USA: La grève dans l'automobile s'étend, quelque 25000 employés à l'arrêt

Le syndicat UAW (United Auto Workers) a appelé vendredi 7.000 de ses membres à cesser le travail, portant à 25.000 environ le nombre de salariés à l'arrêt aux Etats-Unis (Photo, AFP).
Le syndicat UAW (United Auto Workers) a appelé vendredi 7.000 de ses membres à cesser le travail, portant à 25.000 environ le nombre de salariés à l'arrêt aux Etats-Unis (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 30 septembre 2023

USA: La grève dans l'automobile s'étend, quelque 25000 employés à l'arrêt

  • L'extension de la grève a pris effet à 16H00 GMT et porte sur deux sites, l'un appartenant à Ford, à Chicago, et l'autre, propriété de GM, à Lansing
  • Malgré le nouvel appel de vendredi, la majorité des 146.000 personnels syndiqués au sein des trois grands constructeurs continuent à occuper leur poste

NEW YORK: Le syndicat UAW (United Auto Workers) a appelé vendredi 7.000 de ses membres à cesser le travail, portant à 25.000 environ le nombre de salariés à l'arrêt chez les trois grands constructeurs automobiles américains, alors que le mouvement dure maintenant depuis deux semaines.

L'extension de la grève a pris effet à 16H00 GMT et porte sur deux sites, l'un appartenant à Ford, à Chicago, et l'autre, propriété de GM, à Lansing (Michigan), a indiqué le président de l'UAW, Shawn Fain.

Il a précisé ne pas appeler de membres supplémentaires à suspendre leur activité chez Stellantis, le troisième membre du "Big Three" (les trois grands constructeurs historiques), du fait de "progrès significatifs" sur plusieurs points en cours de discussion.

Il a mentionné un mécanisme d'ajustement des salaires au coût de la vie ainsi que le droit de faire grève en cas d'annonce de fermeture de site et de délocalisation par le constructeur.

"Nous sommes enthousiastes de voir cet élan chez Stellantis et nous espérons le voir se poursuivre", a déclaré le président du puissant syndicat automobile.

Stellantis a également fait état de "progrès" dans les pourparlers, même si "des divergences demeurent".

Le groupe, né du rapprochement entre le français PSA et FCA (Fiat Chrysler Automobiles), avait initialement été critiqué, de même que GM, pour son inflexibilité supposée, l'UAW saluant, la semaine dernière, des avancées significatives avec Ford.

Mais le vent semble avoir tourné, et le président de l'UAW s'en est pris, cette semaine, publiquement à Ford pour avoir suspendu, lundi, les travaux de construction d'une usine de batteries dans le Michigan, considérée comme un projet majeur du groupe de Dearborn (Michigan).

«Plus beaucoup de temps»
La direction de Ford a réagi, vendredi, et le directeur général, Jim Farley, a accusé l'UAW de mauvaise foi, lui reprochant d'affirmer à ses membres que la transition du groupe vers l'électrique allait provoquer des suppressions de postes à brève échéance.

"Aucun de nos employés ne va perdre son emploi du fait de nos usines de batteries pendant la durée de la prochaine convention collective, ou même après", a assuré Jim Farley lors d'un point de presse téléphonique.

Les projets de Ford pour de nouveaux sites de fabrication de batteries aux Etats-Unis sont des partenariats avec des acteurs non américains, ce qui suscite des réserves chez des élus mais aussi dans l'opinion.

"Ce qui est vraiment frustrant, c'est que nous aurions pu trouver un compromis sur les aspects salariaux", a déclaré le dirigeant, "mais pour l'instant, l'UAW s'est arc-bouté sur la question des usines de batteries."

"Nous avons encore le temps de parvenir à un accord et d'éviter un vrai désastre, mais plus beaucoup de temps", a averti Jim Farley.

Shawn Fain a répliqué, accusant le patron de Ford de "mentir sur l'état des négociations" et lui reprochant de ne pas avoir participé lui-même aux pourparlers depuis des semaines.

"S'il avait été là, il saurait que nous avons soumis une proposition complète à Ford lundi et que nous n'avons toujours pas de retour", a-t-il ajouté.

Le responsable syndical a insisté sur l'importance d'obtenir des garanties sur l'emploi dans le cadre de la transition vers l'électrique.

Malgré le nouvel appel de vendredi, la majorité des 146.000 personnels syndiqués au sein des trois grands constructeurs continuent à occuper leur poste.

Les grévistes ont reçu un renfort de poids, cette semaine, en la personne du président des Etats-Unis, Joe Biden, qui s'est rendu, mardi, sur un piquet de grève au centre de distribution de pièces détachées de GM à Belleville, dans la banlieue de Detroit.

Le chef de l'Etat a estimé publiquement que le syndicat pouvait légitimement revendiquer une augmentation de salaire de quelque 40% sur la durée de la nouvelle convention, soit quatre ans.

L'ancien président Donald Trump s'est aussi rendu, mercredi, dans la région, tenant une réunion publique sur un site de fabrication de pièces détachées, qui n'appartient à aucun des trois grands constructeurs et qui ne comprend pas de syndicat.

Il a, une nouvelle, fois, cherché à faire porter la responsabilité du conflit social à Joe Biden et sa politique de transition énergétique qui favorise le développement des véhicules électriques.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Short Url
  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
Short Url
  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Short Url
  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.