Le cercle vicieux des raids militaires israéliens et des attaques de colons en Cisjordanie

Loin d'éliminer toute menace potentielle pour la sécurité émanant de la Cisjordanie, les raids et les arrestations de l'armée israélienne ne font qu'attiser les hostilités, estiment les experts (Photo, AFP).
Loin d'éliminer toute menace potentielle pour la sécurité émanant de la Cisjordanie, les raids et les arrestations de l'armée israélienne ne font qu'attiser les hostilités, estiment les experts (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Le cercle vicieux des raids militaires israéliens et des attaques de colons en Cisjordanie

  • Depuis le 7 octobre, au moins 278 Palestiniens ont été tués et plus de 4 520 ont été arrêtés lors de raids en Cisjordanie
  • Les sondages indiquent un lien entre la campagne de harcèlement et de violence et la montée du soutien à la résistance armée

LONDRES: Alors que les combats font rage à Gaza entre Israël et le Hamas, les autorités israéliennes mènent des raids en Cisjordanie occupée que la population palestinienne considère comme une «punition collective».

Au moins 278 Palestiniens, dont 70 enfants, ont été tués au cours de ces raids depuis le 7 octobre, selon les chiffres de l'ONU, et plus de 4 520 ont été arrêtés, selon les groupes locaux de défense des droits des prisonniers.

Loin d'éliminer la menace potentielle pour la sécurité émanant de la Cisjordanie, les experts estiment qu'Israël pourrait en fait susciter les hostilités et, par conséquent, renforcer la popularité du Hamas au sein de la population palestinienne.

Les actions d'Israël en Cisjordanie sont susceptibles «d'avoir un effet négatif sur Israël; il est très peu probable qu'elles améliorent la sécurité des Israéliens», a déclaré à Arab News, Tahani Mustafa, analyste principale de la Palestine à l'International Crisis Group.

«Je ne peux pas dire nécessairement si le gouvernement israélien réussit, étant donné les récents sondages d'opinion où nous avons vu, de toute évidence, une augmentation du soutien au Hamas et à la résistance armée», a-t-elle signalé.

Les forces de sécurité israéliennes à l'extérieur de la prison militaire d'Ofer, située entre Ramallah et Beitunia (Photo, AFP).

Un sondage d'opinion réalisé par le Palestinian Center for Policy and Survey Research entre le 22 novembre et le 2 décembre a révélé que «le soutien au Hamas a plus que triplé en Cisjordanie par rapport à ce qu'il était il y a trois mois».

Bien que le sondage montre que la majorité des habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ne soutiennent pas le Hamas, il révèle que l'escalade de la violence en Cisjordanie «se retournera contre Israël», a estimé Mustafa.

Et même si «seul le temps nous dira» quels seront les effets négatifs, cela pourrait «pousser les Palestiniens à vouloir poursuivre la résistance armée», car l'escalade d'Israël «a rendu les éléments plus radicaux comme le Hamas beaucoup plus populaires qu'ils ne l'étaient avant le 7 octobre», a-t-elle ajouté.

Les militants du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza depuis 2007, ont lancé une attaque sans précédent sur le sud d'Israël le 7 octobre, tuant jusqu'à 1 400 personnes et prenant en otage quelque 240 personnes, dont de nombreux ressortissants étrangers.

Israël a réagi à l'attaque en organisant un bombardement aérien massif et une offensive terrestre dans la bande de Gaza, dans le but déclaré de sauver les otages et d'éliminer la menace du Hamas.

Cependant, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont tué plus de 19 600 personnes, selon le ministère de la Santé de Gaza dirigé par le Hamas, causé d'immenses dégâts aux infrastructures civiles, déplacé près de 2 millions de personnes, et même abattu des otages par erreur.

Un manifestant marche près de pneus enflammés en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).

Cette nouvelle flambée de violence dans le conflit qui oppose depuis des décennies Israéliens et Palestiniens ne s'est pas limitée à la seule bande de Gaza. La Cisjordanie, théoriquement contrôlée par l'Autorité palestinienne, a également connu une multiplication de la violence et du harcèlement.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a publié le 15 décembre un rapport décrivant quelques-uns des actes de violence perpétrés par les troupes israéliennes et les colons juifs à l'encontre des Palestiniens depuis le 7 octobre.

«2023 est déjà l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens de Cisjordanie depuis que l'Ocha a commencé à enregistrer les victimes en 2005», a indiqué l'agence.

Lors d'un incident survenu le 8 décembre, des soldats israéliens ont été filmés en train d'abattre deux Palestiniens dans le camp de réfugiés d'Al Faraa, dans le nord de la Cisjordanie. L'association israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem a publié les images en ligne, accusant l'armée de procéder à des «exécutions illégales».

En réponse, les autorités israéliennes ont déclaré qu'elles ouvriraient une enquête de la police militaire sur les fusillades «parce qu'elles soupçonnent qu'au cours de l'incident, des coups de feu ont été tirés de manière non conforme à la loi».

Bien qu'Israël affirme que ses raids ne visent que le Hamas et ses partisans, les observateurs des droits de l'homme affirment que de nombreux innocents sont pris dans les arrestations massives ou sont tués ou blessés dans les tirs croisés.

La majorité des personnes visées par la violence israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est «ne sont ni le Hamas ni le Jihad islamique», a affirmé Mustafa. «La majorité des personnes visées sont des membres du Fatah.»

Le Fatah, anciennement Mouvement national de libération de la Palestine, est le parti dominant de l'Autorité palestinienne, l'organe directeur qui gouverne la Cisjordanie depuis sa création dans le cadre des accords d'Oslo des années 1990.

Malgré la position officielle d'Israël, qui affirme qu'il essaye simplement d'éliminer les menaces terroristes potentielles, Mustafa estime que la vague de violence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est «va bien au-delà d'un objectif militaire».

Amnesty International a déclaré dans un communiqué en novembre qu'il y avait eu un pic dans l'utilisation de la détention dite administrative en Cisjordanie par Israël – une évolution qui avait déjà atteint son plus haut niveau depuis vingt ans avant le 7 octobre.

L'Observatoire des droits de l'homme définit cette mesure comme «une forme de détention dans laquelle des personnes sont détenues par les autorités de l'État pour des raisons de sécurité secrètes que l’accusé et son avocat ne peuvent pas examiner».

Des Palestiniens participent à une manifestation contre la guerre entre Israël et le Hamas (Photo, AFP).

Les Palestiniens sont soumis à la détention administrative depuis 1945, d'abord sous le mandat britannique, puis sous l’occupation israélienne.

Les détenus administratifs sont entendus par un tribunal militaire, devant un juge militaire israélien, mais l'État n'est pas tenu de divulguer ses preuves aux détenus ou à leurs avocats.

Les détenus peuvent alors être condamnés à une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois. Mais ces six mois peuvent être prolongés indéfiniment par le tribunal militaire, ce qui signifie que les détenus administratifs n'ont à aucun moment une idée réelle de la durée de leur emprisonnement.

Le 15 décembre, Israël a arrêté 16 citoyens de Jéricho, Jérusalem, Hébron, Tulkarem, Bethléem et Ramallah. Trois jours plus tôt, 51 citoyens, dont d'anciens détenus, avaient été arrêtés lors de raids israéliens dans la ville de Jénine et le village de Silwad à Ramallah.

Dans un communiqué du 16 décembre, la Commission des affaires des détenus et le Club des prisonniers palestiniens ont déclaré que l'armée israélienne avait arrêté des personnes chez elles et aux points de contrôle, tandis que d'autres «s'étaient rendues sous la menace et étaient retenues en otage».

Mustafa a précisé que les récentes actions d'Israël sont «à bien des égards, destinées à être une frappe préventive de la part d'Israël, pour s'assurer que les Palestiniens sont bien conscients qu'ils ne peuvent, par aucun moyen, repousser ce qui s'est transformé en une occupation de plus en plus violente».

Selon elle, ce que font les Israéliens en Cisjordanie «est très psychologique; cela vise le psychisme des Palestiniens», dans le but «d'apprendre aux Palestiniens – pas seulement au Hamas, mais aux Palestiniens en général – une leçon très dure».

Elle a ajouté: «Les israéliens ne visent pas des segments spécifiques, des militants ou des cibles militaires ici (en Cisjordanie)... ils terrorisent littéralement les populations civiles palestiniennes.»

Dans ce qu'elles ont décrit dans un communiqué jeudi comme «une vaste opération de soixante heures dans le camp de réfugiés de Jénine et dans la ville de Jénine», les forces israéliennes auraient détruit une grande partie de l'infrastructure civile de la région, tué au moins 12 Palestiniens et blessé 34 autres, selon le ministère palestinien de la Santé.

Au cours de l'opération, qui a débuté le 15 décembre, plus de 100 civils ont été arrêtés, notamment des travailleurs médicaux, selon le Club des prisonniers palestiniens, un groupe local de défense des droits.

Un prisonnier palestinien aux yeux bandés parle à un membre des forces de sécurité israéliennes (Photo, AFP).

«Israël agit en toute impunité et le fait savoir très clairement», a déclaré Mustafa, soulignant qu'il s'agit d'un «message très clair qu'Israël envoie ici, à savoir que les Palestiniens ne sont en sécurité nulle part».

Elle a également souligné que «l'augmentation de la violence des colons» à l'encontre des Palestiniens en Cisjordanie, expliquant que cette violence a été «encouragée par les lois d'exception qui ont été mises en place».

Au début de l'année, le Parlement israélien a adopté un projet de loi visant à étendre ses «règlementations d’exception» à la Cisjordanie.

Le projet de loi garantit l'application de deux systèmes de lois dans le territoire palestinien occupé, accordant aux colons juifs illégaux les droits des citoyens israéliens tout en imposant un système de tribunaux militaires aux résidents non juifs.

EN CHIFFRES

- 4 520 Palestiniens arrêtés en Cisjordanie depuis le 7 octobre.

- 150 femmes arrêtées au total.

- 255 enfants détenus par Israël.

- 1 000 arrestations dans la seule ville d'Hébron.

- 278 personnes tuées en Cisjordanie depuis le 7 octobre.

Mustafa a mentionné que les actions d'Israël impliquent pour les Palestiniens «que les colons israéliens peuvent leur faire tout ce qu'ils veulent, et que la communauté internationale ne fera rien pour les en empêcher. Il est très clair qu'en fin de compte, ils sont soumis aux caprices de leurs chefs suprêmes, soit Israël».

Les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, s'accordent à dire que l'établissement de colonies civiles israéliennes dans le territoire palestinien occupé et le déplacement des populations locales violent les principes fondamentaux du droit humanitaire international.

L'article 49 de la quatrième convention de Genève interdit la déportation ou le transfert de la population civile d'un pays occupant dans le territoire qu'il occupe.

Le même article interdit également les «transferts forcés individuels ou massifs, ainsi que les déportations de personnes protégées hors des territoires occupés».

Des soldats israéliens lors d'une opération terrestre dans le nord de la bande de Gaza (Photo, AP).

Les Palestiniens sont «profondément traumatisés» et ne disposent d'aucune voie de recours ou de représentation, même par l'intermédiaire de l'Administration palestinienne, a clarifié Mustafa.

«En fin de compte, ce sont les Palestiniens qui vont payer le prix. Nous les avons vus payer le prix. Ils ont des moyens très limités pour riposter pour l'instant, mais, comme je l'ai dit, cette riposte se fera progressivement au fil du temps», a-t-elle prévenu.

Interrogée sur les attaques de colons, l'armée israélienne répond généralement qu'elle cherche à désamorcer le conflit et que les troupes «sont tenues d'agir» si des citoyens israéliens enfreignent la loi. Elle répond rarement aux demandes de commentaires sur des incidents spécifiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée libanaise se déploie à la frontière; le retrait israélien exclut cinq sites

Un Libanais passe devant un employé municipal qui déblaie les décombres d'une route principale dans le village méridional de Kfar Kila, près de la frontière avec Israël, le 18 février 2025, après le retrait des troupes israéliennes de la région. (AFP)
Un Libanais passe devant un employé municipal qui déblaie les décombres d'une route principale dans le village méridional de Kfar Kila, près de la frontière avec Israël, le 18 février 2025, après le retrait des troupes israéliennes de la région. (AFP)
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  • L'armée libanaise a dégagé les routes et démantelé les barrières érigées par l'armée israélienne, avançant jusqu'à Khirbet Yaroun
  • Un moment capturé sur les réseaux sociaux montre un soldat de l'armée libanaise en train de retirer un drapeau israélien d'un poteau électrique à Mays al-Jabal

BEYROUTH: Le président Joseph Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Nawaf Salam ont annoncé mardi que «la présence continue d'Israël sur n'importe quelle parcelle du territoire libanais est considérée comme une occupation, avec toutes les conséquences juridiques que cela implique en vertu de la légitimité internationale».

Ils ont également affirmé «le droit du Liban à utiliser tous les moyens pour garantir le retrait de l'ennemi israélien».

Dans une déclaration commune publiée à l'issue de la réunion de mardi au palais présidentiel, les trois dirigeants ont souligné la nécessité d'un retrait total d'Israël des territoires libanais occupés, conformément aux lois internationales et aux résolutions des Nations unies, en particulier la résolution 1701.

Ils ont ajouté que l'engagement total du Liban à l'égard de cette résolution intervenait «à un moment où la partie israélienne continue de la violer de manière répétée et d'en ignorer les termes».

Ils ont également souligné «le rôle de l'armée libanaise et sa pleine disposition à assumer ses fonctions le long des frontières internationalement reconnues, d'une manière qui préserve la souveraineté nationale, protège le peuple du Liban-Sud et assure sa sécurité et sa stabilité».

Cette prise de position intervient quelques heures après que les forces israéliennes ont achevé leur retrait des derniers villages et villes. Elles ont toutefois maintenu une présence militaire en cinq points clés de la frontière: les collines de Labouneh, à la périphérie de Naqoura, qui surplombent Rosh HaNikra, Shlomi et Nahariyya; le Jabal Blat, entre Marwahin et Ramyah, qui fait face à Shtula et Zar'it; le site de Jal al-Deir et Jabal al-Bat, à la périphérie d'Aitaroun, qui fait face à Avivim, Yiftah et Malikiya; Dawawir, le long de la route Markaba-Hula, qui fait face à Wadi Hunayn et à la colonie de Margaliot; et la colline de Hammamis, qui fait face à Metula.

Une source militaire a déclaré que le maintien de la présence à ces endroits était probablement motivé par des raisons politiques, peut-être un message de réconfort aux résidents des colonies pour les encourager à revenir.

Dans la nuit de lundi à mardi, les forces israéliennes ont continué à se retirer des villages des secteurs central et oriental, tandis que l'armée libanaise a rapidement déployé ses unités dans les zones libérées. À l'aube, les habitants de Yaroun, Maroun al-Ras, Blida, Mays al-Jabal, Houla, Markaba, Adaisseh, Kfar Kila et al-Wazzani se sont rassemblés pour rentrer chez eux.

L'armée libanaise a dégagé les routes et démantelé les barrières érigées par l'armée israélienne, avançant jusqu'à Khirbet Yaroun, son dernier avant-poste militaire le long de la frontière. Un moment capturé sur les réseaux sociaux montre un soldat de l'armée libanaise en train de retirer un drapeau israélien d'un poteau électrique à Mays al-Jabal.

Les forces de la Force intérimaire des Nations unies au Liban ont mené des patrouilles simultanées et ont établi plusieurs points aux côtés de l'armée libanaise.

Les municipalités ont demandé aux habitants d'attendre jusqu'à mercredi avant d'entrer dans leurs villes pour permettre l'inspection «après que l'armée libanaise a terminé le nettoyage des zones des munitions et des obus non explosés».

Certaines personnes ont toutefois escaladé les barrières et les débris restants pour rechercher les corps des combattants du Hezbollah tués au cours des hostilités; rien qu'à Kfar Kila, 30 personnes sont toujours portées disparues.

Les habitants de Maroun al-Ras sont entrés dans la ville à pied en raison des travaux d'excavation et de terrassement qui affectent les routes. Les partisans du Hezbollah ont brandi des images de leurs dirigeants et les drapeaux du parti.

Pendant ce temps, des avions de reconnaissance israéliens ont survolé la ville, tandis qu'un drone militaire a largué une bombe sonore sur un rassemblement de journalistes à Kfarchouba.

À Kfar Kila, deux combattants sont sortis des décombres, ayant survécu alors qu'ils étaient présumés morts depuis plus de trois mois. Leur mort avait été annoncée par le Hezbollah.

Les retrouvailles émouvantes avec leurs familles ont été partagées sur les médias sociaux, et les deux combattants ont été transportés à l'hôpital, où leur état a été qualifié de «stable».

Une déclaration commune de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et du commandant de la Finul et chef de sa mission, le général de division Aroldo Lazaro, a déclaré: «Tout nouveau retard dans le retrait complet de la Finul contredit nos espoirs de progrès, d'autant plus qu'il constitue une violation continue de la résolution 1701.»

Il a ajouté: «Le sentiment de sécurité au sein des communautés du Liban-Sud, qui sont aux prises avec la destruction à grande échelle de leurs villages et de leurs villes, ainsi que parmi les résidents du nord d'Israël qui ont dû quitter leurs maisons, ne se construira pas du jour au lendemain et ne peut provenir de la poursuite des opérations militaires. Seul un engagement politique soutenu permettra d'aller de l'avant.»

L'ambassade américaine à Beyrouth a lancé un avertissement à ses citoyens, leur conseillant d'éviter la zone autour de Bir Hassan et de l'aéroport de Beyrouth le 23 février en raison des processions funéraires des anciens chefs du Hezbollah, Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine. L'ambassade a également invité les citoyens à redoubler de prudence lors des grands rassemblements et à se tenir au courant des événements par l'intermédiaire des médias locaux.

La direction générale de l'aviation civile de l'aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri a annoncé que tous les vols seraient suspendus ce jour-là de midi à 16 heures.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite, un «cadre neutre» pour les pourparlers entre les États-Unis et la Russie

Le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et Musaed al-Aiban, ministre d'État, lors des discussions entre la Russie et les États-Unis à Riyad, le 18 février 2025. (X/@KSAMOFA)
Le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et Musaed al-Aiban, ministre d'État, lors des discussions entre la Russie et les États-Unis à Riyad, le 18 février 2025. (X/@KSAMOFA)
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  • Le Royaume s'est engagé dans une politique de maintien des liens avec les «acteurs clés du monde»
  •  La dernière réunion met en évidence le rôle croissant du Royaume en tant que médiateur international

RIYAD: Les pourparlers entre les États-Unis et la Russie qui se tiennent aujourd'hui à Riyad illustrent la position de l'Arabie saoudite en tant que «cadre neutre», le Royaume s'étant engagé dans une politique de renforcement des liens avec diverses nations, selon un commentateur politique.

«L'Arabie saoudite entretient des liens étroits avec la Russie, les États-Unis, la Chine, l'Union européenne et les pays du BRICS. L'Arabie saoudite a acquis une position qui lui permet de maintenir d'excellents liens avec tous les acteurs clés du monde», a déclaré Ali Shihabi.

Il a ajouté que le Royaume a poursuivi une politique étrangère multilatérale en établissant des relations étroites avec diverses nations, en particulier au cours des cinq dernières années.

La Russie et les États-Unis sont convenus, après la réunion de Riyad, de commencer à travailler pour mettre fin à la guerre en Ukraine et améliorer leurs relations, a déclaré le secrétaire d'État américain Marco Rubio à l'Associated Press.

Les efforts de médiation de l'Arabie saoudite ont fait l'objet d'un regain d'attention à la suite du rôle joué par le pays dans le dialogue sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

En 2024, le Royaume a joué un rôle influent en tant que médiateur et a facilité le plus grand échange de prisonniers entre les États-Unis et la Russie depuis la guerre froide, selon Reuters.

L'échange a concerné 24 prisonniers – 16 sont passés de la Russie à l'Occident et huit ont été renvoyés de l'Occident en Russie.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane aurait également participé à la négociation d'un échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie en 2022, impliquant plus de 300 personnes.

M. Shihabi a déclaré que la réunion à Riyad entre la Russie et les États-Unis «est véritablement le résultat des relations étroites qu'entretient le prince héritier».

Il a ajouté: «Les deux parties considèrent Riyad comme une destination de choix et le prince héritier comme un ami. Il s'agit, en quelque sorte, d'un cadre neutre.»

M. Shihabi a souligné que les pays européens «sont hostiles à la Russie».

Il a ajouté que l'Arabie saoudite était l'hôte idéal pour les pourparlers de paix en raison de sa «neutralité», car elle a été un allié proche des deux pays.

«L'Arabie saoudite n'a pas imposé de sanctions aux Russes, elle travaille en étroite collaboration avec les Russes au sein de l'Opep+, elle est très proche des Américains, c'était un endroit où les deux parties se sentaient à l'aise», a déclaré M. Shihabi.

La réunion de Riyad a eu lieu à la suite des appels téléphoniques que le président américain Trump a tenus séparément avec le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 12 février.

S'adressant aux journalistes dans le bureau ovale à la suite de ces appels, M. Trump a déclaré: «Je pense que nous sommes sur la voie de la paix. Je pense que le président Poutine veut la paix, le président Zelensky veut la paix et je veux la paix. Je veux simplement que les gens cessent de se faire tuer.»

«Nous pensons que nous allons probablement nous rencontrer en Arabie Saoudite, pour la première fois. Nous connaissons le prince héritier et je pense que ce serait un très bon endroit pour se rencontrer.»

Selon M. Shihabi, le fait que le Royaume accueille les pourparlers témoigne de la «position très prestigieuse» du pays. «Cela montre le respect que la Russie et les États-Unis éprouvent pour l'Arabie saoudite».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le sud, selon un média officiel

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  • Une personne avait été blessée dans la région de Wazzani, le long de la frontière, après que les forces israéliennes ont ouvert le feu "alors que les habitants inspectaient" les restaurants et les cafés du secteur
  • Des tirs d'armes automatiques israéliennes ont également été signalés en direction de maisons situées près de la localité de Chebaa, selon l'ANI

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué mercredi une personne dans le sud du Liban, a rapporté un média officiel, le premier mort depuis le retrait partiel la veille de l'armée israélienne de la région.

"Un drone ennemi (israélien, NDLR) a touché un véhicule (...) dans la ville d'Aïta al-Chaab", près de la frontière avec Israël, a rapporté l'agence de presse officielle libanaise (ANI), précisant qu'une personne avait été tuée.

Elle avait précédemment indiqué qu'une personne avait été blessée dans la région de Wazzani, le long de la frontière, après que les forces israéliennes ont ouvert le feu "alors que les habitants inspectaient" les restaurants et les cafés du secteur.

Des tirs d'armes automatiques israéliennes ont également été signalés en direction de maisons situées près de la localité de Chebaa, selon l'ANI.

D'après les termes d'un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne était censée avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent désormais être déployés.

Le Hezbollah devait de son côté démanteler ses infrastructures dans le sud, près de la frontière israélienne, et se retirer au nord du fleuve Litani, durant cette période.

L'échéance avait été repoussée au 18 février, mais mardi matin, Israël a annoncé qu'il maintiendrait ses forces temporairement dans cinq positions, une décision dénoncée par l'ONU et Beyrouth.

L'armée israélienne a indiqué qu'il s'agissait de "positions stratégiques" situées sur des collines surplombant les deux côtés de la frontière.