Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, la guerre va se poursuivre en 2024

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Publié le Mardi 02 janvier 2024

Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, la guerre va se poursuivre en 2024

  • Sur le terrain, des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (sud) et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (nord)
  • Des combats ont également été signalés dans les zones d'al-Maghazi et de Bureij, ainsi que dans la principale ville du sud, Khan Younès, devenue l'épicentre des opérations de l'armée israélienne

GAZA: Des combats ont opposé mardi l'armée israélienne à des combattants du Hamas au milieu de ruines dans la bande de Gaza lourdement bombardée, entraînant de nouvelles souffrances pour les Palestiniens du territoire assiégé, après bientôt trois mois de guerre.

Déclenchée par une attaque d'une ampleur inédite du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, la guerre a coûté la vie à 22.185 personnes à Gaza, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, a annoncé mardi le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, ajoutant que 207 personnes avaient été tuées au cours des dernières 24 heures.

En réaction à l'attaque du 7 octobre, Israël a juré de "détruire" le mouvement islamiste classé organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne. L'armée pilonne depuis sans relâche le petit territoire où 129 personnes sur les quelque 250 prises en otage le 7 octobre sont toujours retenues par le Hamas et ses alliés locaux. En Israël, l'attaque du Hamas a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Malgré les demandes pressantes de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu, l'armée israélienne se prépare à des "combats prolongés", qui devraient durer "tout au long de l'année", a prévenu lundi son porte-parole, Daniel Hagari.

«Des dizaines de terroristes»

Sur le terrain, des témoins ont fait état, dans la nuit de lundi à mardi, de tirs de missiles en direction de la ville de Rafah (sud) et de bombardements autour du camp de réfugiés de Jabaliya (nord).

Des combats ont également été signalés dans les zones d'al-Maghazi et de Bureij, ainsi qu'à Khan Younès, grande ville du sud du territoire, devenue l'épicentre des opérations de l'armée israélienne.

Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé sur le réseau social X que ses locaux, toujours à Khan Younès, avaient été visés par des frappes israéliennes. Selon le ministère de la Santé du Hamas, elles ont fait quatre morts incluant un nourrisson et plusieurs blessés.

Toujours selon le Croissant-Rouge, des frappes de drones ont visé les environs de l'hôpital Al-Amal, qui abrite environ 14.000 déplacés.

L'armée israélienne a de son côté annoncé mardi avoir tué "des dizaines de terroristes" ces derniers jours à Gaza où elle dit avoir découvert et détruit "des entrées de tunnels".

"C'est la pire année de notre vie", a déclaré à l'AFP Sami Hamouda, 64 ans, habitant de Gaza, à propos de 2023. "Chaque jour ressemble au précédent: bombardements, morts et massacres.

La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans le territoire palestinien placé par Israël en état de siège total depuis le 9 octobre, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

Elle a aussi coûté la vie à 173 soldats israéliens, tués à l'intérieur de Gaza. Mardi, l'armée a annoncé l'ouverture d'une enquête visant l'un de ses soldats, soupçonné d'avoir ouvert le feu sur un détenu palestinien.

Conditions «désespérantes»

Des témoins dans le nord de Gaza ont déclaré lundi à l'AFP qu'ils avaient vu les forces israéliennes quitter plusieurs zones dans et autour de la ville de Gaza, suggérant probablement un redéploiement plutôt qu'un retrait permanent.

M. Hagari a indiqué que l'armée israélienne "adaptait la planification du déploiement des forces à Gaza", y compris pour les soldats de réserve, car "les combats vont se poursuivre et ils seront toujours nécessaires".

Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a quant à lui déclaré que les habitants de certaines villes et de certains villages proches de la frontière de Gaza, dont beaucoup ont été évacués depuis les attaques du 7 octobre, pourraient "bientôt rentrer chez eux".

Les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza -- dont 85% ont été déplacés selon l'ONU -- sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments.

Malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement de l'aide humanitaire, les camions d'aide entrent au compte-gouttes.

La Grande-Bretagne a annoncé mardi avoir expédié environ 90 tonnes de couvertures, de fournitures médicales et autres produits de première nécessité en Egypte, via Chypre, pour les acheminer à Gaza.

Dans la ville frontalière de Rafah (sud), Mostafa Shennar, 43 ans, originaire de la ville de Gaza, a déclaré à l'AFP que les conditions de vie étaient "tout simplement désespérantes".

Violences en Cisjordanie

Les efforts internationaux, notamment de l’Egypte et du Qatar, pour arracher une nouvelle trêve, ne se sont pas, à ce stade, concrétisés. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée.

Outre la bande de Gaza, la Cisjordanie occupée a elle aussi connu une flambée des violences, avec plus de 300 Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons depuis le mois d'octobre.

Mardi, quatre Palestiniens ont été tués lors d'une incursion de l'armée israélienne dans la localité d'Azzoun. Selon l'agence palestinienne Wafa, ils ont été tués lors d'affrontements avec une force israélienne.

Le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a dénoncé mardi dans un communiqué les "exécutions menées par les forces de l’occupation israéliennes contre des citoyens de la bande de Gaza et de Cisjordanie", estimant qu’elles relèvaient d'"un comportement de mafieux et non d'un Etat se disant démocratique".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.