Le RN à l'épreuve de ses partenaires européens

Marine Le Pen, membre du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN), prononce un discours lors d'une réunion du Parti Identité et Démocratie qui s'est tenue au couvent Beato, à Lisbonne, le 24 novembre 2023. (Photo de PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)
Marine Le Pen, membre du parti d'extrême droite français Rassemblement National (RN), prononce un discours lors d'une réunion du Parti Identité et Démocratie qui s'est tenue au couvent Beato, à Lisbonne, le 24 novembre 2023. (Photo de PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP)
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Publié le Jeudi 30 novembre 2023

Le RN à l'épreuve de ses partenaires européens

  • Dans la capitale toscane, le président du RN et tête de liste de son parti pour les élections européennes de juin, Jordan Bardella, doit retrouver en fin de semaine son ami Matteo Salvini, le patron italien de La Ligue
  • Si Mme Le Pen semble s'être résolue à abandonner le rêve d'un «grand groupe» fusionné, elle s'attache à défendre son pré carré

PARIS: Lisbonne le week-end dernier, Florence dimanche prochain: le Rassemblement national poursuit sa tournée des partenaires européens, soucieux de conserver son groupe au Parlement de Strasbourg, quitte à s'allier avec des formations parfois encombrantes.

Dans la capitale toscane, le président du RN et tête de liste de son parti pour les élections européennes de juin, Jordan Bardella, doit retrouver en fin de semaine son ami Matteo Salvini, le patron italien de La Ligue - membre du gouvernement de coalition de Giorgia Meloni. Geert Wilders, dont le Parti de la liberté (PVV) est arrivé en tête lors des législatives néerlandaises de la semaine dernière, s'est en revanche décommandé jeudi.

Autour d'eux, pas moins d'une dizaine de délégations de formations d'extrême droite venues de Bulgarie, Pologne, Roumanie, Danemark, Estonie, République tchèque, Flandre, Autriche, Pays-Bas et Allemagne.

Une démonstration de force? "Une démonstration des liens qui nous unissent, du travail que l'on fait en commun depuis de nombreuses années, de l'amitié qui lie un certain nombre de leaders de ces mouvements", avait corrigé la semaine dernière Marine Le Pen lors d'un raout similaire, à Lisbonne cette fois.

Aux côtés du leader du parti portugais Chega, André Ventura, la triple candidate malheureuse à l'Elysée avait dit attendre "avec impatience l'arrivée d'eurodéputés" de cette formation d'extrême droite qui n'était pas parvenue à envoyer d'élus à Strasbourg il y a cinq ans, mais qui est aujourd'hui portée par des sondages flatteurs.

En jeu: la pérennité du groupe européen "Identité et démocratie" (ID), concurrencé par un autre groupe de populistes, ECR, auquel appartient notamment le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia.

Si Mme Le Pen semble s'être résolue à abandonner le rêve d'un "grand groupe" fusionné, elle s'attache à défendre son pré carré. "S'il y a deux groupes, ce qui est fondamental, c'est qu'ils arrivent à voter ensemble" pour "constituer une majorité" ou, à tout le moins, "une minorité de blocage", ambitionne-t-elle désormais.

Conflits de voisinage

A quel prix? L'attelage d'Identité et démocratie laisse transparaître des divergences majeures entre les formations, nombre de partenaires semblant davantage proches des conceptions d'Eric Zemmour.

"Moi, je cherche en Europe des alliés, pas des clones", balaie la patronne des députés RN à l'Assemblée nationale française, comparant ce groupe à une "copropriété" avec un "règlement intérieur", soit "les grandes idées politiques: souveraineté des nations, la liberté des peuples à avoir des frontières, à les faire respecter".

"Et puis après, chacun a son appartement et vous (le) décorez comme vous voulez, vous y mangez ce que vous voulez, vous y invitez qui vous voulez", poursuit-elle.

Quant aux conflits de voisinage, "si un jour il y a des propos que je considère comme étant incompatibles avec les valeurs qui sont les nôtres, nous le dirons", promet-elle, "mais ce n'est pas pour l'instant le cas" - sans faire cas de M. Ventura qui avait fait scandale en 2020 en proposant qu'une députée portugaise née en Guinée-Bissau soit "rendue à son pays d'origine".

Au RN, certains caciques doutent pourtant de la solidité de l'édifice.

"Certes, puisque nous sommes tous contre le fédéralisme européen, on n'est pas lié par ce que disent les autres et ce qu'ils veulent dans leur propre pays. Mais c'est une position difficile à faire entendre dans le débat politique", reconnaît un élu lepéniste.

Car certains colocataires sont encombrants: à Lisbonne, la salle s'est levée et a applaudi à tout rompre lorsqu'une représentante de Chega a par exemple défendu "la protection de la vie dès la conception".

Loin de la stratégie de dédiabolisation chère à Marine Le Pen, les différents intervenants ont encore appelé à "mettre fin à cet extrémisme de gauche, ce communisme" de l'Union européenne (Gerolf Annemans, Belgique), mis "dans le même sac les Nations-Unies, l'OMS et l'UE" (Martin Helme, Estonie) ou averti contre "des rues bientôt inondées de personnes qui viennent tuer au nom de la foi" (Tomio Okamura, République tchèque).

Marine Le Pen assume-t-elle d'apparaître comme "la plus modérée" parmi ses partenaires? "Peut-être. Mais ils sont avec nous", fait-elle observer en mettant en avant "la capacité d'attraction du Rassemblement national", "un parti plus ancien que la plupart des autres": "nous sommes une sorte de grand frère".


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.