Une organisation de défense des droits de l’OCI se réunit à Djeddah pour lutter contre le «fléau» du racisme

Mohammed Lawal Sulaiman, président de la CPIDH (à droite), et le secrétaire général adjoint de l’OCI pour les affaires politiques, Youssef al-Dobeay (à gauche). (X)
Mohammed Lawal Sulaiman, président de la CPIDH (à droite), et le secrétaire général adjoint de l’OCI pour les affaires politiques, Youssef al-Dobeay (à gauche). (X)
La session se déroule sous le thème «Des réformes pour un avenir meilleur». Elle est organisée en coopération avec la Commission saoudienne des droits de l’homme. (X)
La session se déroule sous le thème «Des réformes pour un avenir meilleur». Elle est organisée en coopération avec la Commission saoudienne des droits de l’homme. (X)
La 22e session ordinaire de la Commission permanente indépendante des droits de l’homme de l’Organisation de la coopération islamique a débuté dimanche et se poursuivra pendant cinq jours au siège de l’organisation à Djeddah. (X)
La 22e session ordinaire de la Commission permanente indépendante des droits de l’homme de l’Organisation de la coopération islamique a débuté dimanche et se poursuivra pendant cinq jours au siège de l’organisation à Djeddah. (X)
Short Url
Publié le Lundi 27 novembre 2023

Une organisation de défense des droits de l’OCI se réunit à Djeddah pour lutter contre le «fléau» du racisme

  • La session se déroule sous le thème «Des réformes pour un avenir meilleur». Elle est organisée en coopération avec la Commission saoudienne des droits de l’homme
  • «L’OCI et ses États membres restent à l’avant-garde des efforts de lutte contre le racisme», a affirmé Youssef al-Dobeay

DJEDDAH: La lutte contre les violations des droits de l’homme figure parmi les priorités de la 22e session ordinaire de la Commission permanente indépendante des droits de l’homme (CPIDH) de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui a débuté dimanche et se poursuivra pendant cinq jours au siège de l’organisation à Djeddah.

La session se déroule sous le thème «Des réformes pour un avenir meilleur». Elle est organisée en coopération avec la Commission saoudienne des droits de l’homme.

Parmi les participants à la journée d’ouverture figurent Hala bent Mazyad al-Tuwaijri, présidente de la commission, Yilmaz Tunc, ministre de la Justice de Turquie ainsi que Mohammed Lawal Sulaiman et Noura al-Rashoud, respectivement président et directrice exécutive de la CPIDH.

Des représentants des États membres, des États observateurs et des experts d’organisations internationales et régionales étaient également présents.

Youssef al-Dobeay, secrétaire général adjoint de l’OCI pour les affaires politiques, a inauguré la session avec un discours qui avait pour titre «L’élimination de la discrimination raciale: une perspective de l’islam et des droits de l’homme».

Son allocution s’est concentrée sur les moyens de résoudre le problème croissant de la discrimination, y compris les aspects contemporains de l’intolérance raciale.

M. Al-Dobeay a soutenu que l’organisation et la communauté internationale reconnaissaient la précieuse contribution de la commission à la promotion et à la protection des droits de l’homme de manière indépendante, neutre et objective.

«La commission a joué un rôle important en fournissant des recommandations cohérentes aux États membres sur diverses questions afin de garantir le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans le monde avec les valeurs islamiques», a-t-il déclaré.

M. Al-Dobeay a mis l’accent sur les conséquences graves de la discrimination raciale sur les individus et les communautés. Il a affirmé que l’intolérance perpétuait les inégalités sociales, limitait les possibilités de progrès social et d’emploi, portait atteinte au bien-être mental et physique et qu’elle pouvait contribuer aux conflits sociaux et à un sentiment d’appartenance affaibli.

«L’OCI et ses États membres restent à l’avant-garde des efforts de lutte contre le racisme, contribuant activement à la mise en place de mesures classiques qui ont contribué à combattre ce fléau», a-t-il ajouté.

M. Sulaiman a confié à Arab News que la CPIDH voulait «montrer au monde musulman que l’islam respecte également profondément les droits de l’homme».

Il a affirmé que la session aborderait «la question de la discrimination raciale afin de montrer que, pour l’islam, être blanc ou noir, c’est pareil».

Faisant allusion à la catastrophe humanitaire à Gaza, M. Sulaiman a indiqué: «Nous condamnons fermement les actions prises contre les Palestiniens. Dans nos prières quotidiennes, nous implorons Allah Tout-Puissant de les protéger contre ceux qui leur infligent de telles difficultés.»

«Nous sommes profondément bouleversés par les événements actuels et nous avons exprimé sans équivoque notre désapprobation. Notre déclaration a été largement diffusée et est approuvée par tous les membres de l’OCI indépendante. Il est universellement reconnu, au sein de l’OCI, que la situation à Gaza est regrettable et nous exhortons l’ONU à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à ces événements pénibles.»

La session d’ouverture a abordé les normes islamiques et institutionnelles destinées à éliminer la discrimination raciale, tandis que la deuxième session a mis l’accent sur les stratégies et efforts internationaux pour lutter contre la discrimination raciale et ses aspects contemporains. Une troisième session a mis en lumière le rôle des médias et des expériences nationales dans l’élimination de la discrimination raciale.

Il y a eu ensuite un débat ouvert entre les membres de la commission, les États membres de l’OCI, les États observateurs et leurs institutions nationales des droits de l’homme. Par ailleurs, les principaux orateurs ont répondu aux questions.

Au cours de la semaine prochaine, des réunions à huis clos auront lieu pour les groupes de travail, notamment sur les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels dans les États membres. Des débats seront également organisés; ils porteront sur les violations des droits de l’homme en Palestine et au Jammu-et-Cachemire.

En outre, des réunions ordinaires des quatre groupes de travail se tiendront. Elles seront consacrées à la Palestine, aux droits des femmes et des enfants, à l’islamophobie et aux communautés musulmanes ainsi qu’au droit au développement.

À l’issue de la 22e session, des décisions visant à élaborer un plan d’action pour la CPIDH seront formulées et un atelier – qui aura pour sujet «L’incidence de l’intelligence artificielle sur les droits de l’homme: défis et possibilités» – sera mis en place dans le but de générer des recommandations aux États membres afin d’améliorer leurs politiques et programmes en matière de droits de l’homme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Short Url
  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
Short Url
  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Short Url
  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.