De violents raids israéliens secouent le sud du Liban

Une unité d'artillerie israélienne tire des obus sur le Liban, le 19 décembre 2023 (Photo, Reuters).
Une unité d'artillerie israélienne tire des obus sur le Liban, le 19 décembre 2023 (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Jeudi 21 décembre 2023

De violents raids israéliens secouent le sud du Liban

  • Les avions de combat israéliens ont effectué des raids matinaux visant les zones forestières entre Ain Ebel et Bint Jbeil, ainsi que la périphérie d’Aïta ach-Chab
  • Dans le deuxième incident de ce type, l'armée israélienne a pris pour cible les funérailles d'un combattant du Hezbollah qui se déroulaient dans la ville frontalière de Blida

BEYROUTH: Des attaques de missiles et d'artillerie israéliennes ont secoué des zones le long de la frontière sud du Liban et au cœur du Liban-Sud mercredi, dans ce que les observateurs considèrent comme la série de raids la plus violente de ces dernières semaines.

Samer Wehde, correspondant de guerre au Sud-Liban, a déclaré à Arab News que «le sol a tremblé sous nos pieds».

Il a indiqué que les Israéliens semblaient utiliser de nouveaux types de missiles et a ajouté que les «sons terrifiants» pouvaient être entendus à Nabatieh, Al-Zahrani et Iqlim al-Tuffah.

Les raids israéliens ont visé la périphérie de Kfar Chouba, Kfarhamam, la ferme de Salamiyah et Halta dans le secteur est.

Les villes de Yarin et Marwahin, la périphérie de Naqoura et la montagne de Labweh, ainsi que les zones entourant Meiss el-Jabal et Hula, ont également été touchées.

Pendant ce temps, le Hezbollah a déclaré qu'il visait des sites militaires israéliens, notamment Al-Abad et Ruwaizat al-Alam.

Le groupe militant a signalé que cinq de ses combattants avaient été tués au cours des dernières quarante-huit heures, ce qui porte le nombre de morts à 113 depuis le début des combats le 8 octobre.

Une source de sécurité a révélé à Arab News que l'armée israélienne utilisait des drones au-dessus de la zone frontalière pour repérer des cibles et contrôler le terrain depuis les airs.

Les avions de combat israéliens ont effectué des raids matinaux prenant pour cibles les zones forestières entre Ain Ebel et Bint Jbeil, ainsi que la périphérie d’Aïta ach-Chab, tandis que l'artillerie israélienne a bombardé Tell en-Nhas et Talat al-Awidah.

Des drones israéliens ont également survolé les villages de Majdal Zoun et Chama.

Lors du deuxième incident de ce type, l'armée israélienne a pris pour cible les funérailles d'un combattant du Hezbollah qui se déroulaient dans la ville frontalière de Blida.

Trois obus d'artillerie, tirés depuis le site militaire israélien d'Al-Bayad, ont frappé la périphérie nord de la ville, atterrissant à quelques mètres des funérailles de Hassan Ibrahim. Aucun blessé n'a été signalé.

La ville d’Aïta ach-Chab a été prise pour cible il y a quelques jours lors de la procession funéraire d'un combattant du Hezbollah.

Sirènes en Haute Galilée

Des avions espions israéliens ont survolé la ville frontalière de Rab el-Thalathine alors que des personnes en deuil se rassemblaient pour les funérailles d'un membre du Hezbollah tué par un missile tiré par un drone mardi.

Un message texte contenant des instructions du Hezbollah à l'intention de la population du sud, en particulier des villes frontalières, a été diffusé sur les réseaux sociaux.

Les habitants ont été avertis de se conformer aux «règlements» afin de protéger les combattants du parti «pour qu'aucun d'entre nous ne prenne part à une effusion de sang directe ou indirecte».

Le message du Hezbollah disait: «Soyez discrets si vous assistez à des mouvements de militaires ou autres combattants, car nous sommes chargés de leur sécurité», et il déconseille aux habitants de photographier les sites de lancement de missiles.

Les sirènes ont retenti en Haute Galilée tôt ce mercredi lorsque quatre missiles intercepteurs israéliens ont explosé au-dessus de Blida.

Les raids israéliens ont visé les banlieues d’Aïta ach-Chab et de Ramiya, tandis que le Hezbollah a tiré deux missiles sur la colonie de Metula.

L'armée israélienne a bombardé une zone proche de maisons résidentielles dans la ville d'Aitaroun, et deux obus sont tombés à la périphérie de Maroun al-Ras.

Israël a déclaré mercredi que ses avions de guerre avaient bombardé «des cibles du Hezbollah au Liban, notamment des infrastructures et des sites militaires».

Selon les médias israéliens, deux missiles ont été lancés depuis le Liban-Sud en direction du site israélien de Metula, en Haute-Galilée.

Hassan Ezzedine, député du Hezbollah, a déclaré mercredi que le groupe continuait à se battre le long d'un front allant de Naqoura aux fermes de Chebaa.

«Nous sommes capables de dissuader l'ennemi de son agression et nous sommes surtout préoccupés par notre patrie, le Liban, sa souveraineté, ses intérêts et tous les Libanais», a-t-il prévenu.

L'escalade de la violence mercredi a forcé de nombreuses personnes qui n'étaient pas disposées à quitter leurs villages à se diriger vers des zones sûres, en particulier la ville de Tyr.

Plus de 24 000 personnes déplacées se sont enregistrées auprès du département de gestion des catastrophes naturelles de l'Union des municipalités de la région de Tyr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Short Url
  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Short Url
  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Short Url
  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.