Jour d'élections à haut risque en RDC: «chaos» et retards au démarrage

Une électrice s'apprête à voter à Kinshasa le 20 décembre 2023 (Photo de JOHN WESSELS / AFP).
Une électrice s'apprête à voter à Kinshasa le 20 décembre 2023 (Photo de JOHN WESSELS / AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Jour d'élections à haut risque en RDC: «chaos» et retards au démarrage

  • Le début du vote était programmé à 06H00 locales
  • Les élections se déroulent dans un pays très riche en ressources naturelles mais où les deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté

KINSHASA: Entre énervement, bousculades et saccages, les Congolais de RDC ont voté tant bien que mal mercredi pour des élections à haut risque auxquelles le président sortant, Félix Tshisekedi, se représente face à une opposition morcelée qui a rapidement dénoncé des "irrégularités".

Le début du vote était programmé à 06H00 locales. Mais cela n'a été le cas que dans de très rares endroits et, au vu des ouvertures tardives de nombreux bureaux, le scrutin ne sera pas clos comme prévu à 17H00 (15H00 GMT dans l'est du pays couvrant deux fuseaux horaires, 16H00 GMT dans l'ouest).

"Les bureaux qui ont ouvert en retard fonctionneront durant 11 heures, comme le prévoit la loi, pour permettre à chaque électeur de voter", a indiqué dans un message officiel une responsable de la Commission électorale (Céni).

Les élections se déroulent dans un pays très riche en ressources naturelles mais où les deux tiers de la population vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale. Et où les jeunes, très nombreux (60% de la proportion a moins de 20 ans), sont pour beaucoup sans emploi.

Certaines autorités locales, dans des zones d'accès difficile, commençaient même à dire que les élections auraient lieu jeudi chez elles, du fait de la livraison tardive du matériel électoral.

Mais la pagaille n'a pas non plus épargné la capitale.

"Je suis arrivé à 08H00 et j'ai voté vers 15H30", témoigne au sortir d'un bureau de vote de Kinshasa Roland Kengo, ingénieur de 44 ans. "Il y a eu beaucoup de désordres à l'ouverture, c'était difficile... mais c'est fait, j'ai voté", ajoute-t-il.

Près de 44 millions d'électeurs inscrits, sur un total d'environ 100 millions d'habitants, sont appelés à élire leur président, mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, leurs conseillers communaux.

Autre première, des Congolais de la diaspora pouvaient voter dans cinq pays.

Plus de 100 000 candidats sont sur les rangs pour les quatre scrutins, dont les résultats ne seront pas connus avant plusieurs jours.

Pannes

Plusieurs missions d'observation des élections sont déployées.

Celle des églises catholique et protestante a fait en fin de matinée un premier point confirmant l'ampleur des dysfonctionnements. Près du tiers des bureaux n'étaient pas ouverts, des pannes des "machines à voter" avaient provoqué l'interruption du vote dans 45% des bureaux et près de 6% avaient été saccagés.

A la présidentielle, élection à un seul tour, Félix Tshisekedi, 60 ans, est candidat à un second mandat face à 18 autres postulants.

Il a voté dans l'après-midi dans un bureau de Kinshasa, souriant, vêtu d'une chemise à petits carreaux bleus et acclamé par une foule de supporters hystériques. Il n'a pas fait de déclaration.

Durant la campagne, il a demandé aux électeurs cinq ans de plus pour "consolider les acquis".

Son principal challenger, Moïse Katumbi, 58 ans, riche homme d'affaires et ancien gouverneur de la province minière du Katanga (sud-est), a été particulièrement ciblé par ses attaques.

Parmi les autres candidats figurent Martin Fayulu, 67 ans, qui affirme que la victoire lui a été volée à la présidentielle de 2018, et le Dr Denis Mukwege, 68 ans, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.

Les trois opposants ont tous dénoncé "chaos" et "irrégularités".

"C'est un chaos total", a même lancé Martin Fayulu après avoir voté à Kinshasa, en accusant encore une fois la Céni de vouloir à tout prix "faire passer" Félix Tshisekedi. Moïse Katumbi, qui a voté dans son fief de Lubumbashi, a quant à lui demandé aux électeurs de "surveiller" le dépouillement "jusqu'à la fin".

Des soupçons de fraude ont provoqué des incidents dans plusieurs sites de vote, avec mises à sac et violences à l'encontre d'agents de la Céni.

Le processus électoral est aussi empoisonné par la situation sécuritaire dans l'est, qui connait un pic de tension depuis deux ans avec la résurgence de la rébellion du M23 soutenue par Kigali.

Les combats se sont calmés depuis une dizaine de jours, mais les rebelles continuent d'occuper de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, dans lesquels les habitants sont privés de vote.

A Goma, la capitale provinciale, Irène Uwimana, 25 ans, était censée voter. Mais elle n'a trouvé son nom nulle part sur les listes électorales. "Je suis fâchée... Nous serons dirigés par des incompétents que nous n'aurons pas votés", s'énerve la jeune femme.

L'ONU et l'Union européenne se sont inquiétées des "discours de haine" et ont appelé à un scrutin transparent et apaisé.

Lors de le campagne, certains candidats d'opposition ont été accusés d'être des "étrangers", une arme redoutable pour les discréditer dans ce pays meurtri par des années de conflits avec ses voisins et où la double nationalité est interdite.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.