Les militaires français de la Finul face à la dégradation de la sécurité dans le Sud-Liban

Cette photo prise le 31 décembre 2023 depuis le sud du Liban montre de la fumée s'échappant de l'autre côté de la frontière dans le nord d'Israël, à proximité d'une installation militaire à Metula. (AFP)
Cette photo prise le 31 décembre 2023 depuis le sud du Liban montre de la fumée s'échappant de l'autre côté de la frontière dans le nord d'Israël, à proximité d'une installation militaire à Metula. (AFP)
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Publié le Mardi 02 janvier 2024

Les militaires français de la Finul face à la dégradation de la sécurité dans le Sud-Liban

  • «On est passé d'une zone relativement calme à une zone volatile où tout est très dépendant de la moindre déclaration politique», dit le capitaine
  • Tirs de roquettes, obus, drones, «ce qui se passait avant sur trois-quatre ans se passe maintenant en une semaine», estime le gradé

DEIR KIFA: "On se retrouve en plein cœur des tirs": le capitaine Paul, membre de la Finul, s'inquiète de la nette dégradation de la sécurité dans le Sud-Liban depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

"On est passé d'une zone relativement calme à une zone volatile où tout est très dépendant de la moindre déclaration politique", poursuit le capitaine devant son véhicule de patrouille (VBL) peint en blanc avec le sigle "ONU" bien en vue sur la base de Deir Kifa, à une dizaine de kilomètres de la frontière entre Israël et le Liban.

Dans cette zone de collines, les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah libanais, qui affirme agir pour soutenir le Hamas, son allié, sont quasi-quotidiens depuis le début de la guerre entre le mouvement islamiste palestinien et Israël dans la bande de Gaza.

Les soldats français de la Force intérimaire de l'Onu au Liban (Finul) y ont depuis quasiment "doublé" leurs patrouilles quotidiennes, passant de quatre à sept par jour, selon l'officier au casque bleu en charge des opérations de la base.

"C'est tendu, il y a des obus qui tombent tous les jours, ça s'entend, vous êtes dans une ambiance de guerre", ajoute-t-il alors qu'il est possible d'entendre au loin le bruit d'un drone, survolant la zone.

Les forces françaises, présentes au Liban depuis 1978, comptent parmi les principaux contributeurs de la Finul, avec 700 hommes sur environ 10 000.

Tirs de roquettes, obus, drones, "ce qui se passait avant sur trois-quatre ans se passe maintenant en une semaine", estime le gradé.

Une mission potentiellement dangereuse

Les affrontements dans le Sud-Liban sont largement limités aux zones frontalières mais Israël a mené des frappes plus en profondeur, jusqu'à une vingtaine de kilomètres de la frontière, au cours des derniers jours.

La mission du contingent français "peut potentiellement devenir très dangereuse", a estimé lundi sur la base le ministre français des Armées Sébastien Lecornu devant environ 700 soldats avant de partager avec eux un repas de Nouvel An.

Depuis le 7 octobre, les affrontements entre Israël et le Hezbollah ont fait près de 160 morts du côté libanais, dont plus de 110 combattants du Hezbollah.

Du côté israélien de la frontière, au moins 13 personnes ont été tuées, dont neuf soldats, depuis le 7 octobre.

"Notre passage va être semé d'incertitudes dans les semaines et jours à venir", a ajouté le ministre devant les troupes sous une grande tente aménagée en banquet.

Eviter une escalade

Paris souhaite éviter toute escalade à la frontière libano-israélienne, et à ce titre, M. Lecornu tout comme la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, se sont rendus plusieurs fois au Liban au cours des derniers mois.

Plusieurs incidents inquiétants qui ont effectivement touché la Finul ont été identifiés ces derniers jours.

Jeudi, la mission onusienne a demandé l'ouverture d'une enquête après une "attaque contre une de ses patrouilles" dans laquelle un Casque bleu a été blessé à Taybé.

Un second incident a été rapporté par l'agence officielle libanaise à l'encontre d'une patrouille du contingent français prise à partie "par un groupe de jeunes hommes" à Kfar Kila, laissant craindre une montée des incidents de ce type.

Le Hamas a mené le 7 octobre une attaque sans précédent sur le sol israélien, faisant environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir des chiffres officiels disponibles.

Les frappes israéliennes de représailles dans la bande de Gaza ont fait environ 22.000 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.