La bande de Gaza sous les bombardements au premier jour de l'année

La guerre a déplacé quelque 85 pour cent des 2,3 millions d’habitants de Gaza, envoyant un grand nombre de personnes chercher refuge dans les zones de sécurité désignées par Israël et que l’armée a néanmoins bombardées. (AFP)
La guerre a déplacé quelque 85 pour cent des 2,3 millions d’habitants de Gaza, envoyant un grand nombre de personnes chercher refuge dans les zones de sécurité désignées par Israël et que l’armée a néanmoins bombardées. (AFP)
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Publié le Lundi 01 janvier 2024

La bande de Gaza sous les bombardements au premier jour de l'année

  • Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, s'est dit favorable à une «solution encourageant l'émigration des habitants de Gaza»
  • A Gaza, les opérations militaires israéliennes de représailles ont fait 21 978 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon un nouveau bilan

TEL-AVIV : La bande de Gaza a commencé l'année sous les bombardements, l'armée israélienne ayant affirmé que la guerre contre le Hamas palestinien se poursuivrait "tout au long" de 2024.

Dans ce contexte, également marqué durant la nuit du réveillon par des tirs de roquettes sur Tel-Aviv, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, s'est dit favorable à une "solution encourageant l'émigration des habitants de Gaza", appelant au retour des colons juifs dans le territoire palestinien après la guerre.

Dimanche déjà, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, un autre représentant de l'extrême droite au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, avait tenu les mêmes propos.

Sur le plan politique, la Cour suprême a invalidé lundi une disposition-clé de la réforme judiciaire très controversée promue par le gouvernement de Benjamin Netanyahu --une décision fustigée par le ministre de la Justice Yariv Levin comme allant "à l'encontre de l'unité nécessaire pour le succès" des soldats israéliens contre le Hamas.

"Combats prolongés"
Près de trois mois après le début du conflit, déclenché par une attaque d'une ampleur inédite menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, le porte-parole de l'armée Daniel Hagari a annoncé dimanche soir que les réservistes feraient une pause afin de se préparer à des "combats prolongés".

L'armée "doit planifier à l'avance car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année", a-t-il assuré.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui s'est rendu lundi auprès de soldats dans la bande de Gaza, a de son côté assuré que les habitants des collectivités les plus proches du territoire palestinien, déplacées depuis l'attaque du 7 octobre, pourraient "bientôt" rentrer chez elles.

Israël a juré de détruire le Hamas après l'attaque menée depuis Gaza par le mouvement, classé "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et qui a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

A Gaza, les opérations militaires israéliennes de représailles ont fait 21.978 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon un nouveau bilan annoncé lundi par le ministère de la Santé du Hamas.

Sur le terrain, des tirs d'artillerie et des frappes aériennes ont visé notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) la nuit du Nouvel an, selon un correspondant de l'AFP. Ils ont fait selon le ministère de la Santé du Hamas au moins 24 morts.

"Sans espoir"
Sur des images de l'AFPTV, des secouristes et des proches de victimes fouillent les décombres de bâtiments après un bombardement nocturne à Khan Younès, à la lueur de quelques spots et de téléphones portables, avant d'évacuer des personnes en ambulance.

Mêmes images de désolation à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, toujours durant la nuit du réveillon, où habitants et ambulanciers essaient de libérer des blessés bloqués sous des blocs de ciment après une frappe.

L'entrée dans la nouvelle année a aussi été rythmée par des sirènes d'alerte dans plusieurs parties d'Israël.

Des journalistes de l'AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l'interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise, une attaque revendiquée par les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza. Et lundi, des sirènes d'alerte ont de nouveau retenti dans le nord d'Israël.

Dans la bande de Gaza, assiégée depuis le 9 octobre par l'armée israélienne et où 85% de la population d'environ 2,4 millions de personnes a dû fuir les bombardements et les combats, la guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire. La famine menace et la plupart des hôpitaux sont hors service.

Dimanche, environ 120 camions humanitaires sont entrés dans l'étroite bande de terre, mais l'aide est encore loin de combler tous les besoins.

"Les conditions de vie dans la bande de Gaza sont sans espoir", a déploré Mostafa Shennar, un vendeur de café de 43 ans, originaire de la ville de Gaza désormais réfugié à Rafah, qui évoque aussi la flambée des prix.

Depuis une trêve d'une semaine ayant permis fin novembre la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée, les appels à une pause dans les combats se multiplient, mais sans succès pour le moment, malgré des médiations menées notamment par le Qatar et l'Egypte.

Le conflit à Gaza fait par ailleurs craindre un embrasement régional.

En Cisjordanie occupée, les violences se sont intensifiées depuis le début du conflit et lundi, l'ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din a annoncé que les actes de violence de colons israéliens contre des Palestiniens de Cisjordanie avaient atteint des niveaux record en 2023 et fait au moins 10 morts

 

 


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.