En Arabie saoudite, les commissaires de Desert X AlUla 2024 discutent des points forts de l’événement artistique

Jim Denevan, Angle of Repose, Desert X AlUla 2022. (Lance Gerber, avec l’aimable autorisation de la Commission royale pour AlUla)
Jim Denevan, Angle of Repose, Desert X AlUla 2022. (Lance Gerber, avec l’aimable autorisation de la Commission royale pour AlUla)
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Publié le Mercredi 10 janvier 2024

En Arabie saoudite, les commissaires de Desert X AlUla 2024 discutent des points forts de l’événement artistique

  • L’exposition sera organisée par Maya el-Khalil, conseillère artistique et commissaire spécialiste de l’art du Moyen-Orient, et Marcello Dantas, commissaire connu pour ses pratiques interdisciplinaires uniques
  • Marcello Dantas et Maya el-Khalil affirment que le thème puise son inspiration dans l’immensité du paysage désertique d’AlUla et dans sa nature énigmatique

RIYAD: Bientôt sera lancée la 3e édition de Desert X AlUla. Organisé dans la vaste région désertique d’AlUla, au nord-ouest de l’Arabie saoudite, cet événement historique débutera le 9 février et se poursuivra jusqu’au 23 mars. Une nouvelle fois, il présentera des œuvres in situ conçues spécialement par des artistes d’Arabie saoudite, du Moyen-Orient et du reste du monde. Cette édition a pour thème «En présence de l’absence».

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Maya el-Khalil, l’une des commissaires de Desert X AlUla 2024. (Avec l’aimable autorisation de la Commission royale pour AlUla)

Cette année, Ranim Farsi et Neville Wakefield sont de nouveau les directeurs artistiques de l’événement, qui sera organisé par Maya el-Khalil, conseillère artistique spécialiste de l’art du Moyen-Orient, et Marcello Dantas, commissaire connu pour ses pratiques interdisciplinaires uniques à la croisée de la science, de l’histoire et de la technologie.

«“En présence de l’absence” évoque notre place ténue dans la vaste étendue du temps profond, où les couches de la vie se déploient silencieusement dans l’espace», confie M. Dantas à Arab News.

«Le paysage offre la possibilité sensorielle de créer des œuvres d’art en utilisant le terrain comme instrument. Ancrée dans une riche histoire en tant que centre d’échanges commerciaux et culturels, AlUla permet de dévoiler de nouveaux récits ainsi que des perspectives sur le temps profond, le commerce et les déplacements.»

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Dana Awartani, Where the Dwellers Lay, Desert X AlUla 2022, photo de Lance Gerber. (Avec l’aimable autorisation de la Commission royale pour AlUla)

L’édition de cette année est différente des deux précédentes dans la mesure où elle se déroulera pour la première fois sur trois sites.

«L’exposition invitera les visiteurs à découvrir des paysages spectaculaires et variés tout en tissant leur voyage entre les créations artistiques. Les œuvres présentées dans le cadre de Desert X AlUla peuvent être admirées dans le paysage désertique spectaculaire du désert de Wadi al-Fann, entre le terrain de pierre de lave noire et les vues imprenables sur Harrat Uwayrid, mais aussi près de la gare d’AlManshiyah, qui révèle les nombreuses couches d’histoire et de confluence culturelle d’AlUla», explique Mme El-Khalil à Arab News.

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Marcello Dantas, l’un des commissaires de Desert X AlUla 2024. (Avec l’aimable autorisation de la Commission royale pour AlUla)

Le thème de 2024 apparaît particulièrement pertinent à la lumière des défis socio-économiques et politiques auxquels nous faisons face.

«En explorant Desert X AlUla, les visiteurs découvriront que, dans une période d’incertitude, lorsque le tangible est insaisissable, rien n’est plus réel que la présence de l'invisible», souligne M. Dantas. «Nous invitons les visiteurs à mettre leur l’imagination au défi et à découvrir les forces profondes qui façonnent silencieusement notre monde.»

Les œuvres, exposées dans le paysage désertique puissant et poétique d’AlUla, tentent de transporter le spectateur en dehors des «perspectives centrées sur l’humain, précise Maya el-Khalil. L’exposition tente d’explorer des relations et des subjectivités alternatives avec une imagination et un respect toujours renouvelés. Être témoin de la réponse des artistes à ce thème dans les sites spectaculaires d’AlUla et de la manière dont les visiteurs interagissent avec ces œuvres est ce qui me passionne le plus», ajoute-t-elle.

Marcello Dantas et Maya el-Khalil affirment que le thème puise son inspiration dans l’immensité du paysage désertique d’AlUla et dans sa nature énigmatique.

«Desert X AlUla 2024 commence par un constat: l’immensité du désert n’est pas synonyme de vide, mais elle prend vie avec l’invisible», indique Mme El-Khalil. «AlUla existe à l’échelle de la monumentalité, mais bon nombre des forces qui façonnent le paysage dépassent la portée ordinaire de la perception humaine.»

Les déserts, souligne M. Dantas, constituent un système interconnecté et délicat de facteurs à la fois vivants, ou biotiques, et physiques non vivants, ou abiotiques.

«Ils oscillent entre les extrêmes avec les rythmes quotidiens de lumière et de chaleur», précise M. Dantas à Arab News. En reconnaissant cette complexité, nous devons entrer dans des subjectivités et des sensibilités alternatives pour trouver des modes de vie différents. Cette rencontre avec le désert nous invite à explorer non seulement son immensité, mais aussi ses subtilités, qui échappent à l’œil humain.»

La prochaine édition de Desert X AlUIa a donc pour objectif d’encourager les visiteurs à savourer les aspects souvent négligés et invisibles du paysage désertique.

À travers les œuvres qui seront exposées au mois de février, les artistes interagiront avec des éléments comme l’air, la chaleur et l’eau. Ils démontreront ainsi «comment le paysage se forme à travers des mouvements mutuellement dépendants des conditions et de ce qui est conditionné», conclut M. Dantas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com