Liban 2020: une année en enfer

Les dégâts causés par l’explosion au port de Beyrouth le mardi 4 août 2020 (Photo, AFP).
Les dégâts causés par l’explosion au port de Beyrouth le mardi 4 août 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 28 décembre 2020

Liban 2020: une année en enfer

  • Le mardi 4 août, une gigantesque double explosion au port de Beyrouth ravage et détruit la capitale
  • Le futur est incertain pour les Libanais qui peinent à voir la lumière au bout du tunnel

BEYROUTH: Le 21 septembre 2020, le président libanais, Michel Aoun, met en garde les Libanais. «Le Liban se dirige vers l’enfer», avertit-il, suscitant l’ire de nombre de ses compatriotes qui laissent éclater, non sans humour, leur colère sur les réseaux sociaux. Pour beaucoup d’entre eux, l’enfer, ils y sont déjà. Et l’année 2020, de bout en bout, n’a été qu’une succession d’événements désastreux.

Double crise

En janvier 2020, la nouvelle année était loin de démarrer sur les chapeaux de roue. 2019 s’était achevée sur fond de contestations populaires inédites, lancées au mois d’octobre, et qui avaient abouti à la démission du cabinet de Saad Hariri et la désignation d’un nouveau Premier ministre déjà rejeté par la rue, le Dr. Hassan Diab, qui promet pourtant un gouvernement d’experts apolitiques. Les manifestations se poursuivent devant les banques, les bureaux de change et le Parlement. Si elles s’essoufflent quelque peu, elles se tiennent chaque samedi au centre-ville de Beyrouth. Le 18 janvier, des échauffourées avec les forces de l’ordre devant le Parlement font plus de 400 blessés. Le 11 février, malgré une ambiance des plus tendues dans la rue et des centaines de manifestants dispersés à coups de bombes lacrymogènes, le Parlement accorde sa confiance au cabinet de Hassan Diab.

Le premier défi majeur du nouveau gouvernement se pose quelques jours plus tard, avec l’approche de l’échéance d’une partie de la dette sous laquelle croule le pays du Cèdre, et qui s’élève à 1,2 milliard de dollars (1 dollar = 0,82 euro) d’eurobonds (obligation libellée en euro). Alors que le sujet divise les experts économiques et les politiques, le Premier ministre, Hassan Diab, annonce le samedi 7 mars le premier défaut de paiement de l’histoire du Liban. Alors que la livre libanaise, indexée sur le dollar au taux fixe de 1 507 livres pour 1 dollar depuis 1997, frôle les 2 700 livres sur le marché parallèle, la Banque centrale émet une circulaire qui plafonne le taux dans les bureaux de change à 2 000 livres pour 1 dollar, mais en vain.

Au mois de juin, la livre libanaise franchit la barre des 8 000 livres pour un dollar, qu’elle atteindra de nouveau au mois de décembre. Une circulaire de la Banque du Liban souscrit alors un taux de conversion à 3 850 livres pour un dollar dans les banques du pays, applicable pour les retraits en livres libanaises à partir de comptes en «dollars libanais», après une première circulaire publiée le 3 avril qui fixe les retraits à 3 000 livres pour un dollar. Les déposants libanais, en 2020, disent ainsi adieu au retrait de leurs billets verts et doivent se contenter de retraits en livres libanaises.

L’économie libanaise, fortement «dollarisée» et très dépendante des importations, se voit affaiblir par l’hyperinflation et connaît une flambée des prix sans précédent dans les supermarchés, malgré des subventions qui minent les réserves en devises de la Banque centrale. En septembre, le cabinet international Alvarez & Marsal est mandaté pour mener l’audit juricomptable de la Banque du Liban, mais décide de jeter l’éponge après avoir conclu qu’il ne parviendrait pas à obtenir les documents nécessaires réclamés à la Banque centrale. Le Parlement libanais approuve alors au mois de décembre une proposition de loi pour lever le secret bancaire sur les comptes de la Banque du Liban et ceux des institutions publiques, pour faciliter l’audit requis par le Fonds monétaire international (FMI).

La crise économique libanaise inédite est amplifiée par celle du coronavirus, qui met à son tour un terme au mouvement de contestation populaire. Le 21 février, le Liban enregistre son premier cas de contamination au coronavirus: une femme venue d’Iran. Avec une centaine de cas déclarés, le gouvernement annonce une mobilisation générale et décrète un état d’urgence médicale. Des mesures strictes de confinement sont adoptées avec la fermeture des frontières, de l’aéroport, des administrations publiques et des entreprises privées. Le confinement se prolonge jusqu’au mois de juin, mais l’été 2020 témoigne d’une flambée des cas. Un nouveau confinement de deux semaines au mois de novembre ne suffit pas pour freiner la propagation du virus. L’année 2020 s’achève sur un lourd bilan de 160 000 contaminations et de plus de 1 300 morts, avec la crainte d’une saturation des unités de soins intensifs dans les hôpitaux du pays.

Une capitale meurtrie

En août 2020, ce tableau déjà noir est assombri par un événement qui marquera sans doute l’histoire du Liban à jamais. Le mardi 4 août, une gigantesque double explosion au port de Beyrouth ravage et détruit la capitale. Elle fait plus de 200 morts, plus de 6 000 blessés et laisse près de 300 000 Beyrouthins sans abri. L’explosion, causée de l'aveu des autorités par le stockage de grandes quantités de nitrate d'ammonium, déclenche une vague de soutien international. Les aides affluent de toutes parts et le 6 août, le président français, Emmanuel Macron, se déplace à Beyrouth. Au quartier dévasté de Gemmayzé, il est accueilli chaleureusement par les habitants. Il y annonce la tenue d’une conférence de soutien pour le pays du Cèdre.

Le 10 août, Hassan Diab annonce la démission de son gouvernement, à la suite de celle de quatre de ses ministres. Au dernier jour du mois sanglant d’août, Moustapha Adib est désigné pour former un nouveau cabinet. De retour à Beyrouth le 1er septembre, le président Macron exhorte alors les leaders libanais à former un gouvernement de mission en deux semaines dans le cadre d’une initiative française. Mais moins d’un mois plus tard, Moustapha Adib, incapable de former un cabinet selon ses critères, jette l’éponge.

Le jeudi 22 octobre, alors que les Libanais célèbrent l’an 1 de leur révolution, Saad Hariri est de nouveau choisi pour former un nouveau cabinet, qui ne verra pas le jour en 2020. Dans l’enquête sur l’explosion du port, le procureur libanais inculpe alors le Premier ministre en exercice, Hassan Diab, une première, et trois anciens ministres, pour «négligence et manquement qui ont conduit à la mort de centaines de personnes». Si M. Diab refuse de comparaître devant le procureur, des recours déposés par deux des ministres conduisent à une suspension momentanée de l’enquête.

L’année 2020 est par ailleurs marquée par deux événements majeurs. Il s’agit d’abord de l’annonce du verdict du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, en 2005. Le 18 août, Salim Ayache, 57 ans, est reconnu coupable. Il est condamné plus tard à la perpétuité. Selon le TSL, il n’y a cependant pas de preuves de la responsabilité directe des dirigeants syriens et du Hezbollah dans l’assassinat de Rafic Hariri, même si l’opposition libanaise estime que le jugement de La Haye n’acquitte pas le parti chiite. Le second événement est le lancement de négociations entre le Liban et Israël à propos de la délimitation de leurs frontières maritimes, sous l'égide de Washington. Des discussions cruciales pour le Liban, lancé dans la prospection d'hydrocarbures offshore. Le premier round, tenu le 14 octobre, est suivi par d’autres rencontres, sans toutefois aboutir à des décisions concrètes.

Aux niveaux politique, économique, sanitaire et diplomatique, l’année 2020 s’achève ainsi pour le Liban sur des questions laissées sans réponses et des dossiers en suspens. Le futur est incertain pour les Libanais qui peinent à voir la lumière au bout du tunnel, après une année charnière qui aurait dû être marquée par les célébrations du Centenaire de la proclamation du Grand Liban. «La Prospérité enfin», promettait le général Gouraud sur le perron de la Résidence des Pins, le 1er septembre 1920. Cent ans plus tard, la promesse est loin d’être tenue.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.