Au Maroc, une école de jardinage fait rimer inclusion et sensibilisation à l'écologie

Des jeunes suivent un cours pratique à Bouregreg Med-O-Med, la première école de jardinage du Maroc, dans la ville côtière de Salé, le 15 novembre 2023 (Photo, AFP).
Des jeunes suivent un cours pratique à Bouregreg Med-O-Med, la première école de jardinage du Maroc, dans la ville côtière de Salé, le 15 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 décembre 2023

Au Maroc, une école de jardinage fait rimer inclusion et sensibilisation à l'écologie

  • Installée dans la périphérie de Salé, ville voisine de la capitale Rabat, l'école de jardinage Bouregreg Med-O-Med offre depuis 2018 une formation gratuite en trois ans, principalement ouverte à des jeunes menacés d'exclusion sociale
  • Le pari du projet, récemment distingué par le prix européen des «compétences vertes», est triple: sensibiliser au changement climatique, favoriser l'inclusion des jeunes, particulièrement frappés par le chômage, et promouvoir l'égalité des genres

SALÉ: En intégrant la première école de jardinage du Maroc, qui place les questions environnementales au coeur de sa pédagogie, la jeune Hind Bensbitia a aiguisé son regard sur les changements climatiques mais aussi trouvé une perspective d'avenir.

Installée dans la périphérie de Salé, ville voisine de la capitale Rabat, l'école de jardinage Bouregreg Med-O-Med offre depuis 2018 une formation gratuite en trois ans, principalement ouverte à des jeunes menacés d'exclusion sociale ou en décrochage scolaire.

Le pari du projet, récemment distingué par le prix européen des "compétences vertes", est triple: sensibiliser au changement climatique, favoriser l'inclusion des jeunes, particulièrement frappés par le chômage, et promouvoir l'égalité des genres.

"Après avoir arrêté l'école, j'ai passé deux ans à la maison. Je n'étais pas satisfaite, j'avais envie d'être active", raconte à l'AFP Hind Bensbitia, 20 ans, qui a arrêté sa scolarité au lycée.

Il y a trois ans, elle découvre par hasard ce projet de coopération maroco-espagnole, initié par l'ONG espagnole Fondation de la culture islamique (FUNCI).

"Avant, je n'imaginais pas faire du jardinage mon métier. Cette formation m'a beaucoup apporté, je perçois l'environnement et la nécessité de le protéger de manière différente", confie l'étudiante vêtue d'une blouse verte, frappée du logo de son école, où elle se sent "plus dans (son) élément qu'ailleurs".

Sécheresse et chômage, double peine

L'établissement, implanté sur huit hectares près d'une décharge réhabilitée, promeut un système éco-responsable: "le modèle de jardinage est entièrement écologique, le bâtiment est bioclimatique, conçu en terre crue, et l'électricité est d'origine solaire", explique l'Espagnole Inés Eléxpuru, coordinatrice.

L'école dispose d'une pépinière de plantes locales, mieux adaptées au stress hydrique, un enjeu crucial pour le Maroc qui subit sa pire sécheresse depuis près de 40 ans.

Celle-ci devrait en outre s'intensifier d'ici 2050 sous l'effet d'une baisse de la pluviométrie (-11%) et d'une augmentation des températures (+1,3°C), selon des données officielles.

"A travers cette formation, je me suis rendu compte que la vie d'une plante est tributaire de notre volonté d'en prendre soin. Les gestes simples peuvent faire la différence", souligne Mohssine Errahimi, 18 ans, croisé dans les couloirs de l'école qui forme jusqu'à 90 personnes par an.

Cet étudiant a travaillé dès ses 16 ans comme apprenti jardinier dans des hôtels et chez des particuliers, dont l'un d'eux l'a poussé à s'inscrire à l'école de Bouregreg.

"Après ma formation, j'espère lancer mon entreprise de jardinage pour contribuer à construire mon pays", confie-t-il.

L'insertion professionnelle des jeunes est un objectif clé car ce sont les plus touchés par les difficultés économiques au Maroc.

Le taux de chômage des 15-24 ans a atteint 38,2% au troisième trimestre 2023, contre 13,5% au niveau national, selon le Haut commissariat au plan (HCP).

Jardinières

Plus d'un jeune sur quatre de cette catégorie d'âge "ne travaille pas, n'est pas à l'école et ne suit aucune formation", selon une autre étude du HCP publiée en 2022.

L'école forme "des jeunes qui viennent de situations familiales compliquées (...) et de quartiers environnants vraiment précaires et difficiles", souligne Inés Eléxpuru.

Ils sont "motivés, veulent avoir une vie digne et gagner de l'argent pour se soutenir eux-mêmes et leurs familles", ajoute-t-elle, estimant qu'ils sont 70% à trouver un travail formel une fois diplômés et que la formation contribue aussi à "freiner la migration irrégulière".

L'établissement compte en outre 20 à 25% de jeunes femmes, également davantage touchées par le chômage (le taux est de 19,8% contre 11,7% pour les hommes).

"Le métier (de jardinier) est toujours associé aux hommes. Au début c'était compliqué, même avec des clients qui cherchaient à recruter uniquement des hommes mais les choses commencent à changer", rapporte Mme Eléxpuru.

"A l'extérieur, les gens te méprisent pour le choix de cette formation, car pour eux ce n'est pas adapté aux filles", raconte Hind Bensbitia. "Je m'en fiche (...) j'ai le soutien de ma famille et je continuerai".

"Il y a beaucoup de stéréotypes autour des métiers que les femmes ne doivent pas faire", renchérit Loubna Nassif, jeune fille de 17 ans. "Moi je dis qu'il faut qu'on leur prouve le contraire".


Le prince héritier saoudien rencontre des dirigeants mondiaux avant le FII9 à Riyad

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  • Plus de 20 chefs d’État et 50 ministres issus de 90 pays participent à la FII
  • La moitié des intervenants viennent du secteur technologique, l’édition 2025 mettant en avant la domination du numérique

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré lundi soir plusieurs dirigeants mondiaux en marge de la neuvième édition de l’Initiative pour l’Investissement Futur (FII), qui se tient à Riyad jusqu’au 30 octobre.

Selon l’Agence de presse saoudienne (SPA), le prince héritier a accueilli les présidents du Kosovo, du Guyana, de la Bulgarie, de la Mauritanie et du Rwanda, ainsi que les Premiers ministres du Pakistan, du Monténégro et de l’Albanie, tous présents pour cette conférence de trois jours.

Lancée en 2017, l’Initiative pour l’Investissement Futur — souvent surnommée le « Davos du désert » — s’impose comme une plateforme clé pour l’Arabie saoudite, qui y met en avant sa stratégie de diversification économique dans le cadre de Vision 2030.

L’édition de cette année, organisée du 27 au 30 octobre, réunit décideurs, investisseurs et dirigeants d’entreprises du monde entier afin de débattre des grandes tendances de l’économie mondiale et d’explorer des partenariats dans les secteurs émergents.

La moitié des intervenants proviennent du secteur technologique, soulignant la place dominante de la technologie et l’essor de l’intelligence artificielle au cœur des discussions.

Plus de 20 dirigeants mondiaux et 50 ministres représentant 90 pays participent à l’événement, devenu un carrefour majeur de la collaboration internationale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël accuse la Finul d'avoir abattu un de ses drones au Liban

Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
Ci-dessus, un véhicule blindé de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passe devant des bâtiments détruits le long d'une route dans le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, le 27 août 2025. (AFP)
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  • L’armée israélienne accuse la Finul d’avoir abattu un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban, alors que l’accord de cessez-le-feu limite les forces dans la zone aux Casques bleus et à l’armée libanaise
  • La Finul affirme que le drone israélien a survolé ses patrouilles de manière agressive et que ses contre-mesures défensives étaient nécessaires ; aucune victime n’a été signalée

Jérusalem: L'armée israélienne a accusé lundi la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) d'avoir abattu l'un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de l'accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte.

L'armée israélienne occupe toujours cinq positions dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël, et mène régulièrement des frappes sur le territoire libanais en affirmant viser le Hezbollah, malgré l'accord.

"Une première enquête suggère que les forces de la Finul ont délibérément tiré sur le drone et l'ont abattu", a écrit sur X le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée, en annonçant l'ouverture d'une enquête.

Selon lui, "l'activité du drone ne représentait aucune menace pour la Finul. Après la destruction du drone, les troupes israéliennes ont largué une grenade vers la zone où le drone est tombé".

Dimanche, la Finul a affirmé dans un communiqué qu'"un drone israélien a survolé l'une de (ses) patrouilles de manière agressive. Les Casques bleus ont appliqué les contre-mesures défensives nécessaires pour neutraliser le drone".

Elle a plus tard indiqué qu'"un drone israélien s'est approché d'une patrouille de la Finul opérant près de Kfar Kila et a largué une grenade". "Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques bleus", a-t-elle ajouté sans faire état de victime.

"Il convient de souligner qu'aucun tir n'a été dirigé contre les forces de la Finul", a dit Nadav Shoshani.

En septembre, la Finul avait affirmé que des drones israéliens avaient largué quatre grenades près de ses positions dan le sud du Liban, Israël affirmant alors qu'il n'y avait eu "aucun tir intentionnel" contre la mission de l'ONU.

Aux termes de l'accord de cessez-le-feu, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du Liban.


Trois morts dans des frappes israéliennes au Liban

Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
Des personnes inspectent l'épave d'un véhicule visé par une frappe israélienne dans le village de Haruf, dans le sud du Liban, le 25 octobre 2025. (AFP)
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  • Trois personnes, dont deux membres présumés du Hezbollah, ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, notamment à Naqoura et dans la région de Baalbek, malgré un cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre 2024
  • La FINUL a dénoncé des violations israéliennes après qu’un drone et un char ont visé une de ses patrouilles, tandis qu’Israël affirme frapper pour empêcher le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaires

BEYROUTH: Trois personnes ont péri dimanche dans des frappes israéliennes au Liban, ont indiqué les autorités libanaises, l'armée israélienne affirmant avoir tué deux membres du Hezbollah dans l'est et le sud du pays.

Depuis jeudi, 11 personnes ont péri dans les raids aériens israéliens au Liban, malgré un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais entré en vigueur fin novembre 2024 après une guerre ouverte. Le Hezbollah est sorti très affaibli de ce conflit.

"Une frappe israélienne sur un véhicule a fait un mort à Naqoura (sud)", a indiqué le ministère libanais dans un communiqué avant de faire état d'un autre mort dans une frappe dans la région de Baalbek (nord-est).

Plus tard dans la journée, le ministère a annoncé une nouvelle frappe israélienne dans la région de Baalbek, qui a "coûté la vie à un Syrien".

Il n'a pas fourni d'autres précisions sur ces trois morts.

En Israël, l'armée a affirmé avoir ciblé et "éliminé le terroriste Ali Hussein Al-Moussawi, un trafiquant d'armes pour l'organisation terroriste du Hezbollah, dans la région de la Békaa", dans l'est du Liban.

Elle a aussi indiqué avoir "visé dans une frappe le terroriste Abed Mahmoud Al-Sayyed à Naqoura", qu'elle a accusé d'avoir "participé aux tentatives du Hezbollah de reconstituer ses capacités militaires dans la région".

De son côté, la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul), déployée dans le sud du pays, a affirmé qu'"un drone israélien s'est approché d'une de (ses) patrouilles près de Kfar Kila et a largué une grenade".

"Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques Bleus", a-t-elle ajouté dans un communiqué sans faire état de victime. "Ces actions des forces israéliennes (...) constituent une violation de la souveraineté du Liban."

Malgré le cessez-le-feu, l'armée israélienne mène régulièrement des frappes au Liban, affirmant viser le mouvement pro-iranien pour l'empêcher, selon elle, de reconstruire ses infrastructures détruites durant la guerre.

Israël continue en outre d'occuper cinq positions dans le sud du territoire libanais, alors que l'accord de cessez-le-feu prévoit son retrait du Liban ainsi que celui du Hezbollah.

Selon l'accord, seules l'armée libanaise et la Finul doivent être déployées dans le sud du pays.

Sous la forte pression des Etats-Unis, l'armée libanaise a élaboré un plan visant à désarmer le Hezbollah, en commençant par le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.

Le mouvement libanais refuse de désarmer.