Le gouvernement du Yémen appelle à désigner les Houthis comme organisation terroriste à la suite d’attaques de navires

Le contre-torpilleur à missiles guidés USS Mason de la marine américaine s’approche d’un pétrolier de ravitaillement dans l’océan Atlantique, le 17 juillet 2021. (Reuters)
Le contre-torpilleur à missiles guidés USS Mason de la marine américaine s’approche d’un pétrolier de ravitaillement dans l’océan Atlantique, le 17 juillet 2021. (Reuters)
Sur une photo non datée publiée par Zodiac Maritime, on aperçoit le pétrolier Central Park. (AP)
Sur une photo non datée publiée par Zodiac Maritime, on aperçoit le pétrolier Central Park. (AP)
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Publié le Lundi 27 novembre 2023

Le gouvernement du Yémen appelle à désigner les Houthis comme organisation terroriste à la suite d’attaques de navires

  • Le ministre de l’Intérieur yéménite, le général de division Ibrahim Haidan, a déclaré que les États-Unis devraient considérer de nouveau les Houthis comme une organisation terroriste
  • Les Houthis ont lancé deux missiles balistiques sur le contre-torpilleur américain USS Mason après son intervention pour empêcher la tentative de détournement du pétrolier Central Park, lié à Israël

AL-MOUKALLA: Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a demandé aux États-Unis et à la communauté internationale de qualifier les Houthis de «terroristes» pour avoir mis en péril le transport maritime dans la mer Rouge et le golfe d’Aden.

Dimanche, lors d’une réunion avec des diplomates étrangers à Riyad, le ministre de l’Intérieur du Yémen, le général de division Ibrahim Haidan, a déclaré que les États-Unis devraient considérer de nouveau la milice houthie comme une organisation terroriste non seulement parce qu’elle menace le trafic maritime au large des côtes yéménites, mais aussi parce qu’elle tue des enfants yéménites, viole les droits de l’homme et agit comme proxy de l’Iran.

Cet appel a été lancé après que le Commandement central des États-Unis (Centcom) a révélé lundi que les Houthis avaient lancé deux missiles balistiques sur le contre-torpilleur américain USS Mason à la suite de son intervention pour empêcher la tentative de détournement du pétrolier Central Park, lié à Israël, dans le golfe d’Aden. Les missiles n’ont pas atteint leur cible.

En 2016, le même navire a été la cible de missiles houthis en mer Rouge. Le 19 novembre, les Houthis se sont emparés du navire de transport de véhicules Galaxy Leader en mer Rouge et ont promis de capturer et de lancer des attaques de missiles et de drones sur des navires détenus ou contrôlés par Israël, pour se venger des opérations militaires

israéliennes à Gaza.
Le gouvernement yéménite estime que les dernières attaques des Houthis contre des navires en mer Rouge venaient renforcer ses demandes de longue date pour que le groupe soit inscrit sur la liste noire.

Faisal al-Majidi, sous-secrétaire au ministère yéménite de la Justice, a expliqué à Arab News que les Houthis pouvaient être classés dans cette catégorie depuis des années, depuis qu’ils ont commencé à poser des milliers de mines terrestres dans tout le pays, à assiéger des villes, à recruter des mineurs, à faire exploser les maisons de leurs ennemis et à kidnapper des gens.

Le tir de missile des Houthis sur l’aéroport international d’Aden en décembre 2020, qui visait un avion transportant des ministres du gouvernement yéménite, «suffisait pour les classer comme organisation terroriste par les États-Unis, mais aussi par les institutions internationales comme  l’ONU, et par le monde entier», a indiqué M. Al-Majidi.

La semaine dernière, le porte-parole de la Maison-Blanche chargé de la sécurité nationale, John Kirby, a annoncé que les États-Unis envisageaient de reclasser les Houthis dans la catégorie des organisations terroristes après l’incident du Galaxy Leader.

Le gouvernement yéménite a affirmé que cette classification empêcherait les responsables houthis de voyager dans le monde entier, réduirait leurs ressources financières et entraverait leurs efforts pour obtenir une légitimité internationale.

«Le monde reconnaîtrait que le gouvernement yéménite combat une organisation terroriste», a-t-il ajouté. Toutefois, les critiques affirment que la désignation du groupe comme «terroriste» obligerait les Houthis à rejeter les pourparlers de paix et entraverait l’acheminement de l’aide et des fournitures humanitaires et à plus de 70% de la population du Yémen vivant dans les régions contrôlées par les Houthis.

Les mêmes préoccupations humanitaires, soulevées par les organisations humanitaires internationales, ont incité l’administration du président américain Joe Biden à retirer les Houthis de la liste des organisations terroristes au début de l’année 2021.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: les enquêtes israéliennes sur les frappes meurtrières doivent «aboutir à des résultats», dit l'ONU

L'ONU a insisté mardi sur le fait que Israël devait non seulement enquêter sur les frappes meurtrières à Gaza comme celles sur un hôpital qui a coûté la vie à au moins 20 personnes, mais aussi veiller à ce que ces enquêtes aboutissent à des résultats. (AFP)
L'ONU a insisté mardi sur le fait que Israël devait non seulement enquêter sur les frappes meurtrières à Gaza comme celles sur un hôpital qui a coûté la vie à au moins 20 personnes, mais aussi veiller à ce que ces enquêtes aboutissent à des résultats. (AFP)
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  • Les agences de presse Reuters et Associated Press, ainsi que la chaîne qatarie Al Jazeera ont publié des communiqués rendant hommage à leurs collaborateurs tués, tandis que l'armée israélienne a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête
  • "Il est bien entendu de la responsabilité d'Israël, en tant que puissance occupante, d'enquêter, mais ces enquêtes doivent aboutir à des résultats"

GENEVE: L'ONU a insisté mardi sur le fait que Israël devait non seulement enquêter sur les frappes meurtrières à Gaza comme celles sur un hôpital qui a coûté la vie à au moins 20 personnes, mais aussi veiller à ce que ces enquêtes aboutissent à des résultats.

"Les autorités israéliennes ont, par le passé, annoncé des enquêtes sur de tels homicides (...) mais ces enquêtes doivent aboutir à des résultats", a déclaré le porte-parole du bureau des droits de l'homme des Nations unies, Thameen Al-Kheetan, à des journalistes à Genève.

Ses déclarations interviennent au lendemain des frappes israéliennes sur l'hôpital Nasser à Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza, qui ont fait au moins 20 morts parmi lesquels cinq journalistes, provoquant un tollé international.

Les agences de presse Reuters et Associated Press, ainsi que la chaîne qatarie Al Jazeera ont publié des communiqués rendant hommage à leurs collaborateurs tués, tandis que l'armée israélienne a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête.

"Il est bien entendu de la responsabilité d'Israël, en tant que puissance occupante, d'enquêter, mais ces enquêtes doivent aboutir à des résultats", a souligné M. Kheetan.

"Nous n'avons encore vu aucun résultat ni aucune mesure de responsabilisation. Nous attendons toujours les résultats de ces enquêtes et nous demandons que justice soit faite et que les responsables rendent des comptes", a-t-il ajouté.

Au moins 247 journalistes palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

"Ces journalistes sont les yeux et les oreilles du monde entier et ils doivent être protégés", a encore dit M. Kheetan.

Interrogé pour savoir si l'attaque de lundi pouvait être qualifiée de "double frappe", dans laquelle une première frappe est suivie d'une seconde visant les secouristes et d'autres civils, M. Kheetan a répondu que cela devait faire l'objet d'une enquête.

"Nous pouvons dire que l'armée israélienne aurait lancé plusieurs frappes aériennes sur le complexe médical Nasser, et qu'il y a eu deux frappes aériennes en peu de temps", a-t-il déclaré.

"Nous savons que l'un des cinq journalistes semble avoir été tué lors de la première frappe aérienne, tandis que trois autres semblent avoir été tués lors de la deuxième frappe", a-t-il ajouté.

"Cet incident et les homicides de tous les civils, notamment les journalistes, doivent faire l'objet d'une enquête approfondie et indépendante, et la justice doit suivre", a encore dit M. Kheetan.


Barrack : l'Arabie saoudite et le Qatar prêts à investir au Liban une fois le Hezbollah désarmé

L'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie et le Liban, Thomas Barrack, a déclaré que le plan préparé par le Liban n'impliquerait pas nécessairement une action militaire pour persuader le Hezbollah de renoncer à ses armes. (AP)
L'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie et le Liban, Thomas Barrack, a déclaré que le plan préparé par le Liban n'impliquerait pas nécessairement une action militaire pour persuader le Hezbollah de renoncer à ses armes. (AP)
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  • L'armée libanaise, soutenue par les Etats-Unis, prépare un plan de désarmement du Hezbollah qui devrait être prêt à la fin du mois d'août
  • M. Barrack a également déclaré mardi que son pays approuverait la prolongation d'un an du mandat des forces de maintien de la paix des Nations Unies au Liban

BEYROUTH : L'Arabie saoudite et le Qatar sont prêts à investir dans une zone économique au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, qui créerait des emplois pour les membres du groupe militant Hezbollah et ses partisans une fois qu'ils auront déposé les armes, a déclaré mardi l'envoyé du président Donald Trump au Moyen-Orient.

Tom Barrack a fait ces commentaires à Beyrouth après s'être rendu en Israël et en Syrie où il a discuté avec des responsables de la situation actuelle au Liban à la suite de la décision prise ce mois-ci par le gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah d'ici la fin de l'année. Le chef du Hezbollah a rejeté le plan du gouvernement, s'engageant à conserver les armes.

Lundi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que les forces israéliennes pourraient commencer à se retirer du territoire qu'elles détiennent au Sud-Liban après la "décision capitale" du gouvernement libanais de désarmer le Hezbollah.

L'armée libanaise, soutenue par les États-Unis, prépare un plan de désarmement du Hezbollah qui devrait être prêt à la fin du mois d'août. Le gouvernement devrait discuter du plan de l'armée et l'approuver lors d'une réunion prévue le 2 septembre.

"Nous devons faire entrer de l'argent dans le système. L'argent viendra du Golfe", a déclaré M. Barrack aux journalistes après avoir rencontré le président Joseph Aoun. "Le Qatar et l'Arabie saoudite sont des partenaires et sont prêts à le faire pour le sud (du Liban) si nous demandons à une partie de la communauté libanaise de renoncer à ses moyens de subsistance.

"Nous avons 40 000 personnes qui sont payées par l'Iran pour se battre. Qu'allez-vous faire d'eux ? Prendre leur arme et leur dire 'au fait, bonne chance pour planter des oliviers' ? Ce n'est pas possible. Nous devons les aider", a déclaré M. Barrack. Il faisait référence aux dizaines de milliers de membres du Hezbollah financés par Téhéran depuis le début des années 1980.

"Nous, tous les pays du Golfe, les États-Unis, les Libanais, allons tous agir ensemble pour créer un forum économique qui produira des moyens de subsistance", a déclaré M. Barrack.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi les États-Unis n'allaient pas discuter de la question du Hezbollah directement avec l'Iran au lieu de se rendre en Israël et en Syrie, M. Barrack a répondu : "Vous pensez que cela ne se fait pas ? "Vous pensez que ce n'est pas le cas ? Au revoir." Barrack a ensuite mis fin à sa conférence de presse et est sorti de la salle.

S'exprimant sur la force de maintien de la paix des Nations unies déployée au Sud-Liban depuis qu'Israël a envahi le pays en 1978, M. Barrack a déclaré que les États-Unis préféreraient financer l'armée libanaise plutôt que la Force internationale d'assistance à la sécurité (FINUL). A propos du vote de cette semaine aux Nations Unies à New York, Barrack a déclaré que les Etats-Unis étaient favorables à la prolongation du mandat de la FINUL pour un an seulement.

Le Hezbollah a été gravement affaibli par la guerre qui l'a opposé à Israël l'année dernière et au cours de laquelle de nombreux dirigeants et combattants du groupe ont été tués. L'accord de paix conclu sous l'égide des États-Unis pour mettre fin à ce conflit exige que l'État libanais désarme les groupes armés.

M. Qassem a déclaré que le Hezbollah et son allié Amal avaient reporté les manifestations de rue contre l'initiative de désarmement soutenue par les États-Unis, laissant ainsi la place au dialogue avec le gouvernement, mais que les futures manifestations pourraient viser l'ambassade des États-Unis à Beyrouth.

Israël a indiqué qu'il réduirait sa présence militaire au Sud-Liban si les forces armées libanaises agissaient pour désarmer le Hezbollah, selon une déclaration du bureau du premier ministre israélien.

(Avec agences)


Frappes israéliennes sur un hôpital à Gaza: la Chine «choquée» 

 La Chine s'est dite "choquée" mardi par les frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza qui ont fait au moins 20 morts lundi dans le territoire palestinien, parmi lesquels cinq journalistes. (AFP)
La Chine s'est dite "choquée" mardi par les frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza qui ont fait au moins 20 morts lundi dans le territoire palestinien, parmi lesquels cinq journalistes. (AFP)
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  • "Nous sommes choqués et nous condamnons le fait qu'une fois de plus, malheureusement, des membres du personnel médical et des journalistes aient trouvé la mort  dans ce conflit"
  • "La Chine est très inquiète devant la situation à Gaza"

PEKIN: La Chine s'est dite "choquée" mardi par les frappes israéliennes sur un hôpital du sud de la bande de Gaza qui ont fait au moins 20 morts lundi dans le territoire palestinien, parmi lesquels cinq journalistes.

"Nous sommes choqués et nous condamnons le fait qu'une fois de plus, malheureusement, des membres du personnel médical et des journalistes aient trouvé la mort  dans ce conflit", a déclaré devant la presse à Pékin un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Guo Jiakun.

"La Chine est très inquiète devant la situation à Gaza", a-t-il dit lors d'un point de presse quotidien.

"Israël devrait arrêter immédiatement ses opérations militaires à Gaza, conclure le plus tôt possible un cessez-le-feu complet et durable, rétablir intégralement l'entrée de l'aide humanitaire, empêcher une crise humanitaire de plus grande ampleur et s'employer à dissiper les tensions le plus vite possible", a-t-il dit.

"Nous nous opposons et condamnons tous les agissements qui portent atteinte aux populations civiles, endommagent les installations civiles et violent la loi internationale, y compris les actes de violence contre les journalistes", a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déploré "un accident tragique" après la mort d'au moins vingt personnes selon la défense civile gazaouie, dont cinq journalistes. L'ONU et plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont condamné les raids.