Les Etats-Unis ont commencé à envoyer de l'aide pour Gaza par avion militaire

Des Palestiniens reçoivent des sacs de farine au centre de distribution de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 novembre 2023 (Photo, AFP).
Des Palestiniens reçoivent des sacs de farine au centre de distribution de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Les Etats-Unis ont commencé à envoyer de l'aide pour Gaza par avion militaire

  • Le premier avion militaire américain chargé d'aide pour la bande de Gaza, sur trois prévus, est arrivé mardi en Egypte
  • Les avions, dont les deux autres suivront «dans les prochains jours», sont chargés d'aide médicale et alimentaire ainsi que d'équipements pour l'hiver

WASHINGTON: Le premier avion militaire américain chargé d'aide pour la bande de Gaza, sur trois prévus, est arrivé mardi en Egypte, au moment où Washington affiche sa volonté de répondre à la crise humanitaire dans le territoire palestinien en guerre.

"Les besoins humanitaires à Gaza exigent de la communauté internationale qu'elle en fasse beaucoup plus. Les Etats-Unis sont engagés dans cet effort", a affirmé mardi Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden.

Ce dernier, accusé par des activistes de sacrifier les Palestiniens au nom du soutien à Israël, s'efforcera de "mobiliser la communauté internationale pour qu'elle augmente d'urgence son soutien" à Gaza, a ajouté Jake Sullivan dans un communiqué.

Les avions, dont les deux autres suivront "dans les prochains jours", sont chargés d'aide médicale et alimentaire ainsi que d'équipements pour l'hiver, qui seront distribués par les Nations unies, selon des responsables de la Maison Blanche.

D'après eux, Joe Biden, qui se présente comme le premier soutien d'Israël, est aussi "le fer de lance des efforts internationaux de réponse à la crise humanitaire à Gaza".

L'avion C-17 qui a atterri mardi en Egypte est chargé de 24,5 tonnes de matériel médical et de denrées alimentaires, selon l'Agence américaine de développement (USAID). Leur transfert vers Gaza doit être effectué par l'ONU.

«Pas suffisant»

L'un des responsables de la Maison Blanche a estimé que la quantité d'aide humanitaire arrivant par la route dans la bande de Gaza avait augmenté, totalisant désormais 2.000 camions de nourriture mais aussi de carburant, de médicaments et de matériel nécessaire au fonctionnement des infrastructures de dessalinisation de l'eau de mer.

"Nous avons atteint en un peu plus de quatre semaines une cadence soutenue de 240 camions par jour", a dit l'un des responsables.

Il a assuré que l'aide livrée et le carburant fourni n'étaient "pas liés à la libération d'otages" par le Hamas, même si "nous avons évidemment profité au maximum de la pause" en cours.

Israël et le Hamas ont décidé de prolonger une trêve observée depuis vendredi à Gaza, territoire palestinien assiégé et dévasté par sept semaines de bombardements israéliens, en représailles à l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas en Israël.

Cette trêve, la première depuis le début de la guerre, a notamment permis la libération de 60 otages israéliens détenus par le Hamas à Gaza.

"Nous avons fait savoir très clairement que lorsque cette phase de libération des otages sera terminée, la cadence actuelle (d'acheminement d'aide), ou idéalement des cadences supérieures, doit être maintenue", a ajouté le responsable américain, qui n'a pas souhaité être identifié.

Il a toutefois jugé que le rythme actuel de 240 camions par jour n'était "pas suffisant pour retrouver un semblant de vie quotidienne pour les civils" et qu'il faudrait passer à une nouvelle phase impliquant l'entrée de "marchandises commerciales", pour arriver à entre 300 et 400 camions par jour.

Un navire français a accueilli de premiers blessés

Le porte-hélicoptères français Dixmude, configuré pour offrir du soutien hospitalier aux civils blessés de la bande de Gaza, a accueilli mardi de "premiers patients en urgence relative" dans le port égyptien d'Al-Arich, a annoncé mardi le ministre français des Armées Sébastien Lecornu sur la chaîne de télévision CNEWS.

"Ce soir nous avons les premiers patients en urgence relative qui ont été accueillis sur le bateau, tout ça va monter ne puissance lentement, a déclaré M. Lecornu, se félicitant de ce que la France soit "la première puissance occidentale à mettre des moyens de soins aussi près de la bande de Gaza".

La structure hospitalière du navire qui a accosté lundi comprend deux blocs opératoires, 40 lits, plus de 80 soignants, des scanners et des laboratoires d'analyses, selon le ministre.

La France a déjà acheminé "plus de 100 tonnes" de fret humanitaire depuis le début de la guerre notamment via des rotations d'avions militaires, a-t-il rappelé.

Éviter de «nouveaux déplacements»

Selon la même source, les autorités américaines ont fait savoir à Israël qu'il était "très important" que leur offensive militaire, quand elle s'étendra au sud du territoire palestinien, soit menée de manière à éviter "de nouveaux déplacements importants de population".

Un tel scénario "dépasserait les capacités de n'importe quel réseau d'aide humanitaire", a-t-il estimé.

Quelque 1,7 des 2,4 millions de Gazaouis ont déjà été déplacés par la guerre, fuyant le nord du territoire vers le sud.

D'après les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées lors de l'attaque lancée par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza.

En représailles, Israël a promis d'"anéantir" le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, bombardant sans relâche le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu'à la trêve en cours.

A Gaza, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.

Déjà soumis à un blocus israélien terrestre, maritime et aérien depuis 2007, le territoire surpeuplé est désormais placé en état de siège par Israël et subit de graves pénuries d'eau, de nourriture, de carburant, de médicaments et d'électricité.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des affaires étrangères dans le cadre de la diplomatie régionale

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.

 


Trêve à Gaza: «aucune percée» jusqu'à présent dans les négociations entre Israël et Hamas

Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
Des Palestiniens vérifient les dégâts après une frappe israélienne qui a touché une école abritant des Palestiniens déplacés dans le camp d'Al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, le 8 juillet 2025. Une troisième journée de négociations indirectes sur un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a débuté à Doha le 8 juillet, selon une source palestinienne proche des discussions. (AFP)
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  • "Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent"
  • "Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien

LE CAIRE: Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages à Gaza ont repris mardi à Doha au Qatar, mais sans "aucune percée" pour le moment, selon une source palestinienne proche des négociations.

"Aucune percée n'a été réalisée jusqu'à présent, et les négociations se poursuivent", a déclaré cette source à l'AFP, au troisième jour de pourparlers qui se tiennent sous l'égide de médiateurs étrangers, plus de 21 mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza.

"Les discussions portent toujours sur les mécanismes de mise en oeuvre (d'un accord de cessez-le-feu), en particulier les clauses relatives au retrait (de l'armée israélienne) et à l'aide humanitaire" pour le territoire palestinien, avait déclaré plus tôt à l'AFP une autre source palestinienne.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré lundi à Washington le président américain, Donald Trump, qui s'est dit convaincu que le Hamas souhaitait un cessez-le-feu.

"Je ne pense pas qu'il y ait un blocage. Je pense que les choses avancent très bien", a affirmé M. Trump lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, la proposition d'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, à laquelle l'armée israélienne a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.