Au salon du nucléaire à Paris, pleins feux sur les start-up et l'industrie pour regagner le terrain perdu

Le patron de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP lors du Sommet africain sur le climat 2023 au Kenyatta International Convention Centre (KICC) à Nairobi le 4 septembre 2023 (Photo de SIMON MAINA / AFP).
Le patron de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol s'exprime lors d'un entretien avec l'AFP lors du Sommet africain sur le climat 2023 au Kenyatta International Convention Centre (KICC) à Nairobi le 4 septembre 2023 (Photo de SIMON MAINA / AFP).
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Publié le Mercredi 29 novembre 2023

Au salon du nucléaire à Paris, pleins feux sur les start-up et l'industrie pour regagner le terrain perdu

  • Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l'AIEA comme l'AIE tablent au moins sur un doublement des capacités de production nucléaire
  • La Chine est championne des inaugurations, une centrale se construit en Egypte et, aux Etats-Unis, un premier démarrage depuis des décennies a eu lieu

VILLEPINTE: "Il faut maintenir l'élan!" L'industrie nucléaire mondiale est réunie pendant trois jours, de mardi à jeudi, pour son grand salon près de Paris, portée par un retour en grâce de l'atome, qui doit cependant encore se concrétiser sur le terrain.

Au World Nuclear Exhibition (WNE), industriels, ministres, experts... ont mesuré le chemin parcouru depuis la précédente édition, fin 2021, et se disent prêts comme jamais à porter les arguments climatiques du secteur à la COP28, qui ouvre vendredi.

"C'est un retour en force: des pays qui voulaient dire au revoir au nucléaire changent d'avis, certains construisent, et l'appétit est croissant, en Chine, en France, aux Etats-Unis, Canada, Pologne...", a souligné le patron de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.

Il a appelé, notamment, à prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires (la "source d'électricité la moins chère") et s'est dit "plein d'espoir" devant l'innovation autour de "petits réacteurs" (dits SMR).

La Chine est championne des inaugurations, une centrale se construit en Egypte et, aux Etats-Unis, un premier démarrage depuis des décennies a eu lieu.

Mais le secteur a aussi perdu bien du terrain en 30 ans, quand il fournissait 20% de l'électricité mondiale (moins de 10% désormais), a rappelé M. Birol, après le coup de frein général dans la foulée de l'accident de Fukushima au Japon en mars 2011.

Aujourd'hui, on "ajoute bien moins de nucléaire qu'il n'en faudrait si nous voulons respecter les accords de Paris" sur le climat, a mis en garde le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi. Le monde a gagné seulement 7 gigawatts (GW) de capacités supplémentaires en 2023.

"Il y a environ 400 réacteurs dans 31 pays, on aurait besoin du double ou peut-être plus" en 2050, selon lui. "Il y a une grande marge d'amélioration", a-t-il dit.

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l'AIEA comme l'AIE tablent au moins sur un doublement des capacités de production nucléaire. Le secteur propose un triplement.

Au WNE, les industriels notent le besoin d'investir à nouveau dans les chaînes d'approvisionnement, dans la formation des personnels, la nécessité d'attirer les talents...

Faire partie de la solution

Le salon doit ainsi accueillir, parmi ses 20 000 visiteurs, quelque 700 élèves et étudiants. Pour "tripler", "nous ne pouvons pas nous reposer seulement sur la vieille garde, il faut faire venir les jeunes, et de nouveaux opérateurs", a expliqué Diane Cameron, de l'Agence de l'énergie nucléaire (OCDE).

Le WNE accueille un record de 750 exposants de 76 pays, appelés mardi à "maintenir l'élan" par la présidente de l'événement, Sylvie Bermann. Le salon porte une attention inédite aux start-up, au moment où Canada, USA, France, Royaume-Uni, etc., font la course pour mettre au point de "petits réacteurs modulaires" (SMR) et de 4e génération désignés sous l'acronyme AMR (advanced modular reactors).

Ces équipements, à des stades de maturité différente, veulent proposer des usages nouveaux (décarbonation de sites industriels, production de chaleur...).

A côté des grands pavillons de la Chine ou de la France (mais en l'absence cette année du géant russe), un "village de start-up" a été installé, avec des prix et du mentorat. Lundi, la France a annoncé 100 millions d'euros de soutien à six projets.

Le financement est un autre sujet majeur pour le secteur, alors que les banques multilatérales comme la Banque mondiale n'ont pas la possibilité de financer ce domaine.

Au WNE, on attend avec impatience la COP28.

"Avant, c'était un tabou aux COP: le nucléaire n'était pas considéré comme faisant partie de la solution", a relevé M. Grossi. "Et cette fois, tous les pays qui utilisent le nucléaire vont fièrement s'unir et dire à la COP que pour eux le nucléaire fait partie de la solution" face au réchauffement climatique.

A la conférence de Dubaï, six pays dont la France espèrent engager une quarantaine d'Etats à appeler à tripler les capacités de production nucléaire d'ici à 2050.

Sama Bilbao y Leon, présidente de l'Association mondiale du nucléaire (WNA), attend "une COP pragmatique et réaliste". "Il est temps (pour nous) de +briller+", dit-elle, en annonçant la présentation à Dubaï d'"un engagement" du secteur pour tenir les objectifs fixés.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.