L'armée israélienne expose l'incroyable «niveau de préparation» de l'attaque du Hamas

Des militaires israéliens dans la bande de Gaza, le 2 décembre (Photo, AFP).
Des militaires israéliens dans la bande de Gaza, le 2 décembre (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 décembre 2023

L'armée israélienne expose l'incroyable «niveau de préparation» de l'attaque du Hamas

  • Le New York Times a affirmé le 1er décembre que le renseignement militaire israélien avait obtenu plus d'un an avant l'attaque un document détaillant point par point une opération similaire
  • Tout montre qu'«une partie de l'entraînement portait sur la façon de prendre des otages. Des documents montrent quoi faire et comment s'en occuper»

JERUSALEM: Un impensable "niveau de détails et de préparation" qui a surpris les analystes militaires israéliens: c'est ce que révèlent des documents et données récupérés sur les combattants palestiniens ayant mené la meurtrière attaque sur Israël le 7 octobre et exposés pour la presse lundi.

Téléphones mobiles, ordinateurs portables, GPS, caméras GoPro, talkie-walkies, cartes, documents, livrets... "montrent des années de préparation pour attaquer des kibboutz et des bases militaires. C'est un plan de bataille", explique un officier de renseignement israélien.

Le 7 octobre, des centaines de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas ont envahi le sud d'Israël, tuant plus de 1.200 personnes, selon Israël. Environ 240 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza lors de cette attaque, d'après les autorités.

Pour se plonger dans les nombreux documents en arabe ou décrypter les millions de données électroniques, puis faire le tri entre l'accessoire et l'essentiel, Israël a réactivé après le 7 octobre, une unité appelée Amshat (acronyme de "Département de récupération de documents et de matériel technique" sur l'ennemi).

L'unité, rattachée au renseignement militaire israélien, est née dans la foulée de la guerre israélo-arabe de 1973. A l'époque, déjà, une attaque-surprise - lancée par l'Egypte et la Syrie - attribuée à un fiasco du renseignement israélien. Amshat a depuis été mise en sommeil et réactivée plusieurs fois.

Le New York Times a affirmé le 1er décembre que le renseignement militaire israélien avait obtenu plus d'un an avant l'attaque un document détaillant point par point une opération similaire à celle perpétrée le 7 octobre, mais avait jugé le scénario "imaginaire".

Pourtant en analysant les données collectées après le 7 octobre, "ce qui m'a le plus surpris, c'est le niveau de détails et de préparation" de cette opération, poursuit l'officier, lors d'un exposé avec des journalistes, dont un de l'AFP.

Manuel de prise d'otages

Dans des ordinateurs, ont été découverts des plans tactiques très détaillés, comprenant exposé d'objectifs, nom des unités engagées et de leurs membres, mission assignée à chacune (assaut, soutien...) avec détails opérationnels, minutage précis et liste des armements nécessaires.

Mais aussi un dessin à la main détaillé d'un avant-poste de Nahal Oz, dont le Hamas se rendra maître. Et sur des combattants tués, des photos satellites et des plans précis de kibboutz attaqués.

Il ne doute pas que les renseignements sur les kibboutz sont venus de l'intérieur, "employés palestiniens ou Arabes israéliens". "Pour la base militaire (de Nahal Oz), on ne sait pas. Mais ça ne vient pas d'une source ouverte".

Surtout, tout montre qu'"une partie de l'entraînement portait sur la façon de prendre des otages. Des documents montrent quoi faire et comment s'en occuper", explique un second officier de renseignement.

Sur des combattants tués ont été découverts une "check-list" de la prise d'otage et un "guide de conversation" avec les otages.

La check-list, vue par l'AFP, intime entre autres de "couvrir les yeux et lier les mains de tous les otages adultes (hommes et femmes)", "fouiller lieux de détention et vêtements des otages". Ou encore "tuer ceux qui causent des problèmes et quiconque tente de s'échapper".

Le "guide", également montré à l'AFP, comporte une cinquantaine d'expressions "importantes en hébreu" transcrites phonétiquement pour s'adresser aux otages: "ne bouge pas", "viens", "mains en l'air, écarte les jambes", "allonge-toi", "tais-toi", "dépêche-toi", "lève-toi", "calme-toi", "les hommes ici, les femmes ici, les enfants ici"...

Pépite d'or

D'autres documents laissent penser que les combattants avaient aussi instruction de tuer des civils, selon les officiers. "Ils voulaient créer un choc tel qu'il allait briser le moral" des Israéliens, estime l'un d'eux.

Plus surprenant, des documents sans rapport avec l'opération, dont certains à forte valeur militaire, ont également été retrouvés.

"Certains combattants du Hamas ont été tenus dans l'ignorance et ne savaient pas ce qui allait se passer. Beaucoup sont entrés en Israël avec des choses sans rapport avec le raid. Certains ont utilisé des voitures qu'ils utilisaient quotidiennement", emportant avec eux des informations précieuses, selon le second officier.

A ainsi été retrouvée, selon lui, une carte détaillée du sud de Gaza, identifiant des installations militaires du Hamas. Israël mène depuis le 7 octobre d'intenses bombardements dans la bande de Gaza, accompagnés depuis le 27 octobre d'une offensive terrestre, des opérations qui ont fait près de 16.000 morts majoritairement civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Amshat - qui n'a pas voulu dévoiler leur provenance - dit avoir également obtenu des images de tunnels de Gaza: montrées aux journalistes, on y voit d'impressionnants couloirs, renforcés de béton et de métal, assez larges et hauts pour un véhicule.

Des tunnels "très profonds", "tout Gaza est un entrelacs de tunnels" et "je ne serais pas surpris s'il y en avait plus que 500 km", explique le premier officier. "Imaginez combien d'otages on peut mettre à l'intérieur puis les déplacer".

Dans cette masse de renseignements obtenus, "il y a des choses que nous savions, d'autres qui sont nouvelles", explique-t-il. "On nous en livre des kilos et nous devons y trouver une pépite d'or".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.