Les prix alimentaires mondiaux ont baissé de 13,7% en 2023, selon la FAO

Les huiles végétales ont connu l’une des baisses de prix les plus importantes (Photo, Shutterstock).
Les huiles végétales ont connu l’une des baisses de prix les plus importantes (Photo, Shutterstock).
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Publié le Vendredi 05 janvier 2024

Les prix alimentaires mondiaux ont baissé de 13,7% en 2023, selon la FAO

  • Les cours du blé, indispensable céréale du pain, avaient flambé, faisant craindre à l'ONU une catastrophe alimentaire accrue dans les Etats fragiles
  • L'indice des prix calculé par la FAO est en baisse de 15,4% en 2023 par rapport à l'année précédente

PARIS: Après la flambée de 2022 liée à la guerre en Ukraine, les prix mondiaux des denrées alimentaires ont baissé de 13,7% en 2023, avec un repli marqué pour les huiles végétales et les céréales, a indiqué vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.

L'indice des prix calculé par la FAO, qui suit la variation des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires échangés sur les marchés, est en baisse de 15,4% en 2023 par rapport à l'année précédente pour les céréales, "reflétant des marchés mondiaux bien approvisionnés".

Une page s'est tournée après l'envolée inédite des prix en 2022. Les cours des céréales et des huiles avaient alors brutalement grimpé, reflétant l'inquiétude d'un effondrement des productions dans la super-puissance agricole ukrainienne - alors premier exportateur mondial d'huile de tournesol et au quatrième rang pour le maïs et le blé.

Les cours du blé, indispensable céréale du pain, avaient flambé, faisant craindre à l'ONU une catastrophe alimentaire accrue dans les Etats fragiles.

Le maintien d'exportations, même moindres, par Kiev, l'abondance de l'offre russe et australienne en blé et les belles récoltes brésiliennes de maïs et de soja ont favorisé le reflux des cours (-28% pour le blé sur le marché européen sur un an).

Mais "le fait que le prix des matières premières baissent n'implique pas nécessairement une baisse de celui des produits alimentaires", souligne l'économiste Bruno Parmentier, consultant spécialisé sur les questions agricoles et alimentaires.

«Résistances»

"L'indice FAO tient compte du prix des matières premières de base: ce n'est pas ce qu'on mange directement, sauf pour le riz. Ce que l'on mange est majoritairement transformé: c'est le maïs mangé par les cochons ou le blé dur des pâtes", explique-t-il.

Il existe un décalage entre la chute des cours et sa répercussion sur l'inflation dans les rayons des supermarchés, parce qu'il y a toujours "des résistances fortes des industriels qui veulent conserver leurs marges" et aussi du fait des coûts de production non liés aux produits agricoles: "Le prix du blé ne représente que 4 à 8% du prix de la baguette, l'essentiel étant le coût de la main d'oeuvre et des charges (énergie, eau, loyer)", indique-t-il.

Le reflux général des prix a toutefois offert un répit aux pays importateurs. Mais la FAO estimait en novembre que les dépenses mondiales d'importations alimentaires devraient continuer à augmenter en 2023, notamment du fait des coûts du transport et d'effets de changes défavorables pour les Etats fragiles.

Pour les céréales, le repli de 2023 est d'autant plus notable que l'indice FAO des prix du riz a lui augmenté de 21% sur cette période, en grande partie en raison des inquiétudes concernant l'impact potentiel du phénomène climatique El Niño sur la production mondiale et du fait de restrictions à l'exportation imposées par l'Inde.

Retournement du sucre 

La plus forte baisse vient des huiles végétales, qui chutent de 32,7% en 2023, par rapport à 2022. Un repli qui se poursuit en décembre, "l'huile de soja en particulier étant affectée par un ralentissement de la demande du secteur du biodiesel ainsi que par l'amélioration des conditions météorologiques dans les principales zones de culture du Brésil", précise la FAO.

Le sucre est la seule production à échapper au repli général annuel avec 26,7% de hausse. Mais il a finalement lui aussi entamé un reflux: en décembre, l'indice est en baisse de 16,6% par rapport à novembre, atteignant son "niveau le plus bas en neuf mois".

La chute des cours du sucre est "principalement due au rythme soutenu de la production au Brésil, ainsi qu'à la réduction de l'utilisation de la canne à sucre pour la production d'éthanol en Inde", souligne l'organisation onusienne.

Les prix des produits laitiers n'ont pas échappé au repli général (-23,6% en 2023), sous l'effet d'une demande d'importation morose, mais la FAO note un rebond en fin d'année, avec une hausse de 1,6% en décembre par rapport à novembre: une hausse due à l'augmentation des prix du beurre, du lait entier en poudre et du fromage, notamment sous l'effet des fêtes de fin d'année en Europe occidentale.

La viande est le produit qui a le moins évolué, avec une baisse des prix de 3,5% en 2023 par rapport à l'année précédente, dans un contexte de demande modérée des principaux importateurs et notamment d'un moindre appétit des consommateurs chinois.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com