Noël au Liban: entre inquiétude, soulagement, et solidarité

Des Libannais se rassemblent pour assister à la cérémonie d'illumination de l'arbre de Noël sur la place Sassine, dans le quartier d'Achrafieh, à Beyrouth, la capitale du Liban, le 7 décembre 2022. (Photo, AFP)
Des Libannais se rassemblent pour assister à la cérémonie d'illumination de l'arbre de Noël sur la place Sassine, dans le quartier d'Achrafieh, à Beyrouth, la capitale du Liban, le 7 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 25 décembre 2023

Noël au Liban: entre inquiétude, soulagement, et solidarité

  • Le Liban, mis à rude épreuve par une crise profonde économique depuis plusieurs années, est désormais confronté une guerre à sa frontière sud
  • Certains Libanais se sentent coupables de fêter Noël ou ne le célèbrent pas en solidarité avec Gaza, tandis que d’autres passent les fêtes en famille dans la joie contre vents et marées

BEYROUTH: La diversité a toujours été l'une des principales composantes de la société libanaise. Elle se reflète dans les célébrations religieuses, les modes de vie et les opinions du pays. L’empathie et la résilience sont également des valeurs profondément ancrées chez les Libanais. Le pays, mis à rude épreuve par une crise profonde économique depuis plusieurs années, est désormais confronté une guerre à sa frontière sud. Arab News en français est allé à la rencontre de Libanais en cette période de Noël pas comme les autres.

Gaza et le sud du Liban dans tous les esprits

«Je fête Noël pour me retrouver avec ma famille, nous nous réunissons et créons des souvenirs ensemble. Plus je grandis, plus je vis cette période de manière mélancolique. Cette année est particulière, car il est difficile d’ignorer le génocide qui menace à Gaza et les bombardements dans le sud du Liban, qui me remplissent de colère et d’anxiété», explique à Arab News en français Tia, productrice de musique indépendante.

Les bombardements n’ont pas connu de trêve pendant les fêtes de Noël. Plus de 20 674 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, selon le dernier décompte du ministère de la Santé. 

«Je prends des mesures concrètes pour aider les Palestiniens en faisant des dons et en partageant des informations. J'ai témoigné de mon soutien en participant à des pop-up qui vendent des imprimés pour Gaza, ce qui m'a permis d'offrir des cadeaux de Noël intéressants», poursuit Tia.

Au Liban, plusieurs communautés chrétiennes célèbrent Noël, notamment les Arméniens, dont la plupart vivent dans le pays depuis des siècles.

«Un conflit parallèle s'est produit lors de la prise de contrôle de l'Artsakh. Pourtant, je n’encourage pas les personnes à porter une culpabilité émotionnelle, je pense qu'il faut agir si l'on a la capacité d'aider. Actuellement, la population libanaise a grandement besoin de fêtes joyeuses. Il est essentiel de donner la priorité à la santé mentale dans de telles circonstances», estime Garen, un Arménien résidant au Liban.

L'Azerbaïdjan et l'Arménie se disputent l'Artsakh, région du Caucase du Sud majoritairement peuplée d'Arméniens depuis des décennies. La victoire de l'Azerbaïdjan en septembre 2023 a permis à Bakou de s'emparer de ce territoire qui lui échappait jusqu'alors.

Les hésitations des Libanais de diaspora

La diaspora libanaise compte entre 4 et 14 millions de personnes, selon la prise en compte des descendants de première, deuxième, troisième, voire quatrième génération. Arab News en français a interrogé certains de ces Libanais de retour d'Europe pour les vacances de fin d’année.

«Je suis heureuse de rentrer chez moi, mais je ressens une certaine crainte. J'ai fait la fête avec modestie, par respect pour les événements tragiques en cours», raconte Andrea, étudiante en master à Paris.

«J'ai suivi de près la situation à Beyrouth et je me suis demandé si je devais annuler mon vol. Lorsque j'ai réalisé que le conflit était limité au sud du pays, le désir de retrouver ma famille, en particulier mes neveux jumeaux qui viennent de naître, a dépassé mon inquiétude», confie Carl, un expatrié libanais résidant au Luxembourg. «En tant que membres de la diaspora libanaise, nous soutenons Gaza, mais nos actions se limitent actuellement à la mobilisation et à la sensibilisation», précise Carl.

Des manifestations ont eu lieu dans les principales villes du monde, appelant à un cessez-le-feu contre la guerre à Gaza. Les internautes ont également utilisé les médias sociaux comme moyen de diffusion de l'information, dans un contexte de censure mondiale.

«Vu de l’extérieur, j’étais inquiet que les aéroports ferment, mais quand je suis arrivé à Beyrouth, ce malaise s'est dissipé. Je me réjouis de la grande réunion de Noël, d'autant plus qu'elle a semblé improbable pendant un certain temps», assure Wissam, un analyste de données vivant à Paris.

En 2006, lors du conflit entre le Hezbollah et Israël, l'aéroport de Beyrouth avait été temporairement fermé en raison d'intenses frappes aériennes israéliennes. Un scénario identique était redouté.

«Au début, j'ai hésité à rentrer de Paris. Je me sens coupable de ne pas être avec ma famille et mes amis pendant cette période. Mais les traditions demeurent importantes tant que nous sommes en vie... Je consacre mes prières à la paix, à l'amour et à la justice», explique Laeticia, une réalisatrice libanaise résidant à Paris.

Certains se sentent coupables de célébrer cette période de fêtes, mais préfèrent rester à l'étranger, d'autres ne fêtent pas Noël par solidarité avec Gaza et le Sud-Liban, et le reste vit un joyeux Noël en famille, contre vents et marées. Mais tous espèrent que la paix reviendra vite dans la région.

 


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.