant de sauver les blessés et de récupérer les martyrs gisant au sol", a déclaré cette femme de 36 ans à l'AFP.

La Défense civile, opérant sous l'autorité du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a fait état samedi matin de frappes israéliennes intenses sur Gaza-ville.

"Les bombardements étaient insensés, ils n'ont pas cessé une seconde, et nous n'avons pas dormi", a déclaré Abou Mohammad Kishko, un habitant du quartier Zeitoun, joint par téléphone.

Il dit ne pas avoir évacué la ville parce qu'"il n'y a aucun endroit sûr" dans la bande de Gaza.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan de la Défense civile.

"Inculpé de meurtre" 

Samedi en fin de journée, l'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste clé du Hamas dans la zone de la ville de Gaza", sans donner plus de détails sur son identité.

Selon des médias israéliens citant des sources de sécurité anonymes, il s'agirait du porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida.

En Israël, ceux qui s'opposent à l'offensive prévue à Gaza-ville craignent qu'elle ne coûte la vie à davantage de soldats et mette en danger la sécurité des otages enlevés le 7-Octobre et encore vivants.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv et dans d'autres villes pour réclamer la libération des otages et la fin de la guerre.

"Netanyahu, si mon Matan revient dans un cercueil (...), je veillerai personnellement à ce que vous soyez inculpé de meurtre", a lancé la figure de proue du Forum des familles d'otages, Einav Zangauker, en parlant de son fils.

Israël a annoncé avoir identifié les restes d'un des deux corps d'otages que l'armée avait récemment ramenés de Gaza. Il s'agit de Idan Shtivi, un jeune homme qui avait été enlevé au festival de musique Tribe of Nova.

Par ailleurs, une flottille chargée d'aide humanitaire, menée notamment par la militante suédoise Greta Thunberg, doit appareiller dimanche depuis Barcelone pour tenter de rompre le blocus de Gaza, selon ses organisateurs.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles militaires israéliennes ont fait au moins 63.371 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé placé sous l'autorité du Hamas.