Le cercle vicieux des raids militaires israéliens et des attaques de colons en Cisjordanie

Loin d'éliminer toute menace potentielle pour la sécurité émanant de la Cisjordanie, les raids et les arrestations de l'armée israélienne ne font qu'attiser les hostilités, estiment les experts (Photo, AFP).
Loin d'éliminer toute menace potentielle pour la sécurité émanant de la Cisjordanie, les raids et les arrestations de l'armée israélienne ne font qu'attiser les hostilités, estiment les experts (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Le cercle vicieux des raids militaires israéliens et des attaques de colons en Cisjordanie

  • Depuis le 7 octobre, au moins 278 Palestiniens ont été tués et plus de 4 520 ont été arrêtés lors de raids en Cisjordanie
  • Les sondages indiquent un lien entre la campagne de harcèlement et de violence et la montée du soutien à la résistance armée

LONDRES: Alors que les combats font rage à Gaza entre Israël et le Hamas, les autorités israéliennes mènent des raids en Cisjordanie occupée que la population palestinienne considère comme une «punition collective».

Au moins 278 Palestiniens, dont 70 enfants, ont été tués au cours de ces raids depuis le 7 octobre, selon les chiffres de l'ONU, et plus de 4 520 ont été arrêtés, selon les groupes locaux de défense des droits des prisonniers.

Loin d'éliminer la menace potentielle pour la sécurité émanant de la Cisjordanie, les experts estiment qu'Israël pourrait en fait susciter les hostilités et, par conséquent, renforcer la popularité du Hamas au sein de la population palestinienne.

Les actions d'Israël en Cisjordanie sont susceptibles «d'avoir un effet négatif sur Israël; il est très peu probable qu'elles améliorent la sécurité des Israéliens», a déclaré à Arab News, Tahani Mustafa, analyste principale de la Palestine à l'International Crisis Group.

«Je ne peux pas dire nécessairement si le gouvernement israélien réussit, étant donné les récents sondages d'opinion où nous avons vu, de toute évidence, une augmentation du soutien au Hamas et à la résistance armée», a-t-elle signalé.

Les forces de sécurité israéliennes à l'extérieur de la prison militaire d'Ofer, située entre Ramallah et Beitunia (Photo, AFP).

Un sondage d'opinion réalisé par le Palestinian Center for Policy and Survey Research entre le 22 novembre et le 2 décembre a révélé que «le soutien au Hamas a plus que triplé en Cisjordanie par rapport à ce qu'il était il y a trois mois».

Bien que le sondage montre que la majorité des habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza ne soutiennent pas le Hamas, il révèle que l'escalade de la violence en Cisjordanie «se retournera contre Israël», a estimé Mustafa.

Et même si «seul le temps nous dira» quels seront les effets négatifs, cela pourrait «pousser les Palestiniens à vouloir poursuivre la résistance armée», car l'escalade d'Israël «a rendu les éléments plus radicaux comme le Hamas beaucoup plus populaires qu'ils ne l'étaient avant le 7 octobre», a-t-elle ajouté.

Les militants du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza depuis 2007, ont lancé une attaque sans précédent sur le sud d'Israël le 7 octobre, tuant jusqu'à 1 400 personnes et prenant en otage quelque 240 personnes, dont de nombreux ressortissants étrangers.

Israël a réagi à l'attaque en organisant un bombardement aérien massif et une offensive terrestre dans la bande de Gaza, dans le but déclaré de sauver les otages et d'éliminer la menace du Hamas.

Cependant, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont tué plus de 19 600 personnes, selon le ministère de la Santé de Gaza dirigé par le Hamas, causé d'immenses dégâts aux infrastructures civiles, déplacé près de 2 millions de personnes, et même abattu des otages par erreur.

Un manifestant marche près de pneus enflammés en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).

Cette nouvelle flambée de violence dans le conflit qui oppose depuis des décennies Israéliens et Palestiniens ne s'est pas limitée à la seule bande de Gaza. La Cisjordanie, théoriquement contrôlée par l'Autorité palestinienne, a également connu une multiplication de la violence et du harcèlement.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) a publié le 15 décembre un rapport décrivant quelques-uns des actes de violence perpétrés par les troupes israéliennes et les colons juifs à l'encontre des Palestiniens depuis le 7 octobre.

«2023 est déjà l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens de Cisjordanie depuis que l'Ocha a commencé à enregistrer les victimes en 2005», a indiqué l'agence.

Lors d'un incident survenu le 8 décembre, des soldats israéliens ont été filmés en train d'abattre deux Palestiniens dans le camp de réfugiés d'Al Faraa, dans le nord de la Cisjordanie. L'association israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem a publié les images en ligne, accusant l'armée de procéder à des «exécutions illégales».

En réponse, les autorités israéliennes ont déclaré qu'elles ouvriraient une enquête de la police militaire sur les fusillades «parce qu'elles soupçonnent qu'au cours de l'incident, des coups de feu ont été tirés de manière non conforme à la loi».

Bien qu'Israël affirme que ses raids ne visent que le Hamas et ses partisans, les observateurs des droits de l'homme affirment que de nombreux innocents sont pris dans les arrestations massives ou sont tués ou blessés dans les tirs croisés.

La majorité des personnes visées par la violence israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est «ne sont ni le Hamas ni le Jihad islamique», a affirmé Mustafa. «La majorité des personnes visées sont des membres du Fatah.»

Le Fatah, anciennement Mouvement national de libération de la Palestine, est le parti dominant de l'Autorité palestinienne, l'organe directeur qui gouverne la Cisjordanie depuis sa création dans le cadre des accords d'Oslo des années 1990.

Malgré la position officielle d'Israël, qui affirme qu'il essaye simplement d'éliminer les menaces terroristes potentielles, Mustafa estime que la vague de violence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est «va bien au-delà d'un objectif militaire».

Amnesty International a déclaré dans un communiqué en novembre qu'il y avait eu un pic dans l'utilisation de la détention dite administrative en Cisjordanie par Israël – une évolution qui avait déjà atteint son plus haut niveau depuis vingt ans avant le 7 octobre.

L'Observatoire des droits de l'homme définit cette mesure comme «une forme de détention dans laquelle des personnes sont détenues par les autorités de l'État pour des raisons de sécurité secrètes que l’accusé et son avocat ne peuvent pas examiner».

Des Palestiniens participent à une manifestation contre la guerre entre Israël et le Hamas (Photo, AFP).

Les Palestiniens sont soumis à la détention administrative depuis 1945, d'abord sous le mandat britannique, puis sous l’occupation israélienne.

Les détenus administratifs sont entendus par un tribunal militaire, devant un juge militaire israélien, mais l'État n'est pas tenu de divulguer ses preuves aux détenus ou à leurs avocats.

Les détenus peuvent alors être condamnés à une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois. Mais ces six mois peuvent être prolongés indéfiniment par le tribunal militaire, ce qui signifie que les détenus administratifs n'ont à aucun moment une idée réelle de la durée de leur emprisonnement.

Le 15 décembre, Israël a arrêté 16 citoyens de Jéricho, Jérusalem, Hébron, Tulkarem, Bethléem et Ramallah. Trois jours plus tôt, 51 citoyens, dont d'anciens détenus, avaient été arrêtés lors de raids israéliens dans la ville de Jénine et le village de Silwad à Ramallah.

Dans un communiqué du 16 décembre, la Commission des affaires des détenus et le Club des prisonniers palestiniens ont déclaré que l'armée israélienne avait arrêté des personnes chez elles et aux points de contrôle, tandis que d'autres «s'étaient rendues sous la menace et étaient retenues en otage».

Mustafa a précisé que les récentes actions d'Israël sont «à bien des égards, destinées à être une frappe préventive de la part d'Israël, pour s'assurer que les Palestiniens sont bien conscients qu'ils ne peuvent, par aucun moyen, repousser ce qui s'est transformé en une occupation de plus en plus violente».

Selon elle, ce que font les Israéliens en Cisjordanie «est très psychologique; cela vise le psychisme des Palestiniens», dans le but «d'apprendre aux Palestiniens – pas seulement au Hamas, mais aux Palestiniens en général – une leçon très dure».

Elle a ajouté: «Les israéliens ne visent pas des segments spécifiques, des militants ou des cibles militaires ici (en Cisjordanie)... ils terrorisent littéralement les populations civiles palestiniennes.»

Dans ce qu'elles ont décrit dans un communiqué jeudi comme «une vaste opération de soixante heures dans le camp de réfugiés de Jénine et dans la ville de Jénine», les forces israéliennes auraient détruit une grande partie de l'infrastructure civile de la région, tué au moins 12 Palestiniens et blessé 34 autres, selon le ministère palestinien de la Santé.

Au cours de l'opération, qui a débuté le 15 décembre, plus de 100 civils ont été arrêtés, notamment des travailleurs médicaux, selon le Club des prisonniers palestiniens, un groupe local de défense des droits.

Un prisonnier palestinien aux yeux bandés parle à un membre des forces de sécurité israéliennes (Photo, AFP).

«Israël agit en toute impunité et le fait savoir très clairement», a déclaré Mustafa, soulignant qu'il s'agit d'un «message très clair qu'Israël envoie ici, à savoir que les Palestiniens ne sont en sécurité nulle part».

Elle a également souligné que «l'augmentation de la violence des colons» à l'encontre des Palestiniens en Cisjordanie, expliquant que cette violence a été «encouragée par les lois d'exception qui ont été mises en place».

Au début de l'année, le Parlement israélien a adopté un projet de loi visant à étendre ses «règlementations d’exception» à la Cisjordanie.

Le projet de loi garantit l'application de deux systèmes de lois dans le territoire palestinien occupé, accordant aux colons juifs illégaux les droits des citoyens israéliens tout en imposant un système de tribunaux militaires aux résidents non juifs.

EN CHIFFRES

- 4 520 Palestiniens arrêtés en Cisjordanie depuis le 7 octobre.

- 150 femmes arrêtées au total.

- 255 enfants détenus par Israël.

- 1 000 arrestations dans la seule ville d'Hébron.

- 278 personnes tuées en Cisjordanie depuis le 7 octobre.

Mustafa a mentionné que les actions d'Israël impliquent pour les Palestiniens «que les colons israéliens peuvent leur faire tout ce qu'ils veulent, et que la communauté internationale ne fera rien pour les en empêcher. Il est très clair qu'en fin de compte, ils sont soumis aux caprices de leurs chefs suprêmes, soit Israël».

Les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International, s'accordent à dire que l'établissement de colonies civiles israéliennes dans le territoire palestinien occupé et le déplacement des populations locales violent les principes fondamentaux du droit humanitaire international.

L'article 49 de la quatrième convention de Genève interdit la déportation ou le transfert de la population civile d'un pays occupant dans le territoire qu'il occupe.

Le même article interdit également les «transferts forcés individuels ou massifs, ainsi que les déportations de personnes protégées hors des territoires occupés».

Des soldats israéliens lors d'une opération terrestre dans le nord de la bande de Gaza (Photo, AP).

Les Palestiniens sont «profondément traumatisés» et ne disposent d'aucune voie de recours ou de représentation, même par l'intermédiaire de l'Administration palestinienne, a clarifié Mustafa.

«En fin de compte, ce sont les Palestiniens qui vont payer le prix. Nous les avons vus payer le prix. Ils ont des moyens très limités pour riposter pour l'instant, mais, comme je l'ai dit, cette riposte se fera progressivement au fil du temps», a-t-elle prévenu.

Interrogée sur les attaques de colons, l'armée israélienne répond généralement qu'elle cherche à désamorcer le conflit et que les troupes «sont tenues d'agir» si des citoyens israéliens enfreignent la loi. Elle répond rarement aux demandes de commentaires sur des incidents spécifiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
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  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.