«Personne» ne sait quand la guerre avec la Russie finira, prévient Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime lors de sa conférence de presse de fin d'année à Kiev, le 19 décembre 2023. (AP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'exprime lors de sa conférence de presse de fin d'année à Kiev, le 19 décembre 2023. (AP)
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

«Personne» ne sait quand la guerre avec la Russie finira, prévient Zelensky

  • Négocier avec la Russie reste en tout cas hors de question pour le président ukrainien
  • Malgré les déconvenues, le dirigeant a aussi voulu saluer les réussites de son armée

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prévenu mardi que "personne" ne pouvait prédire la date de la fin de la guerre contre la Russie tout en assurant, malgré les signes d'effritement du soutien occidental, que les Etats-Unis ne "trahiraient pas" l'Ukraine.

Le dirigeant a tenu une conférence de presse pour faire le bilan d'une année difficile, marquée par l'espoir déçu d'une grande contre-offensive, suivi de l'effritement du soutien occidental et de la pression accrue de la Russie sur le front.

Face à une pénurie de soldats sur le front, l'armée ukrainienne a proposé de mobiliser "450 000 à 500 000 personnes", a-t-il indiqué, chiffre énorme pour ce pays.

Kiev cherche à lutter contre le sentiment de lassitude en Occident vis-à-vis d'un conflit débuté il y a bientôt deux ans, mais Volodymyr Zelensky s'est gardé de toute prédiction sur la durée des combats.

"Je pense que personne ne connaît la réponse", pas même "nos commandants ou nos partenaires occidentaux", a-t-il dit.

La semaine dernière, le président ukrainien a effectué une tournée diplomatique pour tenter d'obtenir davantage d'aide de Washington et de l'Union européenne, sans résultats immédiats.

Le Congrès américain n'a pas encore validé une rallonge de 61 milliards de dollars, tandis que le Premier ministre hongrois Viktor Orban a mis son veto à l'adoption d'une nouvelle enveloppe d'aide de l'UE.

Mais les Etats-Unis "ne trahiront pas" l'Ukraine, a soutenu le président ukrainien, assurant que les promesses américaines seraient "respectées".

A quelques mois des élections américaines, le président a toutefois reconnu qu'un changement à la Maison Blanche, comme un retour de l'ex-président Donald Trump, pourrait avoir un "impact très fort sur le cours de la guerre" si cela entraînait un changement d'approche radical.

Disant vouloir rencontrer le dirigeant hongrois pour "trouver des solutions", Volodymyr Zelensky a également annoncé que Kiev recevrait prochainement "plusieurs" systèmes de défense antiaérienne Patriot, sans indiquer leur nombre.

«Victoire» en mer Noire

Malgré les déconvenues, le dirigeant a aussi voulu saluer les réussites de son armée, et notamment sa "grande victoire" face à la Russie en mer Noire où des attaques navales ukrainiennes, souvent à l'aide de drones, la flotte russe à reculer.

Malgré l'abandon par Moscou d'un accord international pour transporter des céréales ukrainiennes par la mer Noire, Kiev a ainsi pu rouvrir un couloir maritime pour exporter notamment son blé, faisant fi des menaces de bombardements et de la supposée supériorité maritime russe.

L'Ukraine a aussi obtenu en décembre l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Union européenne, à l'immense portée symbolique. Volodymyr Zelensky a d'ailleurs donné sa conférence de presse devant un écran projetant une carte de l'Ukraine et un drapeau de l'UE.

Mais sur le front, les succès militaires ont été rares.

La contre-offensive, très attendue, n'a pas permis l'avancée espérée et l'Ukraine a désormais cruellement besoin de munitions pour tenir ses lignes.

En novembre, l'armée ukrainienne a bien réussi à prendre des positions sur la rive occupée du fleuve Dniepr, mais transformer cette poussée en véritable percée sera ardu.

Au contraire, la Russie, en confiance en dépit de pertes considérables au cours des deux dernières années, repasse à l'attaque au Sud comme à l'Est.

Face à la fatigue et des pertes de soldats, le commandement militaire a proposé de mobiliser "450.000 à 500.000 personnes", a indiqué Volodymyr Zelensky.

Il a dit n'avoir pas encore donné son accord, disant avoir besoin de "davantage d'arguments soutenant cette idée". Plus particulièrement, M. Zelensky s'est dit opposé à toute mobilisation de femmes, mais a indiqué qu'il pourrait soutenir la baisse de l'âge minimum de mobilisation des hommes de 27 ans actuellement à 25.

M. Zelensky a par ailleurs annoncé que son pays allait produire "un million de drones" pour son armée en 2024, ces appareils jouant un rôle crucial dans la guerre contre la Russie.

L'Ukraine produira «un million de drones» en 2024, annonce Zelensky

L'Ukraine produira "un million de drones" pour son armée en 2024, a annoncé mardi le président Volodymyr Zelensky alors que ces appareils jouent un rôle crucial dans la guerre contre la Russie.

"Nous produirons un million de drones l'année prochaine", a-t-il assuré lors de sa conférence de presse annuelle organisée à Kiev.

Selon des responsables ukrainiens, les forces ukrainiennes ont besoin de 100 000 à 120 000 drones de divers types par mois pour tenir face à l'armée russe.

En bientôt deux ans de l'invasion russe de l'Ukraine, les drones de tous types (drones explosifs, de reconnaissance...) se sont imposés sur le champ de bataille, déclenchant une course à l'armement, les deux camps les redoutant autant qu'ils les utilisent abondamment.

Ces derniers mois, l'accent est mis sur les drones FPV (First person view en anglais, soit "pilotage en immersion"). Munis de casques de réalité virtuelle, leurs pilotes peuvent ainsi voir les images du terrain en direct comme s'il était directement à bord.

Ces engins sont utilisés pour larguer des grenades et servir à nouveau, ou bien exploser avec sa charge sur sa cible ou encore pour repérer les mouvements de l'ennemi qui deviendra une cible pour un autre engin explosif, l'artillerie ou les chars.

Face à la demande croissante de l'armée, l'Ukraine assure tout faire pour augmenter la production nationale de ces appareils.

Le nombre d'entreprises ukrainiennes --souvent privées collaborant avec l'armée-- fabriquant des drones est ainsi passé de 80 à l'automne 2022 à 200 récemment, selon le ministre ukrainien de la Transformation numérique, Mykhaïlo Fedorov.

Pas de négociations

Négocier avec la Russie reste en tout cas hors de question pour le président ukrainien, qui a jugé que cela n'était "pas pertinent" à ce stade.

Son adversaire, le président russe Vladimir Poutine, s'est lui aussi prêté à l'exercice de la conférence de presse jeudi, mais dans une position plus favorable.

Revigoré par les soucis de Kiev et les hésitations des Occidentaux, le président russe a promis à ses citoyens une victoire en Ukraine.

Le maître du Kremlin, dont la réélection en mars est présentée comme une formalité, a vanté les succès de ses troupes, qui "améliorent leurs positions" sur presque toute la ligne de front.

Volodymyr Zelensky, confronté à un mécontentement croissant avant le début de la guerre, doit aussi faire face à la résurgence de tensions politiques.

Des sondages récents montrent que 62% des Ukrainiens lui font confiance, contre 84% il y a un an, quand le pays célébrait encore la libération de Kherson, capitale de la région méridionale du même nom.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.