En Libye, du théâtre pour combler les divisions

Des acteurs jouent une scène lors de la 12e édition du festival du théâtre national à Tripoli, le 20 décembre 2023. (Photo par Mahmud Turkia AFP)
Des acteurs jouent une scène lors de la 12e édition du festival du théâtre national à Tripoli, le 20 décembre 2023. (Photo par Mahmud Turkia AFP)
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Publié le Dimanche 24 décembre 2023

En Libye, du théâtre pour combler les divisions

  • La pièce «Hassituha» («vous l'avez ressentie»), jouée dans l'enceinte du Théâtre des Scouts à Tripoli, a voyagé depuis Marj, dans l'est libyen
  • Elle évoque «ce que vivent bien des gens de nombreuses villes libyennes du point de vue de la pauvreté, des conflits, du manque d'opportunités et de la stagnation économique», précise Ali Qadiri, metteur en scène de «Hassituha»

TRIPOLI, Libye : De blanc vêtu, un homme fait semblant d'armer une fronde en direction d'un autre: cette œuvre venue de l'Est de la Libye symbolise les divisions avec l'Ouest, mais aussi la renaissance du Festival national de théâtre, après 15 ans d'absence.

L'événement, organisé à Tripoli et Misrata (à 200 kms à l'est), a rassemblé cette semaine des troupes de 11 villes de toute la Libye, pays en proie à l'instabilité politique depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.

La pièce «Hassituha» («vous l'avez ressentie»), jouée dans l'enceinte du Théâtre des Scouts à Tripoli, a voyagé depuis Marj, dans l'est libyen. Malgré les rivalités persistantes entre Est et Ouest, plus d'un millier de personnes ont assisté à la représentation.

Le pays nord-africain est gouverné par deux exécutifs rivaux: l'un à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre dans l'Est, incarné par le Parlement, affilié au camp du maréchal Khalifa Haftar.

«Certains dans le public ont fondu en larmes devant les expressions si sincères des acteurs», a expliqué à l'AFP Muhammad Khaitouni, soulignant que même si l’œuvre était essentiellement mimée, les comédiens «ont réussi à nous transmettre le sens» du texte.

Accompagné de son père et de deux frères, Khaled Muwadhaf, 14 ans, souligne à quel point la pièce met en évidence le chaos, la pauvreté et la corruption politique qui règnent encore dans le pays.

Elle évoque «ce que vivent bien des gens de nombreuses villes libyennes du point de vue de la pauvreté, des conflits, du manque d'opportunités et de la stagnation économique», précise Ali Qadiri, metteur en scène de «Hassituha».

Fathi Kahloul, comédien, se dit «ravi de l'accueil du public et de la grande réussite» du Festival, estimant que les représentations ont «ressuscité le théâtre» en Libye.

La dernière édition du Festival national des arts dramatiques remonte à 2008, vers la fin du régime Kadhafi, quand il avait prévu qu'il ne revienne qu'une fois tous les quatre ans.

- «Rallumer la flamme» -

«Le théâtre a été affecté par la réalité politique et sociale du pays, mais aujourd'hui nous sommes là pour rallumer la flamme», assure à l'AFP Anwar Tir, directeur du Festival.

Ce Festival n'a pas été conçu, dit-il, comme une compétition entre les oeuvres mais comme «une occasion pour tous les artistes libyens de se retrouver sur une scène» commune.

Plus de 60 dramaturges et interprètes ont répondu présent, ainsi que des dizaines de metteurs en scène et d'auteurs.

Comme «Hassituha», d'autres pièces ont évoqué des questions qui hantent la société libyenne: les souffrances, les affrontements sanglants entre camps rivaux, la chute du niveau de vie dans un pays pourtant très riche en pétrole.

L'actrice Salwa Maqsabi, en provenance de la métropole de l'Est, Benghazi, est «heureuse de participer à ce bel évènement». «Le théâtre unit et ne divise pas, et il réussira là où les politiques ont échoué», estime-t-elle.

- La tragédie de Derna -

Une troupe -- «Ajyal» («Générations») - est même originaire de Derna, ville de l'Est ravagée le 11 septembre par des inondations massives qui ont fait des milliers de morts et disparus, et plus de 40.000 déplacés.

«Nous sommes venus avec notre lot de blessures, de douleurs et de pertes, mais nous sommes optimistes pour notre pays et ses artistes qui ont réussi à faire revivre le théâtre national», explique à l'AFP Milad Hasadi, directeur du Théâtre national de Derna.

«Nous devons encourager et soutenir tous les théâtres libyens, car leur rôle est important pour rejeter la division, unir les Libyens et semer le sourire et l'espoir dans nos vies», a-t-il ajouté.

Pour le sous-secrétaire au ministère de la Culture, Abdel Basset Buganda, l'objectif est de relancer durablement la scène théâtrale et artistique libyenne.

L'interruption «a été causée par la négligence et les conflits politiques qui ont porté préjudice aux arts, en particulier au théâtre». Mais, selon lui, la Libye est aujourd'hui unie «avec tous ses artistes pour surmonter» ses divisions.

 


L'Iftar chez Virgin Izakaya : Un menu japonais moderne pour rompre le jeûne

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  • Au cœur de l'île Bluewaters de Dubaï, Virgin Izakaya apporte une touche originale au repas de l'Iftar ce Ramadan, en combinant l'art de la cuisine japonaise avec l'esprit du mois sacré
  • Le voyage de l'Iftar commence par la douceur de succulentes dattes, un clin d'œil à la tradition, avant de se déployer dans une gamme de plats qui équilibrent les saveurs, les textures et l'innovation

DUBAI : Au cœur de l'île Bluewaters de Dubaï, Virgin Izakaya apporte une touche originale au repas de l'Iftar ce Ramadan, en combinant l'art de la cuisine japonaise avec l'esprit du mois sacré. Connu pour sa fusion de saveurs japonaises traditionnelles et contemporaines, Virgin Izakaya propose un menu d'Iftar bien pensé qui invite les clients à se laisser tenter par une expérience d'izakaya vraiment moderne.

Le voyage de l'Iftar commence par la douceur de succulentes dattes, un clin d'œil à la tradition, avant de se déployer dans une gamme de plats qui équilibrent les saveurs, les textures et l'innovation. Chaque plat est une fusion délicate de techniques culinaires japonaises avec des ingrédients frais et des touches saisonnières subtiles.

Un apéritif savoureux : Salade d'algues et saumon nigiri

Le menu de l'Iftar débute par une salade d'algues, un mélange rafraîchissant d'algues, de pommes vertes, de noix de cajou grillées et de kimchi au sésame, le tout assaisonné d'une sauce au sésame. Le croquant des algues et la douceur subtile des pommes font de ce plat un parfait départ léger et frais pour rompre le jeûne. La saveur du sésame, bien que discrète, rehausse le profil général de la salade, lui donnant une touche satisfaisante mais délicate.

Ensuite, le Nigiri de saumon offre un goût de la mer avec son nigiri parfaitement conçu. Le saumon, associé à une délicate base de riz, à une sauce dashi et à une touche de wasabi et de gingembre mariné, offre une saveur japonaise authentique, avec une fraîcheur qui se démarque. Il s'agit d'une excellente introduction aux saveurs fraîches et nettes qui suivront.

Un délice savoureux : Roti de canard

Virgin Izakaya présente son Roti de canard, un plat plus gourmand. Ce plat associe du canard confit à un roti fin et croustillant, accompagné d'une sauce hoisin-tomate, d'un aïoli au gingembre, de concombres et d'un peu de kimchi au sésame. Le canard est tendre et l'équilibre des saveurs est tout à fait impressionnant - riche sans être envahissant. Le roti fin ajoute de la légèreté au plat, ce qui en fait un choix parfait pour un repas d'Iftar où chaque bouchée doit vous satisfaire sans vous alourdir.

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Roti de canard et Riz frit au poulet. (Photo: ANJ)

Un festin savoureux : Riz frit au poulet

Enfin, le riz frit au poulet constitue une conclusion satisfaisante à l'expérience de l'Iftar. Avec du blanc de poulet grillé, du riz aux œufs et un éventail d'ingrédients savoureux comme des graines de sésame, des oignons croustillants et de la sauce anguille, ce plat offre à la fois de la profondeur et du croquant. Le poulet moelleux apporte une texture réconfortante et le riz est imprégné de saveurs, ce qui constitue une fin de repas profondément satisfaisante.

Une ambiance parfaite pour l'occasion

L'emplacement magnifique de Virgin Izakaya sur l'île Bluewaters offre plus qu'une expérience culinaire délicieuse, c'est aussi un festin visuel. Le restaurant allie modernité et influence japonaise dans son décor, qui s'accordent avec la vivacité de ses plats, tandis que son espace extérieur offre une vue imprenable sur la plage de JBR et le port de plaisance. Que vous profitiez de l'air frais ou de la décoration japonaise, l'ambiance de Virgin Izakaya rehausse l'expérience gastronomique, ce qui en fait un lieu idéal pour un rassemblement du Ramadan.

Une expérience gastronomique unique pour le Ramadan

Le menu Iftar de Virgin Izakaya est un magnifique témoignage de la polyvalence de la cuisine japonaise, mêlant tradition et innovation créative. Dans un cadre élégant et accueillant, avec un service impeccable, c'est une invitation à vivre le Ramadan d'une manière unique et mémorable. Situé sur l'île Bluewaters, le restaurant offre une expérience culinaire où chaque bouchée est une exploration de la saveur et de la tradition.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


Les nuits de Ramadan prennent vie dans la ville historique de Djeddah

Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
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  • Les visiteurs parcourent des marchés animés et visitent des sites historiques
  • Des ateliers de calligraphie arabe, de poterie et d'autres activités artisanales sont proposés, mettant en valeur l'héritage artistique de la région du Hejaz

DJEDDAH : Pendant le mois sacré du Ramadan, le quartier historique d'Al-Balad, à Djeddah, s'anime d'un mélange unique de culture, d'artisanat traditionnel et de délices authentiques.

Son festival, qui se déroule tout au long du mois, souligne également l'importance historique d'Al-Balad, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Des ateliers de calligraphie arabe, de poterie et d'autres activités artisanales sont proposés, mettant en valeur l'héritage artistique de la région du Hejaz.

Les enfants peuvent profiter de divertissements interactifs conçus pour les initier à la culture et au patrimoine de l'Arabie saoudite.

Lors d'une visite, Arab News s'est entretenu avec plusieurs visiteurs qui ont prôné les charmes de la vieille ville.

Salem Al-Harthi, un citoyen saoudien, a exprimé son admiration pour Al-Balad, la qualifiant de "destination incomparable" pendant le Ramadan.

"Le charme historique et l'énergie festive qui y règnent en font l'endroit idéal pour vivre l'essence du mois sacré", a-t-il déclaré.

Hamad Al-Shemmari, originaire de Hail et venu accomplir la Omra avec sa famille, a fait part de son enthousiasme : « Ces ruelles étroites et sinueuses nous transportent dans une autre époque ».

« L'ambiance, la nourriture, tout dans cet endroit rend le ramadan spécial », a-t-il ajouté. 

Mahmoud Al-Nori, qui vient de Syrie pour la première fois, a été séduit par la beauté architecturale et le dynamisme de la région. « J'avais entendu parler du charme de Djeddah, mais en vivre l'expérience pendant le ramadan, c'est tout à fait magique ».

« Une nuit ici n'est tout simplement pas suffisante pour tout voir », a-t-il noté. 

L'une des attractions les plus appréciées du festival est la cuisine de rue. Après les prières du soir, des centaines de vendeurs installent leurs étals, portant des vêtements traditionnels et chantant des chansons folkloriques pour inciter les visiteurs à goûter aux délices locaux.

Parmi eux, Muath Al-Bukiri, un jeune entrepreneur qui, avec ses amis, a ouvert un stand de balila (pois chiches bouillis) et de foie haché.

"Nous voulions faire quelque chose de significatif pendant le Ramadan, et cela a été une expérience extraordinaire", a-t-il déclaré, soulignant la popularité de ces plats parmi les jeunes et les moins jeunes.

Al-Balad est devenu une plaque tournante pour les familles qui souhaitent célébrer le ramadan dans un cadre authentique.

Abdulaziz Al-Ahmadi, 54 ans, aime emmener sa famille se promener dans les rues historiques et partager des histoires du passé. « Cet endroit nous ramène à nos racines ». a-t-il lancé. 

« C'est là que nos ancêtres ont vécu, et aujourd'hui, nous vivons le Ramadan dans les mêmes rues qu'eux », a-t-il affirmé. 

La cour Al-Hazazi est un lieu de rassemblement populaire, où des dizaines d'étals de nourriture traditionnelle créent une scène nocturne animée. Les habitants de tout Djeddah se rassemblent dans ce qui est devenu une tradition annuelle pour profiter de l'atmosphère festive.

« Se rendre à Al-Balad pour profiter de l'atmosphère vibrante des familles, des saveurs délicieuses du kebdah et de la balila, et de la brise fraîche du soir est devenu une tradition annuelle pour ma famille et moi », a précisé Mohammed ben Zagir lors de son entretien avec Arab News.

« Ici, on peut vraiment vivre l'essence du ramadan, à l'endroit même où vivaient nos ancêtres. Cela nous fait remonter le temps et nous permet d'assister à la transformation que nous vivons aujourd'hui sous tous les angles », a-t-il révélé. 

La saison du Ramadan dans la ville historique de Djeddah joue un rôle crucial dans le soutien aux entrepreneurs et artisans locaux.

Les marchés du patrimoine offrent aux petites et moyennes entreprises une plateforme pour présenter leur artisanat, qu'il s'agisse de produits faits à la main ou de spécialités culinaires.

Sous la supervision du programme du district historique de Djeddah et du ministère de la Culture, le festival du Ramadan continue de gagner en popularité, attirant apparemment plus d'un million de visiteurs au cours de la première semaine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite dévoile son pavillon Al-Ahsa à l'exposition internationale de la Triennale de Milan

L'Arabie saoudite dévoile son pavillon Al-Ahsa à l'exposition internationale de la Triennale de Milan
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  • Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a annoncé la participation inaugurale du Royaume à la 24e exposition internationale du musée du design de la Triennale de Milan
  • Organisée par Lulu Almana et Sara Al-Omran, avec Alejandro Stein comme directeur créatif, l'exposition est accueillie par la Commission de l'architecture et du design et sera intitulée "Maghras : Une ferme pour l'expérimentation"

DAMMAM : Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a annoncé la participation inaugurale du Royaume à la 24e exposition internationale du musée du design de la Triennale de Milan, en Italie, qui se tiendra plus tard cette année, avec un pavillon consacré à l'oasis agricole d'Al-Ahsa.

Organisée par Lulu Almana et Sara Al-Omran, avec Alejandro Stein comme directeur créatif, l'exposition est accueillie par la Commission de l'architecture et du design et sera intitulée "Maghras : Une ferme pour l'expérimentation". Elle se tiendra du 13 mai au 9 novembre.

L'exposition explorera l'intersection des traditions agricoles, des changements écologiques et de la mémoire culturelle dans un paysage qui se transforme rapidement. L'exposition s'inspire des recherches, des interventions artistiques et des programmes communautaires mis en place à Maghras, une ferme et un espace interdisciplinaire à Al-Ahsa.

Al-Ahsa, située dans la province orientale, a été historiquement définie par ses abondantes sources d'eau. Elle a subi d'importantes transformations environnementales et sociales, à l'image des changements plus larges survenus dans les communautés agraires du monde entier. La région est cultivée depuis le troisième millénaire avant notre ère.

Le pavillon prend la forme d'un maghras transplanté - une unité de terre traditionnelle définie par quatre palmiers. Grâce à des vidéos, des installations sonores et des programmes participatifs, l'exposition invite le public à s'engager dans l'évolution des écosystèmes agricoles d'Al-Ahsa.

En amont de l'exposition, des artistes, des architectes et des chercheurs ont collaboré avec les communautés agricoles d'Al-Ahsa, recueillant des informations de première main sur le paysage changeant de la région. Cet échange de connaissances a été approfondi par des spectacles, des projections de films et des ateliers locaux qui étudient les liens profonds entre la culture et l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com