Inondations: «Personne ne va vous oublier», promet Attal aux sinistrés du Pas-de-Calais

Le président du Conseil régional des hauts-de-France Xavier Bertrand (à l'arrière à gauche) regarde le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal (au centre) s'adresser aux résidents locaux touchés par les inondations dans la région alors qu'il visite un café et un bureau de tabac à Clairmarais, dans le nord de la France, le 9 janvier 2024 (Photo, AFP).
Le président du Conseil régional des hauts-de-France Xavier Bertrand (à l'arrière à gauche) regarde le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal (au centre) s'adresser aux résidents locaux touchés par les inondations dans la région alors qu'il visite un café et un bureau de tabac à Clairmarais, dans le nord de la France, le 9 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 janvier 2024

Inondations: «Personne ne va vous oublier», promet Attal aux sinistrés du Pas-de-Calais

  • Devant des élus, Attal a annoncé plusieurs mesures pour venir en aide aux sinistrés
  • «Vous êtes l’incarnation de cette France qui travaille, laborieuse, qui se lève tôt le matin», a-t-il assuré à une commerçante

CLAIRMARAIS: "Personne ne va vous oublier", a promis mardi le nouveau Premier ministre Gabriel Attal à des sinistrés des inondations, à qui il a réservé son premier déplacement à Clairmarais, dans le Pas-de-Calais, afin d'afficher "la solidarité" de tout le pays.

Devant des élus, le chef du gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour venir en aide aux sinistrés, et a promis de revenir sur place dans un mois, avec un suivi hebdomadaire, selon des éléments communiqués par son entourage.

"Vous êtes l’incarnation de cette France qui travaille, laborieuse, qui se lève tôt le matin", a-t-il assuré à une commerçante qui lui confiait son désarroi et son découragement face aux dégâts causés par les inondations historiques dans le nord de la France. "On est avec vous et je vais suivre évidemment tout ça de très près", a-t-il insisté.

"J'ai voulu que mon premier déplacement, ce soit ici. C'est pour marquer à la fois la solidarité de tout le pays avec vous et derrière vous", a déclaré le nouveau Premier ministre.

Gabriel Attal effectuait à Clairmarais ce déplacement en lieu et place de sa prédécesseure Elisabeth Borne, qui avait mis cette visite à son agenda avant de devoir démissionner lundi soir à la demande du président Emmanuel Macron.

"Ce que vous vivez est extraordinairement difficile matériellement, avec des habitations, des commerces qui sont totalement saccagés", a-t-il dit. "A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels", a-t-il ajouté, alors que les sinistrés attendent des indemnisations rapides après avoir fait face à deux épisodes de crues records en deux mois.

Fonds d'urgence

Gabriel Attal a notamment confirmé aux élus, lors d'une réunion hors presse, la suppression de la double franchise d'assurance pour les ménages et les entreprises sinistrés du fait des deux épisodes d'inondation consécutifs, ainsi que la mobilisation d'une enveloppe d'au minimum 50 millions d'euros pour la reconstruction des équipements publics dans les communes touchées. Cette mesure avait déjà été annoncée en novembre, au moment de la tempête Ciaran.

Il a aussi annoncé un fonds d'urgence renforcé pour les agriculteurs et les maraichers, avec une hausse du plafond des aides jusqu'à 20.000 euros.

Gabriel Attal a pris la route pour le Pas-de-Calais immédiatement après sa prise de fonctions à Matignon. A son arrivée aux abords de Clairmarais, il a pu constater les dommages causés par ces intempéries, avec notamment des champs noyés sous les eaux.

"C'est plein de sens qu'il décide de venir ici dans le Pas-de-Calais pour sa première sortie, un territoire qui a été particulièrement sinistré", a commenté le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, qui accompagnait le nouveau chef du gouvernement.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.