De Londres à Gaza, un pont d’aide humanitaire

Le deuxième convoi de l’association caritative MAP, composé de cinq camions transportant des médicaments et des fournitures médicales d’une valeur de 500 000 dollars (1 dollar = 0,91 euro), entre à Gaza via le terminal de Rafah. (Photo fournie/MAP)
Le deuxième convoi de l’association caritative MAP, composé de cinq camions transportant des médicaments et des fournitures médicales d’une valeur de 500 000 dollars (1 dollar = 0,91 euro), entre à Gaza via le terminal de Rafah. (Photo fournie/MAP)
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Publié le Lundi 25 décembre 2023

De Londres à Gaza, un pont d’aide humanitaire

  • Les hôpitaux ont été mis hors service les uns après les autres
  • En plein cœur de la saison des dons, des centaines de groupes humanitaires et caritatifs ont recueilli des fonds pour aider les Palestiniens

DJEDDAH: Depuis plus de deux mois, le monde assiste, horrifié, au meurtre de plus de 20 000 Palestiniens, sans compter les 50 000 autres blessés et les millions de personnes déplacées dans la bande de Gaza à cause des bombardements incessants d’Israël. La situation est devenue incontrôlable au début de la guerre et le système de santé déjà fragile de l’enclave s’est effondré presque immédiatement. Mais l’espoir persiste.

Les hôpitaux ont été mis hors service les uns après les autres, lorsque des missiles ont pris pour cible certaines des installations les plus importantes et les plus spécialisées de Gaza, rendant impuissants les médecins et les agents de santé qui tentaient de sauver la vie des blessés. Des corps d’enfants calcinés ou criblés d’éclats d’obus, des parties de corps rassemblées dans des sacs et des victimes sans vie allongées sur le sol, puisque les brancards sont utilisés pour transporter les vivants… ces scènes sont désormais largement répandues et d’une horreur innommable.

Au cours des derniers mois, les médecins débordés soignant les victimes ont dû recourir à des interventions chirurgicales et à des amputations sans anesthésie, désinfectants oumédicaments. Face à cette situation sans issue, les approvisionnements ont diminué et moins d’un quart des 35 à 36 hôpitaux et 72 centres de soins de santé primaires de l’enclave sont opérationnels, mais la communauté internationale n’a pas abandonné la population de Gaza.

En plein cœur de la saison des dons, des centaines de groupes humanitaires et caritatifs, ainsi que des millions de personnes ont manifesté contre la guerre contre Gaza et recueilli des fonds pour aider les Palestiniens.

Pour répondre à la situation d’urgence, l’association caritative Medical Aid for Palestinians, basée à Londres, a lancé une campagne pour recueillir et fournir une aide médicale. Des responsables ont déclaré à Arab News que l’organisation caritative travaillait avec le ministère de la Santé à Gaza et livrait de l’aide médicale à ses entrepôts. L’aide est ensuite distribuée aux établissements du sud et du centre de Gaza, notamment l’hôpital Nasser, l’hôpital européen de Gaza à Khan Younès, l’hôpital Chouhada al-Aqsa dans la région centrale et l’hôpital Abou Youssef al-Najjar à Rafah.

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Pour répondre à la situation d’urgence, l’association caritative Medical Aid for Palestinians, basée à Londres, a lancé une campagne pour recueillir et fournir une aide médicale. (Photo fournie/MAP)

Jusqu’à présent, plus d’un million de dollars de fournitures médicales ont été rassemblés et un deuxième convoi a été envoyé pour livrer plus de 500 000 dollars (1 dollar = 0,91 euro) d’aide essentielle aux hôpitaux du sud de Gaza.

«Quatorze camions ont déjà été envoyés à Gaza et nous prévoyons d’en envoyer davantage», déclare Fikr Shalltoot, directrice de la MAP à Gaza, dans un entretien accordé à Arab News. «Deux camions de nourriture font actuellement la queue et nous espérons que l’aide pourra être acheminée dans les prochains jours. Ces camions contiennent de la nourriture, de l’eau et certains produits non alimentaires, notamment des matelas et des couvertures. Cette aide est principalement destinée à soutenir l’équipe à Gaza et sera distribuée aux personnes dans le besoin au sein des abris.»

L’association achète désormais du matériel médical pour les centres de traumatologie et de soins de santé primaires spécialisés, entre autres, en hématologie, en oncologie et en hémodialyse. Une quinzaine de camions devraient acheminer l’aide indispensable jusqu’à Gaza.

L’association MAP coopère également avec un certain nombre d’organisations, dont Save the Children, IRC et Shelterbox, pour acheminer des médicaments et des fournitures médicales vers Al-Arich. L’équipe de l’association sur le terrain sera chargée d’acheminer l’aide via Rafah et de la distribuer aux différents hôpitaux de Gaza.

«Nous travaillons en étroite coordination avec la société du Croissant-Rouge égyptien qui nous tient informés du mouvement des camions passant par Rafah, afin que notre équipe sur le terrain puisse aller à la rencontre des camions du côté palestinien. L’aide sera ensuite livréeaux entrepôts clés ou directement aux hôpitaux», déclare Fikr Shalltoot.

«Nous collaborons également avec d’autres centres de santé non affiliés au ministère de la Santé, notamment la Société palestinienne de secours médical, l’Association pour la culture et la libre pensée, l’association Abdel-Chafi et un certain nombre de centres de santé et ONG sur le plan local, afin de soutenir les soins de santé primaires dans les abris et les lieux où se trouvent les personnes déplacées à l’intérieur du pays.»

Au Royaume-Uni, la MAP continue d’influencer les décideurs au moyen de campagnes et de plaidoyers continus. L’objectif de l’association est de parvenir à un cessez-le-feu rapide et durable.

La MAP s’engage à la fois auprès du gouvernement britannique et des partis d’opposition britanniques, appelant ses partisans à tendre la main aux députés et à exiger la fin définitive des hostilités israéliennes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.