RIYAD: Les tensions persistantes en mer Rouge n’auront pas d’incidence sur les expéditions de brut transitant de la Russie vers l’Inde, selon S&P Global Commodity Insights.
Citant des analystes et des sources commerciales, l’agence basée au Royaume-Uni a déclaré que Moscou était le plus grand fournisseur de brut du pays asiatique en 2023 et que cette tendance devrait se poursuivre au cours des douze prochains mois, malgré les récentes attaques en mer Rouge qui ont renforcé les craintes en matière de détournements et de frais d’expédition plus élevés.
Selon les données de S&P Global, la Russie a contribué à plus de 35% des importations totales de brut de l’Inde en 2023, soit 1,7 million de barils par jour (b/j).
Toutefois, au mois de décembre, les importations indiennes de pétrole brut russe se sont élevées en moyenne à 1,43 million de b/j, soit une baisse de 150 000 b/j par rapport au mois de novembre et une baisse significative de 620 000 b/j par rapport au pic du mois de mai.
Les analystes et les négociants ajoutent qu’un ralentissement au cours des derniers mois, dû à divers facteurs tels que des obstacles au paiement et des retards logistiques et d’expédition, pourrait ne pas avoir de répercussions sur la tendance générale, les raffineurs indiens s’étant habitués aux nombreuses qualités des matières premières en provenance de Russie.
Selon le rapport, la récente baisse est due à l’augmentation des flux au Moyen-Orient, aux problèmes en lien avec les conditions météorologiques dans les ports, à l’entretien renforcé des raffineries et à la surveillance accrue des navires transportant du pétrole en provenance de Russie.
«La demande indienne de brut russe demeure soutenue malgré les menaces en mer Rouge et aucun détournement n’a été recensé jusqu’à présent. Cependant, on s’attend à ce que les volumes de brut américains et latino-américains optent pour la route maritime du cap de Bonne-Espérance», déclare Sumit Ritolia, analyste des raffineries chez S&P Global.
Selon les données de S&P Global Commodities at Sea, la route de la mer Rouge reste l'option privilégiée par les négociants fournissant du brut russe aux raffineurs indiens, sans aucune modification observée dans le trajet.
Vibhuti Garg, directrice pour l’Asie du Sud à l’Institut d’économie énergétique et d’analyse financière, note que l’Inde pourrait rechercher des solutions de rechange au Moyen-Orient si les tensions en mer Rouge persistaient.
«L’Inde tirait profit du pétrole russe à prix réduit, mais dans les circonstances actuelles, même s’il n’y a pas de détournements, les contrats futurs pourraient être compromis et l’Inde pourrait rechercher des approvisionnements alternatifs en provenance du Moyen-Orient», explique Mme Garg.
Le 4 janvier, Hardeep Singh Puri, le ministre indien du Pétrole, a déclaré que son pays surveillait de près l’évolution de la situation en mer Rouge.
Le ministre soutient que les sociétés de raffinage de pétrole ne se sont plaintes d’aucun problème de paiement lors de l’importation de brut de Russie.
«Il n’y a aucun problème de paiement. Les dirigeants indiens n’ont qu’une seule exigence: garantir que le consommateur indien obtienne de l’énergie au prix le plus économique, sans interruption», insiste-t-il.
Dans le même temps, la milice houthie du Yémen a appelé le 7 janvier tous les navires ayant l’intention de transiter par la mer Rouge à les informer à l’avance de leur destination et à déclarer qu’ils n’avaient aucun lien avec Israël pour éviter d’être attaqués.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com