Le vélo cargo accélère avec le soutien de l'industrie automobile

A user tests a new model of electric cargo bike developped by French manufacturer Douze cycles in partnership with Japanese carmaker Toyota in Dijon, eastern France, on September 22, 2023 (Photo, AFP).
A user tests a new model of electric cargo bike developped by French manufacturer Douze cycles in partnership with Japanese carmaker Toyota in Dijon, eastern France, on September 22, 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 28 décembre 2023

Le vélo cargo accélère avec le soutien de l'industrie automobile

  • Sur le site de production de Renault Trucks de Saint-Priest, dans la banlieue de Lyon, les camions ne sont pas les seuls engins à sortir des lignes
  • Le poids lourd du secteur des vélos cargo, Douze Cycles, a installé sa nouvelle usine à Longvic, près de Dijon

LONGVIC: Décarboner l'atmosphère, décongestionner le trafic routier: le vélo cargo séduit de plus en plus, et plusieurs fabricants se sont lancés dans une production locale, accompagnés parfois de grands constructeurs automobiles.

Chez Renault Trucks, dans la banlieue de Lyon, en France, les camions ne sont plus les seuls engins à sortir des lignes.

Le constructeur (filiale du groupe suédois Volvo) s'est associé depuis un an à la start-up Kleuster pour assembler des vélos cargos.

L'objectif: "adresser le dernier kilomètre voire même le dernier mètre" d'une livraison en ville notamment, car les camionnettes, bien qu'électriques, "resteront dans un embouteillage" contrairement aux vélos, explique à l'AFP Julien Sonzini, directeur de la mobilité urbaine du constructeur.

Le nombre de vélos cargos, soit de longs vélos avec une plateforme ou une caisse, a presque doublé en France en 2022 (de 17.000 à 33.000), même s'il s'agit encore de faibles volumes, avec des prix souvent supérieurs à 5.000 euros.

A Paris, dans certains arrondissements, la majorité des colis de La Poste est déjà livrée en cycle.

Cyclo-logistique

Le poids lourd du secteur des vélos cargo, Douze Cycles, a installé sa nouvelle usine à Longvic, près de Dijon.

Pour son nouveau modèle, quelque 30% des clients devraient être des particuliers, pour transporter des enfants ou des courses à l'avant ou à l'arrière, et 70% des professionnels.

"On parle d'artisans, d'entreprises, qui utilisent ces vélos pour la cyclo-logistique", selon le fondateur de Douze Cycles, Thomas Coulbeaut.

En 2022, 738.454 vélos à assistance électriques (VAE) ont été vendus en France au cours de l'année (+12%), représentant 28% du marché.

Le nombre de vélos-cargos vendus, en grande partie électrifiés, a presque doublé (de 17 000 à 33 000) même s'il s'agit encore de faibles volumes.

Dans certains arrondissements de Paris, la majorité des colis de La Poste est déjà livrée en cycle et le groupe s'est engagé à acheter d'ici 2025 au moins 1 000 vélos cargos supplémentaires.

Le géant du commerce en ligne Amazon compte développer ses "pôles de micromobilité" - des dépôts plus petits que les entrepôts de périphérie, d'où il peut assurer la livraison en coeur de ville à pied ou à vélo - qui existent déjà dans plus de 20 villes européennes.

Peugeot Cycles doit aussi lancer en 2024 un premier vélo cargo destiné aux professionnels et fabriqué à Lyon par la start-up Beweel. Et des équipementiers automobiles ont également investi le créneau, comme Bosch ou Valeo, qui produisent les moteurs électriques des vélos.

Toyota, Renault, Peugeot

Face à une myriade d'artisans du vélo cargo, des spécialistes de l'automobile se sont lancés sur le créneau.

Peugeot Cycles doit par exemple lancer en 2024 un premier vélo cargo destiné aux professionnels et fabriqué à Lyon par la start-up Beweel.

Près de Lyon, Renault Trucks a aidé Kleuster "à monter en compétence et surtout à installer une ligne de production avec des standards industriels", selon Julien Sonzini.

Le vélo est ensuite distribué dans le réseau Renault Trucks, aux côtés des camions et camionnettes diesel ou électriques.

Selon Gérard Tetu, dirigeant et fondateur de Kleuster, la demande est "pour l'instant timide" et accélère "au rythme des ZFE" (zones à faibles émissions, qui limitent la circulation des véhicules polluants).

Le poids lourd français du secteur, Douze Cycles, a ouvert une nouvelle usine à Longvic, près de Dijon. Nouveauté majeure pour sa quatrième génération de vélo cargo: il est fabriqué en France "quasiment dans son intégralité", détaille le fondateur Thomas Coulbeaut.

Même la pièce maîtresse du cycle, le cadre, est fabriqué dans l'Hexagone - un défi industriel, alors que l'écrasante majorité des cadres de vélos est aujourd'hui fabriquée en Asie.

Pour localiser la fabrication en France, il fallait "répondre aux mêmes fonctionnalités en fabriquant de manière différente", par moulage, réduisant le temps de fabrication et la main d'oeuvre nécessaire, et donc les coûts.

Et là aussi, un groupe automobile est de la partie: la filiale française de Toyota a commencé à commercialiser ces vélos rouges dans un réseau de 270 concessions.

Toyota a "créé des espaces dédiés" dans les concessions pour le vélo, commercialisé sous la double marque, et formé les équipes commerciales... et techniques, détaille Frank Marotte, PDG de Toyota France.

"Une des ambitions que l'on a pour nous différencier du reste des acteurs, c'est d'assurer une structure de service après-vente comparable à ce que l'on trouve dans l'automobile", ajoute-t-il.


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com