Les pieds à Bethléem, le cœur à Gaza: Sombre Noël en Terre sainte

Les jeunes palestiniens membres du mouvement scout brandissent des banderoles condamnant et appelant à la fin du conflit dans la bande de Gaza entre Israël en Cisjordanie occupée, le 24 décembre 2023 (Photo, AP).
Les jeunes palestiniens membres du mouvement scout brandissent des banderoles condamnant et appelant à la fin du conflit dans la bande de Gaza entre Israël en Cisjordanie occupée, le 24 décembre 2023 (Photo, AP).
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Publié le Lundi 25 décembre 2023

Les pieds à Bethléem, le cœur à Gaza: Sombre Noël en Terre sainte

  • Les touristes ont fui la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre
  • Les chrétiens palestiniens n'ont, eux, pas le coeur aux célébrations, largement annulées par la municipalité

BETHLÉEM: Pas de sapin gigantesque, pas de crèche flamboyante, peu de joie. Un voile de tristesse a enveloppé Bethléem dimanche, ville qui se pare habituellement de ses habits de fête à l'occasion de Noël, terni cette année par la guerre dans la bande de Gaza.

Peu de fidèles et de touristes ont foulé les pavés de la ville palestinienne de Cisjordanie occupée qui, selon la tradition chrétienne, a vu naître Jésus-Christ.

Les touristes ont fui la région depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre. Les chrétiens palestiniens n'ont, eux, pas le coeur aux célébrations, largement annulées par la municipalité, ne pouvant rester indifférents au sort de leurs concitoyens, assiégés et bombardés à Gaza.

"Ils sont nombreux à mourir pour cette terre, c'est très difficile de célébrer quelque chose alors que notre peuple se meurt", estime Nicole Najjar, étudiante de 18 ans, sur la place de la Mangeoire désertée.

Face à la basilique de la Nativité, une oeuvre d'art évoquant le drame de Gaza a été installée à terre, en lieu et place de la crèche grandeur nature et du colossal sapin: Marie et Joseph, statues grises, au milieu d'un fatras de débris et de tôle, derrière des barbelés.

Sur l'immeuble d'à côté, une grande banderole: "Arrêtez le génocide, arrêtez le déplacement, levez le blocus": "les cloches de Bethléem sonnent pour un cessez-le-feu à Gaza".

La guerre entre le Hamas et Israël a été déclenchée le 7 octobre par l'attaque de commandos du mouvement palestinien sur le sol israélien, faisant environ 1.140 morts, en majorité des civils, d'après les autorités israéliennes. En représailles, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, pilonnant la bande de Gaza, où plus de 20.400 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon le gouvernement du Hamas.

Dans le territoire palestinien, gouverné par le Hamas, des chrétiens, dont le nombre est estimé à un petit millier, ont pris refuge dans des églises qui n'ont pas été épargnées par les combats.

La semaine dernière, une mère et sa fille ont été tuées par des tirs israéliens dans l'enceinte de l'église de la Sainte-Famille dans la ville de Gaza, selon le patriarcat. Le pape François a dénoncé des bombardements et des tirs ciblant "des civils sans défense".

«Pas de place pour eux»

Le président français Emmanuel Macron a exprimé au patriarche latin de Jérusalem "sa vive préoccupation" face à "la situation dramatique" de cette église où les deux femmes ont été tuées "de manière indigne", a indiqué dimanche l'Elysée.

"Nous ne vous abandonnons pas", a déclaré à l'adresse des Gazaouis le patriarche, Pierbattista Pizzaballa, lors de son homélie de la messe de minuit.

"Ils n'ont plus d'endroit sûr, de maison, de toit, ils sont privés de tout ce qui est essentiel à la vie, ils meurent de faim et plus encore, ils sont exposés à une violence incompréhensible. Il semble qu'il n'y ait pas de place pour eux, non seulement physiquement, mais aussi dans l'esprit de ceux qui décident du sort des peuples", a-t-il ajouté, devant quelques centaines de fidèles réunis dans l'église Sainte-Catherine.

La parade de scouts, qui réveille habituellement la ville à coups de cornemuses et tambourins, a laissé place à un défilé silencieux en début d'après-midi. "Nous voulons la vie, pas la mort", proclamait une des banderoles tenues par des enfants.

Dans la matinée, un immense drapeau palestinien a été déplié sur la place de la Mangeoire, tenu par chaque bout par des adultes et des enfants, chrétiens et musulmans.

"Cette année est différente des autres, elle est faite de tristesse, de chagrin, de destruction, de privation et de perte", se désole Mervat Murra, 50 ans, créatrice de mode à Bethléem.

«Atrocité»

Autour de la place de la Mangeoire, la famille Giacaman a ouvert son magasin de crèches et autres objets d'art liturgique pour la première fois depuis le 8 octobre, sans illusion.

"Pendant le Covid, on a eu deux mauvaises années mais ce n'est rien comparé à ça", note Amir Giacaman, 29 ans.

"Nous n'avons pas le goût aux célébrations alors que Gaza connaît un génocide et même ici en Cisjordanie, nous pleurons de jeunes gens tués par les Israéliens et d'autres détenus chaque jour", dit à l'AFP Mitri Raheb, pasteur d'une église luthérienne de Bethléem.

Les hostilités à Gaza ont fait tâche d'huile en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 300 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens.

"Tout ce que nous voulons pour Noël c'est un cessez-le-feu, durable, pour mettre fin à cette atrocité", dit Mitri Raheb.

"Bethléem a donné Jésus au monde. Il est grand temps que le monde donne la paix à Bethléem et à Gaza".


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com