À Gaza, femmes enceintes et nouveau-nés victimes de traumatismes, d'infections et de malnutrition

Un enfant blessé est amené à l'hôpital Al-Aqsa après l'attaque israélienne. (Photo, Getty Images)
Un enfant blessé est amené à l'hôpital Al-Aqsa après l'attaque israélienne. (Photo, Getty Images)
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Publié le Samedi 18 novembre 2023

À Gaza, femmes enceintes et nouveau-nés victimes de traumatismes, d'infections et de malnutrition

  • Même si elles survivent à l'accouchement, les mères et leurs bébés ne sont pas à l'abri des pénuries qui menacent la santé et le développement
  • Le siège des hôpitaux et le blocage de l'aide privent les femmes qui accouchent d'analgésiques et les nouveau-nés prématurés de couveuses

LONDRES: Ce qui aurait dû être une période de grande joie et d'excitation est devenu un véritable cauchemar pour des milliers de nouvelles et futures mères vivant sous le siège et les bombardements israéliens constants dans la bande de Gaza. 

Pour Layla, 28 ans, dont le nom a été modifié pour des raisons de sécurité, mettre au monde une nouvelle vie à un moment où il y a tant de morts et de destructions la remplit d'effroi. «Ce qui m'inquiète le plus, c'est de tomber amoureuse de la vie, au milieu de toute cette mort, une fois que j'aurai tenu mon bébé dans mes bras», a-t-elle déclaré à Arab News

Comme 5 500 autres femmes enceintes de la bande de Gaza, Layla doit accoucher très prochainement dans le contexte d'un conflit entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas, qui a dévasté les infrastructures de santé et privé la population d'accès à des aliments nutritifs, à de l'eau propre et à des installations sanitaires publiques. 

La fermeture des hôpitaux et des cliniques sous les bombardements intenses et les pénuries chroniques d'électricité, de carburant et de médicaments comptent parmi les plus grands défis auxquels sont confrontées les quelque 50 000 femmes enceintes de Gaza. 

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Des bébés palestiniens nés prématurément à l'hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza. (Photo, Dr. Marawan Abu Saada via AP) 

Au 10 novembre, quelque 18 hôpitaux et 51 centres de soins primaires dans l'enclave assiégée n'étaient plus opérationnels, ce qui signifie que moins de 60% des hôpitaux et 30% des centres de santé publique fonctionnent d'une manière ou d'une autre. 

Fikr Shalltoot, directrice à Gaza auprès de Medical Aid for Palestinians (MAP), une organisation caritative britannique opérant dans l'enclave palestinienne, a déclaré que les femmes enceintes de Gaza «sont confrontées à une réalité désastreuse, avec un accès limité aux services de santé essentiels dans un contexte de catastrophe humanitaire quasi-totale». 

«Avec plus de 180 naissances par jour et 235 attaques contre les infrastructures de santé depuis le 7 octobre, la situation est critique», a signalé Shalltoot à Arab News. Les femmes sont donc privées de services obstétriques d'urgence et beaucoup sont contraintes d'accoucher dans des conditions dangereuses. 

«Les hôpitaux fermés obligent les femmes à accoucher dans des abris, des maisons et des rues au milieu des décombres, ce qui augmente les risques d'infection», a-t-elle indiqué. «Les maternités, comme celle d'Al-Hilo, font l'objet d'attaques.» 

Les hôpitaux de Gaza sont en première ligne du conflit, submergés de civils blessés depuis le début de la campagne militaire israélienne, qui a été lancée en représailles aux attaques du Hamas du 7 octobre, ayant causé 1 200 morts et entraîné la prise en otage de plus de 200 personnes, Israéliens et étrangers.

Quelque 135 établissements de santé ont été endommagés ou détruits dans la bande de Gaza. Bien que ces installations soient protégées par le droit humanitaire international, Israël affirme que le Hamas a utilisé les hôpitaux, en particulier le plus grand de Gaza, Al-Shifa, pour abriter des centres de commandement souterrains. 

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Les dégâts causés par une explosion à l'hôpital Al-Ahli Arabi dans le centre de Gaza. (Photo, AFP) 

Le Hamas et le personnel médical nient que ces installations soient utilisées pour stocker des armes, cacher des otages ou déplacer des combattants le long d'un réseau sophistiqué de tunnels. Les forces israéliennes qui ont pris le contrôle d'Al-Shifa mercredi n'ont pas encore fourni de preuves à l'appui de leurs affirmations. 

Selon les médias locaux, Al-Shifa compte au moins 650 patients, dont 22 en soins intensifs et 36 bébés prématurés, ainsi que quelque 400 membres du personnel médical. Plus de 2 000 habitants de Gaza ont également trouvé refuge dans l'établissement. 

Au milieu des destructions et des pénuries, aggravées par les restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza via le poste frontière de Rafah avec l'Égypte, les médecins ont été contraints de prendre des mesures extrêmes, comme pratiquer des césariennes sans anesthésie ni analgésiques. 

«Certaines femmes souffrent de complications lors de l'accouchement et, pour résoudre le problème, faute de moyens, d'outils ou de temps, les médecins sont confrontés à l'option extrême de l'ablation de l'utérus», a révélé à Arab News Soraida Hussein-Sabbah, spécialiste des questions de genre et de la défense des droits à ActionAid Espagne. 

À l'hôpital Al-Awda, le seul fournisseur de services de maternité dans le nord de Gaza, les médecins ont pratiqué 16 césariennes le week-end dernier dans des conditions extrêmement difficiles, selon les médias locaux. 

Hussein-Sabbah a déclaré que bien qu'il y ait de nombreux médecins et infirmières obstétriciens formés et spécialisés dans la bande de Gaza, ainsi que des maternités privées et publiques, «ils ne peuvent pas fonctionner normalement en ce moment».

EN CHIFFRES

- 50 000 femmes enceintes à Gaza. 

- 5 500 femmes devant accoucher prochainement. 

- 180: Nombre moyen de naissances par jour. 

Malgré cela, «toute personne spécialisée qui se trouve dans un refuge, ou n'importe où... continuera à servir autant que possible», a-t-elle ajouté. 

Zaher Sahloul, directeur de MedGlobal, une ONG médicale basée aux États-Unis, a expliqué les dangers des césariennes dans des circonstances aussi extrêmes. Alors que «les médecins essaient généralement de faire accoucher les femmes le plus rapidement possible», une telle opération les oblige à «couper à travers plusieurs couches» et à «suturer plusieurs couches». 

Effectuer une telle opération sans anesthésie, ni même une dose partielle d'analgésique, serait atroce. 

«C'est, comme vous pouvez l'imaginer, une expérience extrêmement traumatisante, quelque chose qui serait associé au syndrome de stress post-traumatique», a expliqué Sahloul à Arab News. Les professionnels de la santé sont également contraints de faire sortir les nouvelles mères dans les trois heures, ce qui présente des risques supplémentaires. 

Les nouvelles mères sont généralement surveillées pendant au moins 24 heures, car la période post-partum est associée à diverses complications, notamment des hémorragies. Même avant la dernière flambée de violence à Gaza, «les deux principales causes de décès maternels étaient les hémorragies et le sepsis», a souligné Sahloul. 

«Le manque d'eau et d'assainissement les expose à un risque encore plus élevé d'infection et de sepsis. Les hôpitaux n'ont même pas de sang à transfuser à ces patientes si elles commencent à avoir des complications», a-t-il indiqué. 

Même s’ils survivent à l'épreuve de l'accouchement dans ces conditions, la mère et le bébé ne sont pas hors de danger. Le manque d'installations d'hygiène, d'aliments nutritifs, d'eau potable, d'espaces de sommeil sûrs et d'autres conforts et besoins de base menacent la santé et le développement. 

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Une manifestante tient une pancarte à La Haye en soutien aux enfants palestiniens. (Photo, Getty Images) 

Les carences en acides gras et en vitamines chez les mères allaitantes peuvent compromettre le système immunitaire des nouveau-nés, ce qui les expose à des risques de maladies transmissibles et à des problèmes de développement cognitif, a éclairci Sahloul. 

Fatema, une autre femme piégée à l'intérieur de Gaza, a eu recours à des vêtements propres pour gérer ses pertes car elle n'a pas accès à des serviettes hygiéniques. Embarrassée et ne disposant que d'une intimité limitée, elle a ensuite enterré ces vêtements, a-t-elle affirmé à ActionAid. 

Plus de 1,4 million de Palestiniens ont été déplacés depuis le 7 octobre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). Nombre d'entre eux ont installé des tentes de fortune devant les hôpitaux, tandis que d'autres se sont entassés dans les couloirs des écoles ou ont dormi en plein air. 

Sahloul, de MedGlobal, a averti qu'avec un accès limité à la nourriture et à l'eau, les femmes souffrant de malnutrition courent le risque d'un «accouchement prématuré», qui est également associé à la morbidité et à la mortalité fœtales et néonatales. 

Shalltoot, de Medical Aid for Palestinians (MAP), a mis en garde contre le fait que l'accès aux services obstétriques devenant de plus en plus difficile, «les décès maternels augmenteront, les complications liées au stress monteront en flèche et la malnutrition s'aggravera, affectant la survie de l'enfant». De plus, «sans carburant, les prématurés qui dépendent des soins néonatals sont confrontés à une crise qui met leur vie en danger». 

Elle a ajouté: «Les soins de maternité à l'hôpital Al-Awda sont en péril. Les médecins signalent une augmentation des naissances prématurées causées par les bombardements des habitations, une crise déchirante où les accouchements prématurés sont pratiqués alors que les mères sont à l'agonie.» 

Trois bébés prématurés sont morts mardi à l'hôpital Al-Shifa après que l'unité de soins intensifs néonatals a été mise hors service. La vie d'au moins 36 autres bébés est en danger en raison d'un manque d'électricité et de carburant pour les couveuses, selon le directeur de l'établissement. 

Les femmes et les enfants représentant plus de 70% des victimes, dont une femme sur quatre en âge de procréer, l'accès aux services de santé maternelle est essentiel, a souligné Shalltoot. 

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Des Palestiniens font la queue en attendant d'acheter du pain dans une boulangerie, dans un contexte de pénurie de denrées alimentaires et de carburant. (Photo, Reuters) 

«Gaza a un besoin urgent de soutien pour protéger la vie des mères et des nouveau-nés», a-t-elle insisté, ajoutant qu’«un cessez-le-feu est impératif pour les femmes enceintes et les nourrissons». 

Elle a poursuivi: «Sans un accès immédiat au carburant, à l'aide et aux experts médicaux, nous sommes confrontés à la menace imminente des maladies infectieuses. La famine de masse, les maladies mortelles et un système de santé en ruine sont imminents si une action rapide n'est pas entreprise.» 

«L'ouverture de plusieurs points de passage est essentielle afin d’éviter une chute libre de l'aide humanitaire. Notre appel est clair: agissez maintenant pour éviter une crise catastrophique», a averti Shalltoot. 

La MAP a livré une série d'articles, notamment des médicaments et des articles médicaux jetables qui peuvent être utilisés pour soutenir l'accouchement et le traitement des femmes et des bébés. «Avec notre partenaire à Gaza, Ard El Insan, nous avons distribué tous nos médicaments et produits alimentaires pour les enfants souffrant de malnutrition et leurs familles», a-t-elle ajouté. 

Save the Children et ActionAid ont également appelé à un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture d'un corridor d'aide humanitaire. 

«Pour que cela se produise, il est nécessaire de lancer un appel unifié et coordonné et de faire pression pour que le point de passage de Rafah soit ouvert et que les forces d'occupation israéliennes respectent le droit humanitaire international et permettent l'acheminement de l'aide et le sauvetage des civils», a expliqué Hussein-Sabbah, d'ActionAid. 

Au 14 novembre, au moins 11 320 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont plus de 4 650 enfants et plus de 3 145 femmes, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas. Au total, 198 membres du personnel médical ont également trouvé la mort. 

Au début de ce mois, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a qualifié Gaza de «cimetière pour enfants» et de «crise de l'humanité». 

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Une mère couvre le visage de son enfant pour le protéger de la fumée alors que les Palestiniens quittent la partie nord de la bande de Gaza. (Photo, Getty Images) 

Dans un communiqué adressé à Arab News, Save the Children a déclaré: «Au cours de cette catastrophe humanitaire, les civils, en particulier les enfants, continuent de payer le plus lourd tribut à la violence actuelle.» 

«Des enfants sont tués à un rythme effréné, des familles entières sont rayées du registre et un nombre croissant de personnes, notamment des enfants, se retrouvent sans aucun membre survivant de leur famille», s’est désolée l’organisation humanitaire Save the Children. 

Les attaques contre les écoles et les hôpitaux sont considérées par les Nations unies comme «une violation grave à l'encontre des enfants et peuvent constituer des violations du droit humanitaire international», a précisé l’ONG. 

Appelant à la fin des «attaques continues et systématiques», Save the Children a soutenu que «les hôpitaux et les écoles ne peuvent pas être des champs de bataille, et les enfants ne peuvent pas être des cibles. Pourtant, à Gaza, ces trois éléments sont attaqués quotidiennement».

«Même en temps de guerre, les éléments fondamentaux de l'humanité doivent prévaloir», a-t-elle conclu. 

  

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".