Val-d'Oise: Kendy, 15 ans, nouvelle victime des rivalités interquartiers

Cette photographie prise le 5 décembre 2023 à Ezanville montre des fleurs pour rendre hommage à Kendy, un adolescent de 15 ans poignardé à mort lors d'une bagarre (Photo, AFP).
Cette photographie prise le 5 décembre 2023 à Ezanville montre des fleurs pour rendre hommage à Kendy, un adolescent de 15 ans poignardé à mort lors d'une bagarre (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 décembre 2023

Val-d'Oise: Kendy, 15 ans, nouvelle victime des rivalités interquartiers

  • Kendy a trouvé la mort à 15 ans, en rentrant du lycée: il a été tué lundi «d'un coup de couteau», a indiqué mardi le parquet de Pontoise
  • Le maire de la commune d'Ezanville, Eric Battaglia (DVD), et des animateurs jeunesse sont venus déposer des fleurs et coller la photo de Kendy à un poteau, à quelques mètres des lieux du drame

DOMONT: Nouvelle victime de rivalités interquartiers, Kendy a trouvé la mort à 15 ans, en rentrant du lycée: il a été tué lundi "d'un coup de couteau", a indiqué mardi le parquet de Pontoise, dans une rixe impliquant des jeunes de Domont et d'Ezanville dans le nord du Val-d'Oise.

Lundi vers 18H00, "une rixe impliquant environ une vingtaine de personnes survenait sur la commune de Domont", relate dans un communiqué le procureur de la République de Pontoise Pierre Sennes. "A l'arrivée des gendarmes sur place, quelques minutes après le déclenchement de la bagarre, le groupe d'individus prenait la fuite."

Au cours de cet affrontement, "un mineur de 15 ans décédait sur la voie publique, malgré l'intervention rapide des secours qui tentaient de le réanimer", a-t-il écrit. L'autopsie "établissait que la victime était décédée à la suite d'un coup de couteau porté au thorax", précise encore M. Sennes.

Mardi en fin de matinée, aucune trace de l'altercation n'était visible sur place, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le maire de la commune d'Ezanville, Eric Battaglia (DVD), et des animateurs jeunesse sont venus déposer des fleurs et coller la photo de Kendy à un poteau, à quelques mètres des lieux du drame.

Ce jeune habitant d'Ezanville sortait du lycée, avec deux amis, et rentrait chez lui lorsqu'il a été pris à partie par des jeunes de Domont. Ces derniers étaient venus se venger après une précédente bagarre la semaine dernière, d'après le récit à la presse de l'édile.

Dans une vidéo diffusée hier soir sur le réseau social Snapchat et montrée par un lycéen à l'AFP, on aperçoit sur le trottoir un jeune homme au sol, violemment frappé au corps et à la tête par deux agresseurs. Juste à côté, un autre adolescent est mis à terre et reçoit des coups de poing.

En surbrillance de la vidéo, est écrit "quand je vous dis qu'on les baise ces vieux cons".

Les rivalités entre le quartier de Ru-de-Vaux (Ezanville), d'où est originaire Kendy et celui de la cité de la gare à Domont durent depuis une vingtaine d'années d'après la municipalité.

«Mamans très inquiètes»

"Ça fait des années que nous, animateurs de terrain, on dit +faites quelque chose, il faut qu'on se retrouve autour de la table, il y a un problème, un jour il y aura un mort+... voilà on y est", a déploré auprès de l'AFP la responsable jeunesse d'Ezanville, ne souhaitant pas donner son nom ni son prénom.

"Les mamans sont très inquiètes", témoigne-t-elle, juste après une conversation téléphonique avec l'une d'entre elles.

Pour les acteurs de terrain, l'important est désormais d'assurer un retour au calme.

"Je vais essayer d'être le plus proche des jeunes pour échanger avec eux, calmer cet esprit de vengeance, il y a déjà eu un drame, je ne voudrais pas qu'il y en ait un deuxième", assure M. Battaglia.

Après les faits, un important dispositif des forces de l'ordre (gendarmes et policiers) a été déployé dans le secteur et dans les quartiers concernés.

C'est dans le lycée polyvalent George Sand de Domont, où sont scolarisés des adolescents des deux quartiers rivaux, que les tensions seraient montées, menant à la première bagarre.

Kendy, "il a juste défendu son copain qui s'est fait taper. Celui qui l'a planté avait le seum (la haine, NDLR) contre lui", témoigne Rayan, dans la même classe de seconde que la victime. "Les profs sont choqués", assure l'adolescent, qui lui-même ne veut pas retourner au lycée dans l'après-midi.

Différentes cellules d'écoute à destination des adultes et des élèves (l'établissement en compte 1.400) ont été mises en place au lycée, a indiqué à l'AFP le rectorat de Versailles.

Kendy était "un jeune sans histoire, connu positivement de la ville d'Ezanville, il participait à l'aide aux devoirs, à la vie active", "c'était un bon élève, il avait un bon avenir devant lui", insiste le maire.

Il était "plein de gentillesse, de bienveillance, toujours à s'occuper des autres", "c'était un très bon gars, il va nous manquer", complète l'animatrice jeunesse, en larmes.

L'enquête, ouverte pour homicide volontaire, a été confiée au groupement de gendarmerie du Val-d'Oise et à la section de recherche de Versailles.

Selon le procureur, "d'importants moyens de police judiciaire ont été déployés pour conduire de nombreuses auditions, compte-tenu des personnes présentes sur la scène de crime, procéder à des investigations de police technique et scientifique et identifier le ou les auteurs des faits".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".