Gaza: Israël autorise l'entrée quotidienne de deux camions de carburant

Le cabinet de guerre israélien a autorisé la livraison quotidienne de deux camions-citernes de carburant diesel vers la bande de Gaza assiégée, ont annoncé vendredi des responsables israéliens, alors que les hôpitaux et les programmes d'aide étaient fermés en raison de pénuries de carburant (Photo, AP).
Le cabinet de guerre israélien a autorisé la livraison quotidienne de deux camions-citernes de carburant diesel vers la bande de Gaza assiégée, ont annoncé vendredi des responsables israéliens, alors que les hôpitaux et les programmes d'aide étaient fermés en raison de pénuries de carburant (Photo, AP).
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Publié le Samedi 18 novembre 2023

Gaza: Israël autorise l'entrée quotidienne de deux camions de carburant

  • Selon un de ses responsables, 50 camions d'essence pénétraient chaque jour dans la bande de Gaza avant le 7 octobre
  • Il accuse le mouvement islamiste d'avoir détourné des centaines de milliers de litres de carburant pour ses besoins militaires

JÉRUSALEM: Une première livraison de carburant est arrivée vendredi dans la bande de Gaza après le feu vert donné par Israël, afin de mettre fin à la suspension des télécommunications qui bloque l'acheminement de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé.

Israël avait autorisé peu avant, à la demande des Etats-Unis, l'entrée de deux camions de carburant chaque jour dans la bande de Gaza, où les pénuries de carburant, nécessaire pour alimenter les générateurs, ont mis hors service de nombreux hôpitaux et mis à l'arrêt les télécommunications ainsi que les livraisons d'aide humanitaire.

La population du petit territoire, prise au piège de la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, est confrontée "à un risque immédiat de famine", avait averti le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies.

Une livraison de 17.000 litres de carburant est arrivée vendredi via l'Egypte, a annoncé l'autorité palestinienne en charge du poste-frontière de Rafah, pour alimenter les générateurs de la compagnie de télécommunications.

Les livraisons annoncées ne représentent toutefois qu'une petite partie des quantités de carburant, soit 50 camions, qui pénétraient quotidiennement dans la bande de Gaza avant le début de la guerre, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Dans l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire pris d'assaut mercredi par l'armée israélienne, la situation est "catastrophique" pour les patients, les déplacés et les soignants qui s'y entassent sans électricité "ni eau, ni nourriture", a affirmé à l'AFP son directeur, le docteur Mohammed Abou Salmiya.

Selon l'ONU, 2.300 personnes se trouvent actuellement dans l'enceinte de l'hôpital.

Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qidreh, a affirmé vendredi à l'AFP que "24 patients" étaient morts "ces dernières 48 heures" à l'hôpital al-Chifa, "parce que les équipements médicaux vitaux ont cessé de fonctionner en raison de la coupure du courant", faute de carburant pour alimenter les générateurs.

Le porte-parole a aussi déclaré qu'un bébé prématuré est mort vendredi après que sa couveuse a cessé d'être alimentée en électricité il y a plusieurs jours.

Un cessez-le-feu

Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a exigé vendredi devant les Nations unies un "cessez-le-feu" à Gaza pour venir en aide à la population. "On ne demande pas la lune. Nous demandons des mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile", a-t-il lancé.

L'armée israélienne, dont les chars encerclent toujours l'hôpital pendant que les combats font rage ailleurs dans la ville de Gaza, a indiqué à l'AFP qu'elle continuait à fouiller l'immense complexe abritant, selon elle, un repaire du Hamas installé notamment dans un réseau de tunnels, ce que le mouvement islamiste dément.

Israël a juré "d'anéantir" le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 dans la bande de Gaza, depuis l'attaque qu'il a lancée sur le sol israélien, d'une violence et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.

En Israël, l'attaque a fait 1.200 morts, en grande majorité des civils, selon les autorités.

Selon l'armée, 51 soldats israéliens sont morts au cours des combats dans le territoire palestinien.

Dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens incessants menés en représailles à l'attaque ont fait 12.000 morts, essentiellement des civils, dont 5.000 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le ministère a affirmé vendredi que des dizaines de corps jonchaient les rues du nord de la bande de Gaza, et qu'il était impossible de les recenser à cause de l'intensité des frappes.

En parallèle à ses bombardements, Israël mène depuis le 27 octobre des opérations terrestres concentrées pour l'essentiel dans le nord du territoire, dans la ville de Gaza transformée en champ de ruines et autour des hôpitaux, accusant le Hamas de les utiliser comme des bases et de se servir des malades comme de "boucliers humains".

Le froid

Depuis des semaines, l'ONU réclame la livraison massive de carburant dans la bande de Gaza, en particulier pour permettre aux hôpitaux de fonctionner et aux camions transportant l'aide humanitaire de circuler.

Le territoire est placé depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël, qui a coupé les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments.

Selon le Hamas, 24 des 35 hôpitaux de Gaza ont cessé fonctionner.

Israël refusait jusqu'ici de laisser passer le carburant, affirmant que cela pourrait profiter aux activités militaires du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

En réponse à une demande des Etats-Unis, allié-clé d'Israël, le cabinet de guerre israélien a annoncé avoir autorisé l'entrée quotidienne de deux camions-citerne "pour les besoins de l'ONU". L'accord prévoit de livrer jusqu'à 140.000 litres toutes les 48 heures.

L'Unrwa a annoncé vendredi qu'elle ne pourrait plus coordonner la distribution de l'aide humanitaire en raison de la coupure des communications provoquée par le manque de carburant.

Selon l'ONU, 1,65 des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre. La plupart ont fui vers le sud en emportant le minimum et survivent dans le froid qui s'installe.

Selon l'Unrwa, 70% de la population n'a pas accès à l'eau potable dans le sud du territoire, où les égouts ont commencé à se déverser dans les rues.

Vendredi, à Rafah, des enfants blessés attendaient dans des ambulances de pouvoir être évacués via l'Egypte vers les Emirats arabes unis, selon des images de l'AFP.

"Au début, on nous ont dit qu'elle allait mourir. Elle a des fractures au crâne, au bassin et à la cuisse", a raconté Adam al-Madhoun, le père de Kenza, une fille de quatre ans amputée de la main droite après une frappe israélienne contre le camp de réfugiés de Jabaliya.

Libération sans délai

Vendredi, l'armée a annoncé avoir retrouvé la dépouille de Noa Marciano, une soldate de 19 ans otage du Hamas, en fouillant un bâtiment adjacent à l'hôpital al-Chifa. Le mouvement islamiste avait affirmé lundi qu'elle avait été tuée dans des bombardements israéliens.

Jeudi soir, le corps d'une autre otage, Yehudit Weiss, avait été découvert près de l'hôpital. Cette femme de 65 ans a été "assassinée par les terroristes dans la bande de Gaza", selon l'armée, après avoir été enlevée le 7 octobre dans le kibboutz de Beeri, dans le sud d'Israël.

L'armée estime qu'environ 240 otages, civils et militaires, ont été emmenés à Gaza le jour de l'attaque du Hamas.

Des pourparlers en vue de leur libération se tiennent via une médiation du Qatar. Le président américain Joe Biden et l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, ont discuté vendredi par téléphone de la nécessité "urgente" que le Hamas libère "sans délai" les otages, a annoncé la Maison Blanche.

Israël a jusqu'ici refusé tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza sans libération préalable des otages.

Les tensions sont aussi vives en Cisjordanie occupée. L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir tué "cinq terroristes" à Jénine, bastion des mouvements armés palestiniens. Le Hamas avait revendiqué la veille une attaque contre un barrage de sécurité près de Jérusalem, dans laquelle un soldat israélien avait été tué.

A Hébron, deux Palestiniens ont été tués par "des balles de l'armée israélienne", selon le ministère palestinien de la Santé.


Comment l’initiative diplomatique saoudo-française a rapproché la Palestine d’un pas vers la reconnaissance d’un État

Le résultat du vote sur une résolution approuvant la Déclaration de New York est affiché à l'écran lors de la deuxième séance plénière de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la question de la Palestine au siège de l'ONU à New York, le 12 septembre 2025. (Photo de l'ONU)
Le résultat du vote sur une résolution approuvant la Déclaration de New York est affiché à l'écran lors de la deuxième séance plénière de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la question de la Palestine au siège de l'ONU à New York, le 12 septembre 2025. (Photo de l'ONU)
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  • Les deux pays ont obtenu un large soutien à l’Assemblée générale de l’ONU : 142 nations ont approuvé leur déclaration en faveur de la solution à deux États
  • La Déclaration de New York, issue d’une conférence saoudo-française en juillet, exige un cessez-le-feu à Gaza, le désarmement du Hamas et la reconnaissance d’un État palestinien

DUBAÏ : Lors d’un vote historique vendredi, 142 pays ont soutenu une déclaration saoudo-française à l’Assemblée générale de l’ONU appelant à la création d’un État palestinien indépendant, signalant que l’offensive diplomatique menée par Riyad mobilise un consensus mondial sans précédent en faveur d’une solution à deux États pour résoudre un conflit vieux de plusieurs décennies.

Le vote en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », qui appelle à une solution à deux États sans implication du Hamas, représente une nouvelle étape dans la pression internationale croissante sur Israël pour qu’il mette fin à sa guerre à Gaza. Ce conflit a fait plus de 64 000 morts, selon les autorités sanitaires locales, des dizaines de milliers de blessés, et provoqué des conditions de famine dans un contexte de catastrophe humanitaire croissante.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que l’adoption de la déclaration par l’Assemblée générale de l’ONU montre que la communauté internationale est en train de « tracer une voie irréversible vers la paix au Moyen-Orient ».

« Un autre avenir est possible. Deux peuples, deux États : Israël et Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité », a-t-il écrit vendredi dans un post sur X.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué l’adoption de la déclaration, affirmant qu’elle « confirme le consensus international pour avancer vers un avenir pacifique dans lequel le peuple palestinien obtient son droit légitime à établir un État indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale ».

La « Déclaration de New York », issue d’une conférence internationale organisée par l’Arabie saoudite et la France en juillet au siège de l’ONU, appelle à un cessez-le-feu à Gaza, à la libération de tous les otages, au désarmement du Hamas et au transfert de ses armes à l’Autorité palestinienne sous supervision internationale, ainsi qu’à la création d’un État palestinien indépendant.

Elle aborde également la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, et propose le déploiement d’une « mission internationale temporaire de stabilisation » en Palestine, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de soutenir la population civile palestinienne et de transférer les responsabilités sécuritaires à l’Autorité palestinienne.

Ce vote ouvre désormais la voie à une conférence d’une journée à l’ONU sur la solution à deux États, coprésidée par Riyad et Paris, prévue pour le 22 septembre, au cours de laquelle plusieurs pays — dont la France, le Royaume-Uni, le Canada, la Belgique et l’Australie — se sont engagés à reconnaître formellement l’État de Palestine.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été adoptée vendredi avec un soutien massif : 142 pays ont voté pour, seuls 10, dont Israël et son principal allié, les États-Unis, ont voté contre, tandis que 12 nations se sont abstenues.

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La liste des nations qui ont voté en faveur de la résolution approuvant la Déclaration de New York est affichée à l'écran lors de la deuxième séance plénière de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la question de la Palestine au siège de l'ONU à New York, le 12 septembre 2025. (Photo de l'ONU)

La déclaration, qui incarne les efforts diplomatiques croissants de l’Arabie saoudite en faveur d’un État palestinien, avait déjà été approuvée par la Ligue arabe et cosignée en juillet par 17 États membres de l’ONU, dont plusieurs pays arabes.

Le résultat du vote de vendredi a été fermement condamné par les États-Unis et Israël. Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, a qualifié l’adoption de la déclaration de « honteuse », affirmant que son pays la « rejette catégoriquement » et qualifiant l’Assemblée générale de l’ONU de « cirque politique déconnecté de la réalité ».

De même, Morgan Ortagus, vice-envoyée spéciale américaine pour le Moyen-Orient, a dénoncé l’action de l’Assemblée générale comme « une nouvelle opération de communication malavisée et mal chronométrée », accusant l’ONU de récompenser le Hamas et de saper les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre à Gaza. Elle a ajouté que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé pour mettre un terme au conflit.

Le Hamas, de son côté, a déclaré qu’il refusait de déposer les armes tant qu’un État palestinien souverain ne serait pas établi.

Ces appels croissants en faveur d’un État palestinien interviennent alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou continue d’intensifier le conflit. Mardi, il a autorisé des frappes aériennes contre des cibles du Hamas au Qatar, lors d’une réunion examinant une proposition de cessez-le-feu américaine — une décision largement condamnée au Moyen-Orient et au-delà, pour avoir sapé les efforts de paix et violé la souveraineté du Qatar.

Sous son autorité, Israël poursuit une offensive militaire majeure à Gaza-ville, malgré l’indignation internationale. Jeudi, la veille du vote à l’ONU, Netanyahou a déclaré qu’« il n’y aura pas d’État palestinien », en signant un accord pour avancer sur le projet controversé d’expansion des colonies dans la zone E1, qui diviserait la Cisjordanie et compromettrait davantage la possibilité d’un État palestinien.

Des analystes ont averti que, bien que symbolique sans mesures concrètes immédiates, l’adoption de la déclaration à l’ONU représente une défaite diplomatique stratégique pour Israël, même si ce dernier revendique des victoires militaires.

Hani Nasira, écrivain, universitaire et analyste politique égyptien, estime que le large soutien à la déclaration reflète le rejet international croissant des pratiques du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou, ainsi que l’embarras grandissant pour les États-Unis, son principal allié.

« Israël a perdu son image sur la scène internationale, et l’opposition au gouvernement Netanyahou s’est intensifiée tant à l’échelle mondiale qu’au sein même du pays. Ceux qui le soutiennent aujourd’hui se retrouvent dans une position profondément embarrassante », a déclaré Nasira à Arab News.

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Des Palestiniens déplacés évacuant la ville de Gaza vers le sud se déplacent à pied et en véhicule le long de la route côtière à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 13 septembre 2025. (AFP)

Il a déclaré que la décision de Netanyahou de persister dans cette voie semble intenable pour les citoyens israéliens, la région et le monde dans son ensemble.

« L’inquiétude aujourd’hui ne concerne pas seulement la Palestine, mais la menace s’est étendue à la sécurité du Golfe. Les dernières attaques ont compromis le rôle du Qatar comme médiateur et ébranlé l’image de Washington en tant qu’allié fiable » », a affirmé Nasira, avertissant que les actions d’Israël sont facteurs de déstabilisation régionale.

Si la création d’un État palestinien est considérée comme la solution, cette perspective reste hors de portée à court terme.

Nasira a souligné que l’agression continue d’Israël dans la région, le discours provocateur de Netanyahou, y compris sa vision d’un « Grand Israël », ainsi que les profondes divisions internes au sein des factions palestiniennes, constituent des obstacles majeurs au plan de paix.

Il a averti que la région se trouve à un « tournant » nécessitant l’exploration d’alternatives réalistes, « sans se laisser entraîner par l’extrémisme de Netanyahou, qui menace non seulement le processus de paix, mais toute la région ».

Nasira a conclu en affirmant que les violations commises par Israël à Gaza mettent en lumière la nécessité d’un ordre mondial multipolaire, plutôt qu’un ordre dominé par les États-Unis — en particulier sous une seconde présidence de Donald Trump.

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Des manifestants participent à une manifestation sur la "place des otages" à Tel Aviv le 13 septembre 2025, appelant Israël à un cessez-le-feu dans sa guerre contre Gaza afin de ne pas mettre en danger la vie des captifs encore aux mains des militants palestiniens. (AFP)

La lourde défaite diplomatique d’Israël à l’Assemblée générale de l’ONU reflète un net changement de ton de plusieurs pays européens à l’égard de sa conduite à Gaza et dans les territoires occupés.

Cinq pays européens, dont l’Espagne, les Pays-Bas et l’Irlande, ont désormais interdit toutes les importations en provenance des colonies israéliennes illégales, tandis que les institutions de l’UE appellent à la suspension de certaines parties de l’accord d’association UE-Israël et envisagent des sanctions.

La Slovénie, l’Allemagne et l’Espagne ont commencé à imposer un embargo sur les armes à destination d’Israël. Cette vague de soutien en faveur de la reconnaissance de la Palestine est également perçue comme un moyen d’accroître la pression sur Israël pour qu’il mette fin à sa guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023.

Nasira a déclaré que ce vote historique reflète aussi l’influence diplomatique croissante de l’Arabie saoudite, tant sur le plan régional qu’international, en particulier concernant la cause palestinienne.

« L’influence de l’Arabie saoudite repose sur son statut mondial, sa puissance économique, son symbolisme islamique, la notoriété du prince héritier Mohammed ben Salmane sur la scène internationale, ainsi que sur une diplomatie équilibrée et efficace du Royaume, qui résonne au niveau régional et international », a déclaré Nasira à Arab News.

Les efforts diplomatiques du Royaume ont été salués par les observateurs et analystes pour avoir relancé l’élan mondial en faveur de la solution à deux États, après des années de moindre attention avant la guerre à Gaza.

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Cette photo prise le 16 octobre 2024 montre le président français Emmanuel Macron (G) et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Bruxelles. La France et l'Arabie saoudite ont initié ce qui est désormais connu comme la Déclaration de New York, appelant à un État palestinien indépendant, que l'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi. (AFP)

L’élan s’appuie sur l’Initiative de paix arabe menée par l’Arabie saoudite, adoptée lors du sommet de la Ligue arabe à Beyrouth en 2002, qui proposait la normalisation entre les États arabes et Israël en échange d’un retrait complet d’Israël des territoires occupés — notamment la Cisjordanie, Gaza et le plateau du Golan — la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale, ainsi qu’une résolution juste de la question des réfugiés palestiniens.

La « Déclaration de New York » est perçue comme un consensus mondial autour de cette initiative, la positionnant efficacement comme la base d’un dialogue international renouvelé sur la solution à deux États.

Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, le Royaume a mené une action internationale pour obtenir un cessez-le-feu et jeter les bases d’une paix durable et stable en Palestine.

Au cours des deux dernières années, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal, a porté l’engagement diplomatique du Royaume en parrainant des conférences internationales, en construisant de larges alliances avec des nations partenaires, et en fournissant un financement crucial pour l’aide alimentaire et médicale aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

En septembre 2024, le prince Faisal a annoncé la création de l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États, mobilisant 90 États dans le but de mettre fin au conflit israélo-palestinien de longue date.

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Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan Al-Saud, (G) et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, président une conférence sur la Palestine et la solution à deux États à l'ONU, le 29 juillet 2025 à New York. (AFP)

Le Royaume a tenu des réunions de suivi à Riyad, Bruxelles et Oslo dans les mois suivants, se concentrant sur des points d’action concrets identifiés par les participants.

Ce même mois, le prince héritier Mohammed ben Salmane a exclu tout accord de normalisation saoudien avec Israël sans la création d’un « État palestinien indépendant ».

Ces efforts diplomatiques ont culminé lors de la conférence saoudo-française à l’ONU en juillet, qui visait à établir un cadre politique clair, au-delà des simples déclarations, pour mettre fin à la guerre à Gaza et faire pression en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien conformément aux résolutions de l’ONU.

Le succès de cette initiative a été souligné par le prince héritier Mohammed ben Salmane lors de son allocution mercredi devant le Conseil consultatif saoudien (Shoura), où il a déclaré que « la conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution à deux États, tenue à New York, a permis une mobilisation sans précédent et renforcé le consensus mondial » autour de l’Initiative de paix arabe.

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Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens et tiennent une banderole sur laquelle on peut lire "Arrêtez d'affamer Gaza" au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 4 juin 2025, lors d'une manifestation de soutien à Gaza. (AFP)

Il a déclaré que les efforts du Royaume ont porté leurs fruits en incitant davantage de pays à reconnaître la Palestine et en recueillant un soutien international accru en faveur de la mise en œuvre d'une solution à deux États, appelant d'autres pays à suivre cet exemple.

Condamnant les « crimes de famine et de déplacement forcé » d’Israël à Gaza, il a réitéré la position du Royaume selon laquelle « la terre de Gaza est palestinienne, et les droits de son peuple sont inébranlables, ne pouvant être ni ôtés par l’agression ni annulés par les menaces », tout en soulignant un soutien indéfectible au Qatar suite aux attaques israéliennes.

La région attend désormais les résultats du sommet d’urgence arabo-islamique, organisé par le Qatar dimanche, pour discuter d’une réponse collective à l’attaque israélienne contre Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.