L'Irak élit des conseils provinciaux pour la première fois en dix ans

Les Irakiens ont commencé à voter lundi pour élire leurs conseils provinciaux. (AFP).
Les Irakiens ont commencé à voter lundi pour élire leurs conseils provinciaux. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 18 décembre 2023

L'Irak élit des conseils provinciaux pour la première fois en dix ans

  • Les 7.166 bureaux de vote placés sous haute sécurité fermeront à 18H00 locale (15H00 GMT).
  • Les Irakiens ont commencé à voter lundi pour élire leurs conseils provinciaux, premier scrutin du genre en une décennie qui servira à consolider les partis chiites pro-Iran au pouvoir

BAGDAD: Les Irakiens ont commencé à voter lundi pour élire leurs conseils provinciaux, premier scrutin du genre en une décennie qui servira à consolider les partis chiites pro-Iran au pouvoir, et à jauger leur assise populaire.

Passé dans l'opposition, l'influent leader religieux chiite Moqtada Sadr boycotte ces élections se déroulant dans 15 provinces. Dans un pays de 43 millions d'habitants, riche en hydrocarbures mais miné par une corruption endémique n'épargnant aucun rouage de l'Etat, la désillusion domine.

Le scrutin est aussi un test pour le gouvernement de Mohamed Chia al-Soudani. Porté au pouvoir il y a plus d'un an par une coalition de partis pro-Iran, il fait valoir inlassablement sa politique de développement des services publics et des infrastructures, ravagés par des décennies de conflits.

"La participation sera l'indicateur ultime de satisfaction", explique à l'AFP Renad Mansour, du centre de réflexion Chatham House. "La question est de savoir si le populisme économique du gouvernement -- la distribution d'emplois (dans le secteur public) -- marche et attire ou non le jeune public".

Lundi à 07H00 locale (04H00 GMT), la télévision étatique irakienne Al-Ikhbaria a rapporté en direct l'ouverture des bureaux de vote où se trouvaient ses correspondants, à Bagdad mais aussi à Kirkouk (nord) ou encore Bassora (sud).

Les 7.166 bureaux de vote placés sous haute sécurité fermeront à 18H00 locale (15H00 GMT).

Quelque 17 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour départager 6.000 candidats se disputant 285 sièges dans les provinces concernées.

Instaurés après l'invasion américaine et la chute de Saddam Hussein en 2003, les conseils municipaux jouissent d'importantes prérogatives: élection du gouverneur de la province et allocations des budgets de la santé, des transports ou de l'éducation, à partir de juteux financements débloqués par un pouvoir fédéral de Bagdad, ultra-dépendant de sa rente pétrolière.

Leurs détracteurs voient dans ces conseils des nids à corruption favorisant le clientélisme.

Base sociale

Le scrutin devrait consolider des factions du Cadre de coordination, coalition pro-Iran représentant partis chiites et anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrés aux forces régulières.

Pour certains poids lourds de cette alliance dominant actuellement le Parlement, les élections sont une "opportunité" pour "prouver qu'ils ont une base sociale et qu'ils sont populaires", souligne M. Mansour.

Il évoque la "compétition en interne au sein de la +Maison chiite+", chaque groupe cherchant à s'arroger des postes de gouverneurs.

Lors d'une révolte anti-pouvoir à l'automne 2019, les conseils provinciaux avaient été dissous par le Parlement pour apaiser les manifestants.

Mais le gouvernement de M. Soudani a validé leur rétablissement et les élections de lundi sont les premières depuis 2013. Les trois provinces de la région autonome du Kurdistan (nord) en sont exclues.

"A quoi vont nous servir ces élections", lâche Abou Ali, chauffeur de taxi de 45 ans.

"Les années passent, les élections se répètent, les candidats changent, et notre situation reste la même", confie-t-il à l'AFP à Bagdad. Ces candidats "ne construisent rien, ils cherchent juste les intérêts de leurs partis".

Dans un Irak multiconfessionnel et multiethnique, 10 sièges iront aux minorités -- chrétienne, yazidie ou sabéenne. Parmi les candidats figurent 1.600 femmes, un quota de 25% leur étant réservé.

Si le conseil provincial de Bagdad compte 49 élus, celui de Bassora (sud) en a 22.

Les observateurs surveillent Kirkouk, province du nord riche en pétrole, où pourraient resurgir des rivalités historiques opposant les grands partis des communautés arabe, kurde et turcomane.

Malgré des attaques de drones en Irak menées par des groupes armés pro-Iran contre les troupes américaines, le scrutin ne devrait pas être impacté par ces tensions régionales, alimentées par la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com