Migrants: Évacuation de grande ampleur des campements du littoral du nord de la France

Des migrants sont encerclés par la police nationale française alors qu'ils attendent de monter à bord d'un bus pour les centres d'accueil après avoir quitté leur camp de fortune lors d'une opération d'hébergement menée par la préfecture locale de Loon-Plage, dans le nord de la France, le 30 novembre 2023 (Photo, AFP).
Des migrants sont encerclés par la police nationale française alors qu'ils attendent de monter à bord d'un bus pour les centres d'accueil après avoir quitté leur camp de fortune lors d'une opération d'hébergement menée par la préfecture locale de Loon-Plage, dans le nord de la France, le 30 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 01 décembre 2023

Migrants: Évacuation de grande ampleur des campements du littoral du nord de la France

  • A Loon-Plage près de Dunkerque, comme dans les principaux campements de Calais, des dizaines de bus ont été mobilisés pour emmener les migrants vers des centres d'accueil à l'écart du littoral
  • Selon les autorités britanniques, plus de 27 000 personnes sont arrivées au Royaume-Uni en traversant la Manche depuis le début de l'année, après un record de 45 000 en 2022

CALAIS: Plus d'un millier de migrants ont été évacués jeudi de lieux de vie autour de Calais et Dunkerque, où ils campent dans des conditions exécrables avec l'espoir de gagner le Royaume-Uni, une "mise à l'abri" selon les préfectures, dénoncée comme "forcée" par les associations.

A Loon-Plage près de Dunkerque (Nord), comme dans les principaux campements de Calais (Pas-de-Calais), des dizaines de bus ont été mobilisés pour emmener les migrants vers des centres d'accueil à l'écart du littoral, dans toute la France.

Près de 1.000 places d'hébergement en dehors des Hauts-de-France avaient été réservées et 1.244 personnes "ont accepté d'être mises à l'abri", selon un communiqué de la préfecture de la zone de sécurité Nord.

D'après les préfectures, qui évaluaient le nombre de migrants présents à environ 800 pour Calais et 1.200 à 1.500 pour Loon-Plage, tous se sont vu proposer une mise à l'abri, mais beaucoup ne souhaitent pas s'éloigner de la côte pour ne pas rater une opportunité de traversée.

Cent-trente exilés en situation irrégulière ont "été interpellés en vue d'un placement en retenue administrative", indique le communiqué.

Ces opérations simultanées visaient selon le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant à mettre fin à des "conditions de vie indignes, accentuées ces dernières semaines par les précipitations importantes".

Récupérer un téléphone

Dans les campements détrempés par les pluies record de novembre, les températures sont actuellement négatives la nuit.

A Calais dans la matinée, des équipes de nettoyage fourraient tentes et couettes dans des camionnettes, derrière un barrage de policiers.

Des candidats à l'exil, parfois en sandales malgré le froid, parfois enroulés dans des couvertures, erraient à proximité, certains dans l'espoir de récupérer un téléphone ou une paire de chaussures abandonnés dans l'urgence de l'évacuation.

Yassin Omar, un Soudanais de 18 ans arrivé à Calais il y a quatre mois, a raconté que lui et ses compagnons dormaient quand la police est arrivée vers 5h00.

Certains ont été pris par la police, "on ne sait pas où ils les ont emmenés", a-t-il expliqué. "Quand je suis revenu sur le camp, je n'ai pas retrouvé mon sac, ma couverture, rien. Je ne comprends pas pourquoi la police fait ça".

"L'objectif est de sauver les vies", a souligné François-Xavier Bieuville, sous-préfet de Dunkerque, alors que les tentatives de traversées se poursuivent malgré les conditions météo.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, 128 personnes ont été secourues en mer, à bord de deux embarcations clandestines en difficulté, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Deux personnes ont péri dans la Manche le 22 novembre, lorsque leur embarcation a fait naufrage.

«Expulsions forcées»

Jeudi, les associations venant en aide aux migrants dénoncent une nouvelle fois des "expulsions forcées".

"On reçoit des appels de nombreuses familles qui sont dans les bus dans l'Essonne ou en direction du sud (...) et qui nous contactent parce qu'elles ne comprennent pas où elles vont, et ne veulent pas aller là-bas", a pointé Amélie Moyart, coordinatrice d'Utopia56 dans la zone de Loon-Plage.

Selon elle, les exilés évacués de Loon-Plage vont probablement se réinstaller progressivement sur le même terrain.

La fédération d'associations Auberge des Migrants a indiqué sur X s'attendre à voir revenir les personnes évacuées "dans quelques jours par leurs propres moyens (...), pour se retrouver dans les mêmes champs de boue, mais sans leurs tentes".

L'évêque d'Arras Mgr Olivier Leborgne, qui s'est rendu près d'un campement à Calais, a déploré que les expulsions se fassent sans prévenir les exilés en amont, ni effectuer de diagnostic social.

"Est-ce qu'on peut respecter le droit ?", a-t-il lancé, rappelant aussi les propos du pape à Marseille sur le risque de "naufrage de civilisation" dans la peur et l'indifférence opposées au phénomène migratoire.

Selon Juliette Delaplace du Secours catholique, certains migrants ont été poursuivis ou contraints de monter dans les bus.

La présidente de l'association, Véronique Devise, a appelé à multiplier les lieux d'accueil de jour, pour faciliter l'accès au droit et les demandes d'asile, et à augmenter le nombre de places en hébergement d'urgence.

L'association compte saisir la Défenseure des droits de la situation de personnes vulnérables, familles avec jeunes enfants ou femmes enceintes, obligées de rester dehors.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.