L'IA au coeur de nouvelles stratégies pour découvrir des futurs médicaments

Le temps, un enjeu stratégique pour l'industrie du médicament (Photo, AFP).
Le temps, un enjeu stratégique pour l'industrie du médicament (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 décembre 2023

L'IA au coeur de nouvelles stratégies pour découvrir des futurs médicaments

  • L'industrie du médicament prend elle aussi le virage de l'intelligence artificielle (IA) avec une floraison de start-up et biotechs dont les projets promettent de bouleverser la place et le rôle des chimistes
  • «Dans cinq ans, toutes les petites molécules auront été trouvées avec des méthodes d'IA générative», estime Yann Gaston-Mathé, patron de la start-up Iktos

PARIS: Gagner du temps et de l'argent. L'industrie du médicament prend elle aussi le virage de l'intelligence artificielle (IA) avec une floraison de start-up et biotechs dont les projets promettent de bouleverser la place et le rôle des chimistes.

"Dans cinq ans, toutes les petites molécules auront été trouvées avec des méthodes d'IA générative", estime Yann Gaston-Mathé, patron de la start-up Iktos.

Créée en 2016, la start-up qui emploie environ 60 personnes est implantée en région parisienne. Elle se sert de l'IA pour concevoir des médicaments dans la cancérologie.

Iktos affiche son "ambition de diviser par deux le temps de découverte d'un candidat-médicament pré-clinique", qui n'a pas été testé chez les humains, affirme Quentin Perron, son responsable de la stratégie.

Le temps, un enjeu stratégique pour l'industrie du médicament. "Il faut deux fois plus de temps pour mettre au point un médicament que pour construire un avion", décrit un haut cadre dans l'industrie pharmaceutique française.

Pour espérer développer un médicament, il faut d'abord identifier les composés chimiques qui ont les caractéristiques capables d'atteindre un effet thérapeutique souhaité.

"Cela revient à chercher la solution dans un espace chimique quasiment infini puisqu'on considère que le nombre de molécules qu'on peut imaginer synthétiser est de l'ordre de 10 puissance 60, soit à peu près le nombre d'atomes dans l'univers", illustre Yann Gaston-Mathé.

L'étape de découverte du médicament précède la phase de développement clinique au cours de laquelle le candidat médicament est testé chez des humains.

Elle vise à identifier de potentiels médicaments prometteurs susceptibles d'être développés davantage. Cette phase prend jusqu'à 5 ans et nécessite un investissement moyen de près de 100 millions de dollars par candidat médicament.

Traditionnellement, le chimiste imagine la molécule et la teste au laboratoire.

L'irruption de l'IA promet de balayer toutes ses étapes.

S'il n'existe pour l'heure aucune statistique pour comparer des projets de chimie médicinale en méthode traditionnelle à ceux réalisés à l'aide de l'IA générative, les grands noms de l'industrie pharmaceutique ont tous noué des collaborations avec des biotechs et start-up qui ont fait de l'IA le coeur de leur modèle.

Parmi les plus reconnus, la biotech britannique Excensitia, les américaines Schödinger et Atomwise, Insilico Medicine basée à Hong Kong, BenevolentAI cotée à Amsterdam.

Sanofi vient de signer un partenariat avec la start-up française Aqemia dans la recherche de médicaments par l'IA.

Quid du chimiste?

Iktos espère bientôt entrer aussi dans la cour des grands.

Au coeur de sa stratégie, des solutions d'IA intégrées à un robot.

La première agit comme un cerveau qui se nourrit de données biologiques pour imaginer la molécule qui "coche toutes les cases" : être efficace à la plus faible dose possible, sûre, stable, brevetable et synthétisable... "Cela prend quelques heures", précise Quentin Perron.

Intervient alors une autre IA, qui en "quelques secondes", "peut donner la recette" pour "passer à de vraies poudres" en s'inspirant des publications de millions de réactions chimiques et des données des brevets.

Puis c'est au tour du robot de se transformer en outil de production, pouvant synthétiser 96 molécules à la fois. Les filtrats récoltés sont purifiés chez des partenaires avant d'être testés in vitro ou sur des souris.

Le processus peut être réitéré inlassablement pour trouver des composés encore plus prometteurs.

C'est encore un travail à petite échelle mais qui "équivaut à une trentaine de chimistes en laboratoire", souligne M. Perron, évaluant que cette première phase du développement "prend entre 1 et 2 mois pour faire 100 molécules en parallèle" dans le robot alors qu'il faut "entre deux et trois mois" dans un laboratoire classique.

Un gain de temps qui permet au chimiste "de se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée, de lire la littérature spécialisée, regarder ce que fait la compétition au lieu de nettoyer la paillasse, balayer le laboratoire ou chercher où se procurer le produit", estime l'expert.

Il faudra cependant attendre encore un peu pour voir l'émergence de médicaments issus de l'IA, sachant qu'il faut, selon le syndicat des entreprises pharmaceutiques (Leem), plus de dix ans pour développer un médicament et que sur 10 candidats-médicaments, un seul réussit à être commercialisé.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com