Gaza: Israël affirme que deux journalistes d'Al Jazeera éliminés étaient des «  agents terroristes  »

Des personnes vérifient la voiture dans laquelle deux journalistes, Mustafa Thuria, un reporter vidéo pour l'agence de presse AFP, et Hamza Wael Dahdouh, un journaliste du réseau de télévision Al Jazeera, ont été tués lors d'une frappe israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, le 7 janvier 2024. (AFP).
Des personnes vérifient la voiture dans laquelle deux journalistes, Mustafa Thuria, un reporter vidéo pour l'agence de presse AFP, et Hamza Wael Dahdouh, un journaliste du réseau de télévision Al Jazeera, ont été tués lors d'une frappe israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, le 7 janvier 2024. (AFP).
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Publié le Jeudi 11 janvier 2024

Gaza: Israël affirme que deux journalistes d'Al Jazeera éliminés étaient des «  agents terroristes  »

  • Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya, qui avait collaboré comme vidéojournaliste avec plusieurs médias internationaux dont l'AFP, ont été tués dimanche dans une frappe sur leur voiture
  • "Avant la frappe, les deux pilotaient des drones qui présentaient une menace imminente pour les troupes israéliennes", affirme l'armée dans un communiqué

JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé mercredi que deux journalistes d'Al Jazeera tués dans une de ses frappes dans la bande de Gaza dimanche, étaient "des agents terroristes" affiliés au mouvement islamiste palestinien du Hamas et à son allié du Jihad islamique.

Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya, qui avait collaboré comme vidéojournaliste avec plusieurs médias internationaux dont l'AFP, ont été tués dimanche dans une frappe sur leur voiture dans le sud du territoire palestinien, alors qu'ils étaient en mission pour la chaîne qatarie.

"Avant la frappe, les deux pilotaient des drones qui présentaient une menace imminente pour les troupes israéliennes", affirme l'armée dans un communiqué.

Sollicitée par l'AFP sur le type de drones utilisés et sur la nature de cette menace, l'armée israélienne a répondu en fin de soirée qu'elle allait examiner ce point.

"Hamza Dahdouh et Moustafa Thuraya (ont été) identifiés comme des agents terroristes de Gaza", accuse l'armée.

"Les renseignements militaires ont confirmé que les deux défunts étaient membres d'organisations terroristes basées à Gaza et activement impliquées dans des attaques contre les forces israéliennes", selon ce texte.

Les familles des deux hommes et la chaîne qatarie Al Jazeera n'avaient pas réagi en fin de soirée mercredi.

Tués dans une frappe sur leur voiture dans le sud du territoire palestinien, les deux hommes étaient en mission pour Al Jazeera. Selon des témoins, leur voiture a été frappée par deux missiles dans une rue de Rafah. Un troisième journaliste et le chauffeur ont été blessés.

Trentenaire, Moustafa Thuraya collaborait avec l'AFP depuis 2019 comme pigiste occasionnel, ainsi qu'avec d'autres médias internationaux.

Hamza Dahdouh est le fils de Waël Dahdouh, chef du bureau d'Al Jazeera à Gaza et figure de la communauté des journalistes palestiniens de Gaza, qui a perdu son épouse et deux autres enfants dans un bombardement fin octobre. Deux de ses neveux ont également été tués dans une frappe.

« Fausses » accusations 

L'armée israélienne désigne Moustafa Thuraya comme "un membre de la brigade du Hamas de la ville de Gaza, vice-commandant d'un escadron dans le bataillon al-Qadisiyyah".

Hamza Dahdouh est lui désigné comme un "terroriste du Jihad islamique qui était impliqué dans des activités terroristes de l'organisation".

"Des documents trouvés par l'armée israélienne dans la bande de Gaza, dévoilent son rôle au sein de l'unité d'ingénierie électronique du Jihad islamique, ainsi que son rôle précédent comme vice-commandant" de la cellule en charge des roquettes dans le "bataillon de Zeitun", selon le texte.

L'armée joint à son document une liste présentée comme celle "d'agents" de l'unité d'ingénierie mentionnant le nom d'Hamza Dahdouh.

Dans un bref communiqué, le Hamas a qualifié dans la nuit de "creuses" et "fausses" les accusations "contre ces deux journalistes".

Après la mort de ses deux journalistes, Al Jazeera avait condamné "fermement le ciblage par les forces d'occupation israéliennes de la voiture des journalistes palestiniens" et accusé Israël de "violer les principes de la liberté de la presse".

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait qualifié la mort des deux journalistes de "tragédie inimaginable".

"Ils (les journalistes, ndlr) ont parfaitement le droit d'être là pour couvrir ce conflit et nous voulons que leur présence soit pleinement respectée", a déclaré mercredi à Washington un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

"Il ne faut pas prendre pour cible les journalistes", a-t-il ajouté, sans commenter les récentes allégations israéliennes contre les deux reporters tués.

Au moins 79 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes.


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.