Gaza: «On ne demande pas la lune» mais un «cessez-le-feu», martèlent de hauts responsables onusiens

Des Palestiniens blessés lors des frappes israéliennes gisent sur le sol alors qu'ils sont soignés à l'hôpital indonésien après la mise hors service de l'hôpital al-Chifa au milieu de l'offensive terrestre israélienne, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 novembre 2023. (Reuters)
Des Palestiniens blessés lors des frappes israéliennes gisent sur le sol alors qu'ils sont soignés à l'hôpital indonésien après la mise hors service de l'hôpital al-Chifa au milieu de l'offensive terrestre israélienne, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 novembre 2023. (Reuters)
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Publié le Samedi 18 novembre 2023

Gaza: «On ne demande pas la lune» mais un «cessez-le-feu», martèlent de hauts responsables onusiens

  • Martin Griffiths a exigé vendredi devant les Nations unies un «cessez-le-feu» à Gaza pour venir en aide aux 2,2 millions de personnes piégées par la guerre
  • Mercredi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé à des «pauses et couloirs humanitaires» de quelques jours dans la bande de Gaza

NATIONS UNIES: Les chefs des opérations humanitaires de l'ONU, du Commissariat aux réfugiés et de l'OMS ont exigé vendredi un "cessez-le-feu humanitaire" dans la bande de Gaza pour 2,2 millions de personnes piégées par "l'horreur" de la guerre entre le Hamas et Israël.

"On ne demande pas la lune. Nous demandons des mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile et juguler le cours de cette crise", s'est insurgé le patron des opérations humanitaires de l'ONU Martin Griffiths, dans une intervention vidéo lors d'une réunion plénière informelle de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

"Un cessez-le-feu humanitaire. Appelons ça comme on veut, mais ce qu'il faut d'un point de vue humanitaire est simple: arrêter les combats pour permettre aux civils de se déplacer en sécurité", a tonné M. Griffiths devant les Etats membres.

Son collègue Volker Türk, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme (HCR), a aussi réclamé "un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires et liées aux droits humains, et la fin des combats".

"Il ne s'agit pas uniquement de livrer en urgence des vivres et une assistance humanitaire significative, mais aussi de créer un espace pour sortir de cette horreur", a tempêté M. Türk.

Mercredi, brisant son silence pour la première fois en plus d'un mois de guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté pour des "pauses et couloirs humanitaires" de quelques jours dans la bande de Gaza.

Le texte a recueilli 12 voix pour et trois abstentions (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie) et est la première résolution adoptée par le Conseil depuis fin 2016 sur le dossier israélo-palestinien qui divise l'instance onusienne.

Ce "cessez-le-feu humanitaire", a imploré M. Griffiths "qu'on le fasse tant que c'est possible afin de débloquer une réponse humanitaire, que l'on donne à la population de Gaza de quoi respirer après les terribles événements qu'elle a subis ces dernières semaines".

"Et, sans condition, qu'on libère tous les otages", a-t-il martelé.

Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza, depuis l'attaque qu'il a lancée sur le sol israélien le 7 octobre.

Cette attaque, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948, a fait 1.200 morts, en grande majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

L'armée estime qu'environ 240 otages, civils et militaires, ont été emmenés à Gaza le 7 octobre.

Dans le territoire palestinien, les bombardements israéliens incessants menés en représailles ont fait 12.000 morts, majoritairement des civils, dont 5.000 enfants, selon un nouveau bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

D'après l'armée israélienne, 51 de ses soldats sont morts lors de combats.

Enfin le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a martelé que le système de santé gazaoui était "près de s'effondrer" et jugé "l'échelle de la réponse d'Israël de plus en plus injustifiable".

"L'OMS, comme le reste du système des Nations unies, est impartial. Nous ne sommes ni d'un côté ni de l'autre. Nous sommes du côté de l'humanité", a-t-il conclu.


L'Arabie saoudite et la Commission Européenne concluent des négociations exploratoires sur la transition énergétique

Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
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  • : Le ministre saoudien et le commissaire à l’énergie ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres.
  • Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique.

RIYAD : Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson, ont tenu des réunions bilatérales en marge du Forum économique mondial de Riyad.

Durant ces réunions, le ministre saoudien et le commissaire européen à l’énergie ont discute de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres afin de renforcer les bilatéraux et de faire progresser les objectifs de l'accord de Paris et les résultats du consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'année dernière.

Le ministre saoudien de l’énergie et le commissaire européen ont réaffirmé d’importants points auxquels le Royaume et l’Union Européenne sont fermement déterminés à réaliser ensemble.

Il s’agit notamment d’accélérer les investissements privés dans les énergies renouvelables et de coopérer en matière d'interconnexion électrique et d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique en renforçant notamment davantage l'infrastructure électrique par la gestion de la demande, le réseau intelligent et les mesures de résilience et de sécurité du réseau.

Ils ont également mis en avant de leurs décisions communes les secteurs de l'hydrogène et des technologies propres, y compris le captage, l'utilisation et le stockage du carbone en soutenant les possibilités de partenariats industriels dans ces secteurs et en garantissant des marchés de l'énergie abordables, sûrs et à l'épreuve du temps.

En s'appuyant sur la CCNUCC, l'accord de Paris et les résultats des récentes COP, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne ont conclu des pourparlers en vue d'un protocole d'accord sur la coopération énergétique, concrétisant ainsi leur ambition commune afin d'accélérer les actions visant à tirer parti des opportunités économiques offertes par leurs transitions énergétiques respectives.

Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique pour orienter et ancrer les décisions d'investissement dans les secteurs de l'énergie et des technologies propres, impliquer et mobiliser les parties prenantes des secteurs publics, privés et financiers.

Ce protocole établit à coup sûr les bases d'un avenir énergétique plus durable et plus sûr, étayé par des marchés de l'énergie prévisibles et stables garantissant l'accès de tous à une énergie sûre, abordable, fiable et durable.

L'Arabie saoudite et la Commission européenne ont l'intention de conclure le protocole d'accord dans les prochains mois.


Le Prix international de la fiction arabe à un Palestinien prisonnier en Israël

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
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  • En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi
  • Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman «dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme»

 

ABOU DHABI: Un romancier palestinien détenu dans les prisons israéliennes depuis 2004 a remporté dimanche le Prix international de la fiction arabe (IPAF), une des récompenses littéraires les plus prestigieuses du monde arabe, ont annoncé les organisateurs.

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël, qui trouve la carte d'identité bleue d'un Israélien dans la poche d'un vieux manteau.

Il adopte cette nouvelle identité, ou ce "masque", pour tenter de comprendre "l'occupant" israélien.

En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi.

Réalité complexe et amère

Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman "dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme".

Le romancier avait été arrêté en 2004 pour "activités terroristes" à l'âge de 21 ans. Il a été condamné à trois peines cumulées de prison à vie pour avoir "planifié et participé à un attentat suicide" à Tel-Aviv, a indiqué en février le Jérusalem Post quand le roman de Basim Khandaqji a été sélectionné pour l'IPAF.

Pendant son incarcération, le romancier a terminé ses études de Sciences politiques à l'université Al-Qods et a écrit plusieurs recueils de poèmes outre son roman primé.

Le lauréat reçoit 50.000 dollars et un financement sera mis à disposition par l'IPAF pour la traduction anglaise de son roman, selon les organisateurs.

La cérémonie de remise de l'IPAF a coïncidé cette année avec la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien le 7 octobre.


Irak: une compagnie émiratie suspend ses activités dans un complexe gazier

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
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  • Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années
  • Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques

DUBAÏ: La firme émiratie Dana Gas a annoncé lundi la suspension de ses activités dans un complexe gazier de la région autonome du Kurdistan irakien à la suite d'une attaque de drone qui a tué quatre personnes.

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel.

Quatre travailleurs sont morts et huit autres ont été blessés quand un drone a frappé un réservoir de stockage de condensat, a indiqué Dana Gas dans un communiqué transmis à la Bourse d'Abou Dhabi.

"Pour la sécurité de notre personnel et des installations, qui ont été très légèrement endommagées, nous avons décidé de suspendre temporairement la production et de mettre en place des changements spécifiques de procédure", a indiqué Dana Gas.

Tirs de roquettes

Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années, sans causer de dommages significatifs.

Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques.

L'attaque de vendredi a perturbé l'approvisionnement en gaz des centrales électriques de la région, entraînant la perte de 2.500 mégawatts (MW) d'électricité, selon les autorités locales chargées de l'électricité.

Les forces de sécurité irakiennes ont mis en place une commission d'enquête, promettant de punir les "agresseurs".

Dana Gas a assuré qu'elle était "engagée avec les autorités gouvernementales à renforcer les mesures de sécurité et de défense afin de permettre la reprise de la production à l'installation gazière de Khor Mor".

Le champ gazier de Khor Mor se trouve entre les villes de Kirkouk et de Souleimaniyeh, dans une région administrée par les autorités du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Les quatre personnes tuées dans l'attaque sont toutes de nationalité yéménite, selon Peshawa Hawramani, porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan.

En janvier, deux Katyucha ont pris pour cible le champ gazier, provoquant un incendie mais sans faire de victimes. À l'époque, des groupes irakiens pro-iraniens attaquaient les bases militaires accueillant les forces américaines en Irak et dans la Syrie voisine.