Après deux mois d'absence, le président Tebboune de retour en Algérie

Âgé de 75 ans et grand fumeur, M. Tebboune avait quitté l'hôpital militaire de Aïn Naâdja à Alger pour un établissement spécialisé en Allemagne le 28 octobre, après avoir contracté le Covid-19. (AFP)
Âgé de 75 ans et grand fumeur, M. Tebboune avait quitté l'hôpital militaire de Aïn Naâdja à Alger pour un établissement spécialisé en Allemagne le 28 octobre, après avoir contracté le Covid-19. (AFP)
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

Après deux mois d'absence, le président Tebboune de retour en Algérie

  • Apparemment en bonne santé, M. Tebboune, qui a semble-t-il repris du poids depuis sa dernière intervention télévisée, a laissé entendre qu'il était presque entièrement guéri
  • Il porte une attelle au pied droit, selon des captures d'écran de la vidéo télévisée

Le président Abdelmadjid Tebboune est rentré mardi en Algérie après un séjour de deux mois en Allemagne, où il a été soigné du Covid-19, mettant fin à une longue période d'incertitude dans un pays confronté à une crise sanitaire, politique et économique.

"C'est difficile d'être loin de son pays et plus difficile encore pour quelqu'un qui a beaucoup de responsabilité", a affirmé le chef de l'Etat, dont les images ont été diffusées au journal télévisé de 20H00. 

L'avion présidentiel avait quitté Berlin en milieu d'après-midi pour atterrir à Alger vers 18H00 locales (17H00 GMT).

Apparemment en bonne santé, M. Tebboune, qui a semble-t-il repris du poids depuis sa dernière intervention télévisée, a laissé entendre qu'il était presque entièrement guéri. Il porte une attelle au pied droit, selon des captures d'écran de la vidéo télévisée.  

Il a été accueilli à l'aéroport par plusieurs hauts responsables algériens, dont le Premier ministre Abdelaziz Djerad et le chef d'état-major de l'armée, le général Saïd Chengriha.

M. Tebboune s'est exprimé très brièvement pour souhaiter "une heureuse année à tous les Algériens", "bien meilleure que 2020".

Le Premier ministre s'est dit "heureux de voir le président de la République de retour en convalescence dans sa patrie" et "impatient de continuer le travail pour réaliser les objectifs de la +nouvelle Algérie+". 

- Loi de finances -

La dernière apparition publique de M. Tebboune remontait au 13 décembre lorsqu'il avait annoncé via un clip vidéo publié sur son compte Twitter son retour dans les "plus brefs délais".

Âgé de 75 ans et grand fumeur, M. Tebboune avait quitté l'hôpital militaire de Aïn Naâdja à Alger pour un établissement spécialisé en Allemagne le 28 octobre, après avoir contracté le Covid-19. 

Il avait quitté l'hôpital fin novembre, mais avait prolongé son séjour en Allemagne -- dans un endroit tenu secret -- pour une période de convalescence.

M. Tebboune a officiellement continué à tenir les rênes du pays pendant son séjour à l'étranger, mais dans les faits il n'a pu exercer aucune de ses principales prérogatives depuis plus de deux mois.

Il doit ainsi signer impérativement la loi de finances pour l'année 2021 d'ici le 31 décembre à minuit. 

En outre, le décret portant sur la révision de la Constitution, son projet phare adopté par référendum le 1er novembre, ne peut entrer en vigueur sans son paraphe.

Son éloignement, le peu d'informations qui ont filtré sur sa santé et l'opacité ayant entouré son absence prolongée -- jusqu'à son retour non annoncé mardi -- n'ont cessé d'alimenter rumeurs et désinformation.

La maladie et le départ à l'étranger de M. Tebboune ont replongé l'Algérie dans les affres humiliantes de la fin du règne de M. Bouteflika, quand ce dernier, frappé par un AVC en 2013, avait continué, impotent et aphasique, à assumer la charge présidentielle avant d'être chassé du pouvoir en avril 2019 par le soulèvement populaire du Hirak.

- "Nouvelle Algérie" -

L'incertitude politique a même poussé certaines voix à réclamer l'application de l'article 102 de la Constitution, relatif à la vacance du pouvoir, afin d'éviter une crise institutionnelle ou un scénario similaire à celui de son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika.

Arrivé au pouvoir le 12 décembre 2019 avec la volonté d'incarner "la nouvelle Algérie", M. Tebboune se trouve à la tête d'un pays dans l'impasse avec des institutions bloquées et une économie à bout de souffle. 

L'Algérie voit fondre ses réserves de change, ses liquidités s'assécher et son marché pétrolier est toujours déprimé par la crise sanitaire et les baisses budgétaires. 

Élu lors d'un scrutin largement boudé par la population et de ce fait souffrant d'un manque de légitimité, le président Tebboune avait d'abord tendu la main au "Hirak béni", le mouvement antirégime suspendu depuis la mi-mars en raison de l'épidémie de Covid-19.

Mais un an après la présidentielle, les militants du Hirak, opposants politiques, journalistes et des blogueurs critiques à l’égard du régime restent la cible de harcèlement et de poursuites judiciaires, quand ils ne sont pas emprisonnés.

Parmi les accusations récurrentes auxquelles ils font face, celle d’offense au président de la République, sur la base de leurs publications sur les réseaux sociaux.

Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), qui recense actuellement plus de 90 détenus d’opinion en Algérie, les interpellations et arrestations sont quotidiennes malgré l'arrêt des manifestations hebdomadaires du Hirak.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.