Le recteur de la Grande mosquée de Paris annonce un nouveau centre de formation pour imams

Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a annoncé jeudi l'ouverture prochaine d'un nouveau centre de formation des imams et la mise sur les rails d'une nouvelle traduction du Coran (Photo, AFP).
Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a annoncé jeudi l'ouverture prochaine d'un nouveau centre de formation des imams et la mise sur les rails d'une nouvelle traduction du Coran (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 janvier 2024

Le recteur de la Grande mosquée de Paris annonce un nouveau centre de formation pour imams

  • Un nouveau centre spécifiquement destiné à la formation des imams de la Grande Mosquée de Paris verra le jour à Vitry-sur-Seine
  • Cette formation était jusqu'ici dispensée dans six villes françaises

PARIS: Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a annoncé jeudi l'ouverture prochaine d'un nouveau centre de formation des imams et la mise sur les rails d'une nouvelle traduction du Coran.

"Un nouveau centre spécifiquement destiné à la formation des imams de la Grande Mosquée de Paris verra le jour à Vitry-sur-Seine, en 2024", a-t-il affirmé lors des voeux de la Grande mosquée.

Cette formation était jusqu'ici dispensée dans six villes françaises "pour offrir aux futurs imams une connaissance approfondie de l’islam, des manières dont il doit s’inscrire vertueusement en France, des principes et des lois à respecter", a-t-il ajouté.

Alors que le le ministre de l'Intérieur vient de mettre la pression pour accélérer la fin du système des imams "détachés" par d'autres pays, il a assuré sa volonté de "travailler pour que chaque imam de France puisse bénéficier d’un statut professionnel, d’un salaire digne, d’un vrai plan de carrière. Nous espérons que l’Etat continuera de soutenir" les initiatives en ce sens.

Le recteur a aussi dit l'intention de la Grande mosquée de Paris "de procéder à une nouvelle traduction" du Coran, pour "garantir que le message coranique puisse être compris, de manière appropriée, par les musulmans francophones de notre époque".

La précédente traduction sous l'égide de la Grande mosquée remontait aux années 1970.

Pour cela une "équipe interdisciplinaire" sera formée avec "des théologiens, des spécialistes des études coraniques, des experts en culture islamique, des linguistes et des traducteurs de haut vol", a-t-il affirmé.

Revenant sur le conflit entre Israël et le Hamas, il a souhaité "que la paix revienne et qu’elle s’ancre durablement par la seule solution d’un Etat palestinien vivant en sécurité aux côtés de tous les Etats de la région".

Il s'est aussi indigné de sondages "qui ont récemment ciblé nos concitoyens musulmans, (...) à la seule fin de les stigmatiser"

"Que cherche-t-on à faire, si ce n’est à exclure les musulmans de la communauté nationale?" s'est-il interrogé, en dénonçant un "glissement insensé".

"Depuis vingt ans au moins, l’islam est confondu avec les actes de terrorisme perpétrés en son nom et les idéologies politiques qui le manipulent", a déploré le recteur, qui prend "toute la mesure des peurs et des rejets qu’il suscite".

Mais "les valeurs et les principes essentiels de l’islam s’accordent avec les valeurs et les principes de notre société et de notre République", a assuré le recteur.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.