Où est passé le nitrate d'ammonium qui n'a pas explosé au port de Beyrouth ?

Le Premier ministre sortant, Hassan Diab, lors d'une interview à Beyrouth, le 29 décembre 2020 (Photo, Reuters).
Le Premier ministre sortant, Hassan Diab, lors d'une interview à Beyrouth, le 29 décembre 2020 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

Où est passé le nitrate d'ammonium qui n'a pas explosé au port de Beyrouth ?

  • Dans une nouvelle interview, Diab dit qu'il était conscient de la situation avant que l'explosion ne se produise
  • La quantité de nitrate d'ammonium ayant explosé était de 500 tonnes d’après Diab, qui avait auparavant déclaré que 2700 tonnes étaient stockées au port de Beyrouth

BEYROUTH: Une enquête conduite par le FBI sur l'explosion du 4 août au port de Beyrouth a révélé que la quantité de nitrate d'ammonium ayant explosé était de 500 tonnes, a déclaré mardi le Premier ministre libanais sortant, Hassan Diab.

Diab, qui a présenté sa démission dans le sillage de l'explosion qui a fait plus de 200 morts et infligé des milliards de dollars de dégâts, avait auparavant déclaré que plus de 2 700 tonnes de nitrate d'ammonium étaient stockées dans un hangar du port pendant des années.

Malgré la tenue de « 20 réunions du Conseil supérieur de la défense (CSD) avant l'explosion du 4 août, aucun des services de sécurité ne nous a dit qu’il y avait 2 700 tonnes de nitrate d'ammonium dans l'un des hangars du port de Beyrouth », a-t-il lancé.

Il a ajouté que « de 2014 à ce jour, les membres du CSD se sont abstenus d'informer le président libanais de l'existence de cette substance, alors qu’il est à la tête du Conseil ».

Après de longs mois passés dans le silence, Diab a révélé dans une interview qu'« une ouverture a été faite dans le hangar 12, où le nitrate d'ammonium était stocké ».

Il a précisé que « le rapport du FBI estime à 500 tonnes la quantité de nitrate d'ammonium ayant explosé. Est-ce que quelqu'un sait quand et qui a fait une ouverture dans le hangar 12 ? Et où sont passées les autres 2 200 tonnes ? Qui est le propriétaire du navire qui les a transportées ? Et comment est-il parvenu à entrer au port de Beyrouth sept ans auparavant ? Qui lui a donné l'autorisation d'entrer ? Et qui a gardé le silence à ce sujet pendant si longtemps ? »

Et d'ajouter : « Avant le 4 août, y avait-il un seul Libanais qui savait ce que signifiait le terme « nitrate d'ammonium ? Le premier rapport officiel que j'ai reçu concernant la substance stockée au port remonte au 22 juillet. Le 3 juin, c’est par hasard que j'avais reçu des informations des services de sécurité, m'informant qu'il y avait 2 000 kg de matières explosives. J'ai donc immédiatement sollicité une visite au port pour le 4 juin ».

« Au cours des dispositifs de sécurité précédant ma visite, j'ai compris que les informations que j'avais reçues au départ n'étaient pas correctes - on m'a informé que la matière explosive s’élevait à 2 500 tonnes et non 2 000 kg et qu'il ne s'agissait pas de TNT mais de nitrate, dont nous ignorions tout. Nous avons alors effectué des recherches en ligne pour découvrir qu'il s'agissait d'un engrais chimique. La troisième information que j'ai reçue indiquait que cette substance était stockée au port depuis sept ans et qu'elle ne date pas d'hier. J'ai donc demandé à poursuivre l'enquête et à visiter le port pour en apprendre davantage ».

« C'est le 22 juillet que j'ai reçu le rapport. Si j'avais visité le port le 4 juin et inspecté le hangar 12, j'aurais adressé une lettre aux autorités de sécurité qui étaient déjà au courant de la situation depuis sept ans. Et si je soupçonnais qu'il y avait un danger au port, je me serais immédiatement adressé au président, et je n'aurais pas couvert ce crime ».

Il s’est dit profondément choqué par les accusations portées contre lui par l'enquêteur judiciaire de l'explosion du port de Beyrouth, le juge Fadi Sawan. « Je lutte contre la corruption dès le début, et pourtant je suis désormais considéré comme corrompu du fait que je n'ai pas visité le port », a-t-il ajouté.

Sur un autre plan, le Premier ministre sortant a suggéré que le pays risquait une fermeture totale après le Nouvel An, et qu’il craignait que le nombre de cas de Covid-19 n'augmente. Selon lui, le nombre de cas enregistrés à ce jour est raisonnable, en ajoutant que les vols seront suspendus si les infections en provenance de l'étranger continuent d'augmenter.

Par ailleurs, Diab a réitéré son refus de lever les subventions accordées par l'État pour les matériaux de base. Cependant, il a souligné qu'il était favorable à la rationalisation « parce que les riches ne doivent pas bénéficier des subventions destinées uniquement aux nécessiteux ».

Il a indiqué avoir demandé au gouverneur de la Banque du Liban de faire part du montant qui reste à la banque centrale pour les subventions « Nous avons appris par les médias que nous disposons de 2 milliards de dollars, ce qui doit nous suffire pendant au moins six mois en attendant de trouver d'autres solutions. J'ai proposé au Parlement d’émettre une carte de financement. Cette décision doit être prise conjointement par le gouvernement sortant, le Parlement et la banque centrale », a-t-il dit.

Diab a fait remarquer par ailleurs que le Liban souffre d'un système intégral de corruption. « C'est un système politique, financier et économique interconnecté. Si l'audit juricomptable décèle les sources de la corruption - comme cela va se produire lors de l'audit des comptes de la Banque du Liban - nous pourrons alors dire que nous sommes sur la bonne voie judiciaire, et c’est mieux que de s’attaquer aux propriétés publiques, comme ce fut le cas dans les rues - cela ne sert ni la révolution ni les revendications du peuple libanais ».

Les propos de Diab ont coïncidé avec des manifestations des étudiants des universités privées dans la rue Bliss devant le campus de l'Université américaine de Beyrouth (AUB). Les étudiants contestaient la décision de l'université d’adopter le taux de change intermédiaire du dollar fixé par les banques libanaises, soit 3 900 livres libanaises. Le taux officiel est de 1 515 livres, ce qui signifie que les frais de scolarité vont plus que doubler.

Les étudiants furieux ont bloqué la rue Bliss pendant quelque temps, alors que les forces anti-émeutes appliquaient des mesures de sécurité pour protéger l'université. Les manifestants scandaient « à bas le capitalisme » et « l'AUB ressemble à une caserne militaire ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.