Transports publics gratuits pour les habitants de Montpellier

Cette mesure a été progressivement mise en place. Elle a débuté en 2020 avec la gratuité les week-ends puis s'est étendue en 2021 aux moins de 18 ans et aux plus de 65 ans. Désormais, elle couvre l'ensemble de la population métropolitaine. (AFP).
Cette mesure a été progressivement mise en place. Elle a débuté en 2020 avec la gratuité les week-ends puis s'est étendue en 2021 aux moins de 18 ans et aux plus de 65 ans. Désormais, elle couvre l'ensemble de la population métropolitaine. (AFP).
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Publié le Vendredi 12 janvier 2024

Transports publics gratuits pour les habitants de Montpellier

  • Cette promesse de campagne du maire PS de la ville et président de Montpellier Méditerranée Métropole, Mickaël Delafosse, vise à «concilier écologie et pouvoir d'achat»
  • Montpellier Méditerranée Métropole se distingue en étant la première métropole française à offrir la gratuité totale des transports à ses résidents

PARIS: Depuis le jeudi 21 décembre dernier, les 500 000 habitants de la métropole de Montpellier peuvent désormais se déplacer gratuitement à bord des bus et tramways du réseau TAM. Cette promesse de campagne du maire PS de la ville et président de Montpellier Méditerranée Métropole, Mickaël Delafosse, vise à «concilier écologie et pouvoir d'achat», malgré un manque à gagner estimé à 30 millions d'euros pour les finances publiques.

Montpellier Méditerranée Métropole se distingue en étant la première métropole française à offrir la gratuité totale des transports à ses résidents.

Pass automatiquement converti en pass illimité

Cette mesure a été progressivement mise en place. Elle a débuté en 2020 avec la gratuité les week-ends puis s'est étendue en 2021 aux moins de 18 ans et aux plus de 65 ans. Désormais, elle couvre l'ensemble de la population métropolitaine.

Face à l’inflation et au prix de l’essence, Mickaël Delafosse défend en ces termes sa décision: «Faire ce choix de rupture qu’est la gratuité, c’est engager concrètement la transition écologique et solidaire, c’est agir pour le pouvoir d’achat et pour l’avenir de nos enfants ainsi que de nos petits-enfants face aux défis du changement climatique en rendant accessible à tous une mobilité qui n’émet pas de CO2.»

Les habitants de Montpellier et des 31 communes de la métropole n'auront plus besoin d'acheter un ticket à 1,60 € – qui pourrait même être amené à augmenter – ou un abonnement, qu’il soit mensuel ou annuel. Les non-métropolitains doivent, quant à eux, continuer à s'acquitter du montant du voyage.

Les Montpelliérains ont longtemps contribué financièrement aux transports en payant des billets et abonnements qui représentaient une part significative de leurs dépenses annuelles.

Pour un couple avec deux enfants, la facture annuelle totale avant la gratuité s’élevait à 1 472 euros.

L’initiative offre donc un allègement financier appréciable. Les résidents bénéficient d'une réduction de leurs dépenses liées à la mobilité, ce qui constitue un soutien direct à leur pouvoir d'achat. Cette idée ambitieuse montre une volonté de soulager les contribuables locaux de certains frais de déplacement.

La gratuité s'accompagnera en 2025 d'un renforcement de l'offre de transport avec de nouvelles lignes de tramway, des extensions ainsi que l'acquisition de véhicules électriques.

Les touristes et les habitants hors métropole continueront de payer, ce qui suscite des critiques de l'opposition. Cette dernière redoute en effet un impact sur le report modal (transfert d’une partie du flux associé à un mode de transport spécifique vers une autre catégorie de transport, NDLR).

Pour compenser le manque à gagner, Montpellier compte sur le versement mobilité et sur des économies qui résultent de la suppression des valideurs. Des investissements massifs, comme 70 nouveaux bus électriques et 77 rames de tramway, ont pour objectif de maintenir la qualité du service. La métropole espère ainsi une augmentation de 20% de la fréquentation.

Montpellier rejoint ainsi une quarantaine d'autres collectivités en France qui ont déjà adopté la gratuité des transports en commun; mais c’est la première fois qu’une telle mesure concerne une métropole.

Au sein de l’Union européenne, le Luxembourg et Tallinn, capitale de l'Estonie, ont également instauré cette gratuité, une décision qui plaide en faveur de la mobilité accessible pour tous.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).