Plus de 240 Palestiniens tués dans les frappes israéliennes en 24h selon le Hamas

Les personnes en deuil assistent au cortège funèbre de deux hommes tués lors d'une incursion de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés d'al-Fawwar, au sud d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 26 décembre 2023, au milieu des combats continus entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas dans la bande de Gaza. (Photo de HAZEM BADER / AFP)
Les personnes en deuil assistent au cortège funèbre de deux hommes tués lors d'une incursion de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés d'al-Fawwar, au sud d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 26 décembre 2023, au milieu des combats continus entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas dans la bande de Gaza. (Photo de HAZEM BADER / AFP)
Short Url
Publié le Mardi 26 décembre 2023

Plus de 240 Palestiniens tués dans les frappes israéliennes en 24h selon le Hamas

  • Au-delà de Gaza, le spectre d'un élargissement du conflit plane toujours, avec de nouveaux échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël à la frontière israélo-libanaise
  • Après des bombardements intenses israéliens, d'épais nuages de fumée se sont élevés au-dessus de Khan Younès, la grande ville du sud où Israël dit concentrer l'essentiel de son offensive

GAZA: Plus de 240 Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures dans les frappes israéliennes incessantes sur la bande de Gaza selon le Hamas, le chef d'état-major israélien prévenant mardi que la guerre durerait encore de "nombreux mois" malgré les appels pressants à un cessez-le-feu.

Au-delà de Gaza, le spectre d'un élargissement du conflit plane toujours, avec de nouveaux échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël à la frontière israélo-libanaise, où neuf soldats israéliens ont été blessés mardi par des tirs de roquettes du mouvement libanais.

Après des bombardements intenses israéliens, d'épais nuages de fumée se sont élevés au-dessus de Khan Younès, la grande ville du sud où Israël dit concentrer l'essentiel de son offensive contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Près de trois mois après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas en Israël, les combats au sol entre soldats israéliens et combattants palestiniens, de même que les bombardements aériens israéliens dévastateurs ne montrent aucun signe de répit.

Israël a juré de détruire le Hamas après cette attaque menée par des commandos infiltrés depuis Gaza, qui a fait environ 1 140 morts, la plupart des civils, selon les derniers chiffres officiels israéliens. Environ 250 personnes ont été enlevées, selon Israël, dont 129 restent détenues à Gaza.

Dans les opérations militaires israéliennes de représailles à Gaza, 20 915 personnes ont été tuées et 54 918 blessées, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Parmi les morts figurent 241 personnes tuées lors des 24 dernières heures dans les frappes intenses, a-t-il précisé.

«Nombreux mois»

La guerre a forcé 1,9 million de personnes à fuir leur foyer dans la bande de Gaza, soit 85% de la population selon l'ONU. La famine menace dans le territoire et la plupart des hôpitaux sont hors service.

Soumise par Israël à un siège total depuis le 9 octobre après plus de 16 ans de blocus israélien, l'étroite bande de terre a été touchée par une nouvelle coupure des télécommunications.

Outre Khan Younès, où sont massés de nombreux déplacés ayant fui les combats dans le nord, les frappes israéliennes ont visé la ville voisine de Rafah, plus au sud, où s'entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des camps de fortune.

Israël "prétend qu'il existe des zones habitées sûres mais cette attaque contredit ses mensonges", a lancé un survivant, Abou Baraa, dans les ruines d'une maison détruite par un bombardement à Rafah.

L'armée a lancé un nouvel ordre d'évacuation aux habitants du camp d'al-Bureij (centre) et ses alentours. Certains ont fui jusqu'à Rafah, où ils sont arrivés avec leurs bagages empilés sur le toit de leurs voitures, selon des images de l'AFP.

"Nous sommes profondément inquiets des bombardements israéliens continus sur le centre de Gaza. (...) Toutes les attaques doivent strictement respecter les principes du droit humanitaire international, notamment la distinction" entre civils et militaires, a dit le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme.

L'armée a annoncé mardi avoir frappé pendant la journée écoulée plus de 100 cibles du Hamas, dont des entrées de tunnels et des sites militaires à Jabaliya (nord) et à Khan Younès. Elle a publié des images de soldats accompagnés de chars, progressant à pied entre les ruines poussiéreuses, pendant que résonnaient des tirs.

Le mouvement palestinien a diffusé des images montrant des combattants ouvrant le feu et faisant exploser un char israélien.

Le Hamas "doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne déradicalisée" pour parvenir à la paix "avec les voisins palestiniens", a déclaré au Wall Street Journal lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Les objectifs de cette guerre ne sont pas faciles à atteindre. La guerre durera encore de nombreux mois", a souligné le chef d'état-major israélien, Herzi Halevi après avoir rencontré des soldats à Gaza.

Trois soldats tués, neuf blessés 

Mardi, l'armée a annoncé la mort de trois autres soldats dans les combats à Gaza, ce qui porte à 161 le nombre de militaires tués depuis le début de son offensive terrestre le 27 octobre.

Face aux conditions terribles de la population civile à Gaza, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a de nouveau appelé "à un cessez-le-feu immédiat".

L'aide internationale arrive toujours en quantité insuffisante et les efforts humanitaires "ne sont pas près de répondre aux besoins de la population de Gaza", selon lui.

Les efforts des médiateurs, surtout égyptien et qatari, n'ont jusque-là pas permis de parvenir à une nouvelle trêve humanitaire, en raison des positions intransigeantes des protagonistes.

Fin novembre, une trêve d'une semaine a permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens et l'entrée à Gaza d'importantes aides.

Selon l'armée israélienne, neuf soldats et un civil ont été blessés par des tirs de roquettes du Hezbollah dont l'une a touché une église dans le nord d'Israël.

Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont par ailleurs multipliées en Irak et en Syrie voisine. Et les Etats-Unis ont mené des frappes contre trois sites utilisés par des groupes pro-iraniens en Irak, qui ont fait un mort.

Lundi, l'Iran a accusé Israël d'avoir tué l'un de ses hauts-gradés, Razi Moussavi, dans une frappe en Syrie.

Le Hezbollah a dénoncé "cet assassinat" et Téhéran a promis de venger sa mort.


Le ministre israélien de la Défense s'oppose à ce qu'Israël contrôle Gaza après la guerre

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Short Url
  • «Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza»
  • Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti

TEL-AVIV: Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, s'est opposé mercredi à ce qu'Israël exerce un "contrôle" militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et appelé à une alternative palestinienne au Hamas pour gouverner le territoire palestinien.

"Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza", a déclaré M. Gallant lors d'un point de presse.

"J'appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à (...) déclarer qu'Israël ne mettra pas en place un contrôle civil sur la bande de Gaza (...) pas en place une direction militaire dans la bande de Gaza et qu'une alternative gouvernementale au Hamas va être préparée immédiatement", a-t-il ajouté.

M. Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti. "Les discours sur le +jour d'après+, tant que le Hamas n'est pas détruit, resteront de simples mots, des mots vides de contenu", a-t-il déclaré.

"La fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique", a répondu M. Gallant, alors qu'Israël mène depuis près de 10 jours des opérations au sol dans Rafah, à l'extrême-sud du territoire palestinien, pour y anéantir les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien.

Selon M. Gallant, "le +jour d'après le Hamas+ n'existera qu'avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux, formant une alternative de gouvernement au régime du Hamas. C'est, par dessus tout, dans l'intérêt de l'Etat d'Israël".

"L'idée d'une direction militaire et civile dans Gaza" est "négative et dangereuse pour l'Etat d'Israël", a-t-il insisté.

Si cela devait arriver "l'administration militaire de Gaza deviendrait le principal effort militaire et sécuritaire de l'Etat d'Israël ces prochaines années (...). Le prix à payer serait un bain de sang et des victimes, ainsi qu'un lourd coût économique".

Volée de critiques

Selon lui, le "plan de bataille" présenté par l'appareil militaire après l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, prévoyait d'oeuvrer "simultanément" à la destruction militaire du Hamas et "à la mise en place d'une alternative gouvernementale palestinienne non hostile" à Israël.

"J'ai soulevé ce sujet de façon répétée au gouvernement et n'ai reçu aucune réponse", a déploré M. Gallant.

"La première condition pour préparer le terrain à une autre entité est de détruire le Hamas et le faire sans chercher des excuses", a réagi sur Telegram M. Netanyahu, semblant implicitement critiquer le bilan de son ministre.

"Le ministre de la Défense qui a échoué le 7 octobre et qui continue d’échouer encore aujourd’hui (...) doit être remplacé afin d’atteindre les objectifs de la guerre", a lui réagi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite.

"Le peuple israélien n’acceptera pas de remettre Gaza au contrôle de l’Autorité terroriste palestinienne" et sa sécurité "ne sera assurée que par la détermination à gagner" a pour sa part rétorqué le ministre de la Justice, Yariv Levin, membre du Likoud de M. Netanyahu.

M. Gallant a "annoncé aujourd'hui son soutien à la création d'un Etat terroriste palestinien", a fustigé Betzalel Smotrich, ministre des Finances d'extrême droite.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne déclenchée en riposte à Gaza a fait plus de 35.000 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 


Pour Erdogan, Israël s'en prendra à la Turquie si le Hamas est vaincu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
Short Url
  • La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël
  • « Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza», a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu mercredi qu'Israël s'en prendra à la Turquie "tôt ou tard" s'il parvient à défaire le Hamas dans la bande de Gaza.

"Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza", a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara.

"Si on ne l'arrête pas, cet État voyou et terroriste jettera tôt ou tard son dévolu sur l'Anatolie", a-t-il jugé, faisant référence à la partie de la Turquie située en Asie mineure et qui représente la plus grande partie de son territoire.

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël pour le "forcer à accepter un cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant" à Gaza.

Contrairement aux Etats-Unis, à Israël et à l'Union européenne qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations de soutien au mouvement palestinien.

"Nous continuerons à soutenir le Hamas, qui lutte pour l'indépendance de son propre pays et qui défend l'Anatolie", a-t-il affirmé devant les députés de l'AKP.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, menant une vaste opération militaire dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 35.000 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


L'émir du Koweït demande au nouveau gouvernement de mener des réformes

L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
Short Url
  • L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement
  • Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril

RIYAD: L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement.

Selon l’agence de presse du Koweït, le cheikh Mechaal a déclaré: «Nous entamons une nouvelle phase de réformes, ce qui signifie que des mesures sérieuses doivent être prises.»

Il a ajouté que les ministres devraient «accélérer la mise en œuvre des projets de développement tant attendus, s’occuper des dossiers nécessaires et travailler sur les projets d’infrastructure, améliorer les soins de santé et le système éducatif et veiller à la transparence et à la préservation des fonds publics».

Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril et il a dissous le Parlement vendredi dernier lors d’un discours télévisé.

Il a exhorté les ministres à faire en sorte que le Koweït dispose d’une économie forte et durable en investissant dans le capital humain et en assurant la promotion de l’innovation et de la recherche scientifique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com