En frappant les Houthis, Biden montre les muscles sans prendre trop de risque

Les frappes au Yémen ne devraient pas beaucoup peser sur la campagne de Joe Biden, à moins bien sûr d'une escalade incontrôlée (Photo, AFP).
Les frappes au Yémen ne devraient pas beaucoup peser sur la campagne de Joe Biden, à moins bien sûr d'une escalade incontrôlée (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 13 janvier 2024

En frappant les Houthis, Biden montre les muscles sans prendre trop de risque

  • Les frappes au Yémen ne devraient pas beaucoup peser sur la campagne de Joe Biden
  • Donald Trump, cette fois, a plutôt reproché à son adversaire de jouer les va-t-en guerre

WASHINGTON: Au mieux, il répond aux accusations de faiblesse de Donald Trump. Au pire, il froisse un peu plus son aile gauche: les frappes au Yémen ne devraient pas beaucoup peser sur la campagne de Joe Biden, à moins bien sûr d'une escalade incontrôlée.

Le président américain, qui briguera un second mandat en novembre, s'est bien gardé de donner trop d'écho médiatique à cette opération militaire, menée avec le Royaume-Uni.

C'est dans un communiqué qu'il a annoncé le "succès" des frappes, sans s'adresser de manière solennelle aux Américains.

Le démocrate de 81 ans a ensuite déclaré, en marge d'un déplacement en Pennsylvanie (nord-est), qu' il "répondrait" si "les Houthis poursuivaient leur comportement inacceptable", laissant entendre que d'autres frappes étaient possibles en cas de nouvelles attaques des rebelles yéménites contre des bateaux en mer Rouge.

Un langage un rien martial, de la part d'un Joe Biden constamment accusé par ses adversaires politiques de manquer de poigne.

Donald Trump, cette fois, a plutôt reproché à son adversaire de jouer les va-t-en guerre.

Tout indique pour l'instant que les deux hommes s'affronteront à nouveau lors de la présidentielle de novembre prochain.

"Voilà que nous bombardons tout le Moyen-Orient, ENCORE UNE FOIS!", a écrit l'ancien président républicain sur son réseau Truth Social.

«Trop tardé»

Proches de l'Iran, la bête noire des Etats-Unis, les Houthis ont multiplié ces dernières semaines les attaques de missiles et de drones en mer Rouge, en soutien, selon eux, aux Palestiniens de Gaza, territoire bombardé sans relâche et totalement assiégé par Israël, après l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Garret Martin, spécialiste en relations internationales de l'American University à Washington, estime que les frappes "ne vont pas nuire à Joe Biden, pas plus qu'elles ne vont lui profiter, tant qu'elles restent limitées."

L'opération militaire a, selon lui, "simplement renforcé les discours partisans déjà existants".

Si plusieurs responsables républicains approuvent le principe même de ces frappes, ils demandent plus de fermeté face à Téhéran.

Les frappes "n'ont que trop tardé" et "il faut espérer que ces actions signalent un vrai changement dans la politique de l'administration Biden envers l'Iran et les groupes qui lui sont affiliés", a écrit Mike Johnson, patron républicain de la Chambre des représentants, sur le réseau social X.

Du côté des démocrates, nombre d'élus se rangent bien sûr derrière le président, à l'instar du sénateur Jack Reed qui a salué des actions "nécessaires et proportionnées".

«Violation inacceptable»

Mais certains parlementaires progressistes, qui lui reprochent déjà de manquer de compassion pour les civils palestiniens, et de soutenir trop fermement Israël dans sa guerre contre le Hamas, ont critiqué Joe Biden.

L'une des figures de ce courant, l'élue à la Chambre des représentants Pramila Jayapal, estime qu'en ordonnant ces frappes sans impliquer le Congrès, le démocrate se rend coupable d'une "violation inacceptable" de la Constitution. Le président a sèchement répliqué vendredi que les tenants de cette position "avaient tort".

Pour le chercheur Garret Martin, plusieurs facteurs ont joué dans la décision du président américain de frapper, lui qui avait promis, après un retrait chaotique d'Afghanistan, de ne pas lancer l'Amérique dans de nouvelles guerres interminables.

"S'il ne faisait rien, la crédibilité des Etats-Unis en serait ébranlée", juge l'expert.

Par ailleurs, avec ces attaques répétées des Houthis contre un point de transit clé pour l'économie mondial, "il ne faut vraiment pas sous-estimer l'impact possible sur le prix du baril de pétrole".

"C'est quelque chose qui en politique intérieure aux Etats-Unis résonne beaucoup, (tout comme) les pressions sur tous les coûts d'assurance, les délais en matière d'approvisionnement".

"C’est une année d'élection, ce n'est pas surprenant que l'administration Biden soit particulièrement nerveuse" à ce sujet, estime Garret Martin.

Le coût de la vie aux Etats-Unis a fortement augmenté au sortir de la pandémie. C'est d'ores et déjà un thème récurrent de la campagne présidentielle, et un handicap conséquent pour Joe Biden.


Un commandant du Hezbollah tué dans une frappe israélienne au Liban

La formation islamiste pro-iranienne avait affirmé plus tôt que Hussein Makki, 55 ans, était "mort en martyr sur la route de Jérusalem", une expression utilisée par l'organisation pour désigner ses membres tués par des tirs israéliens. (AFP).
La formation islamiste pro-iranienne avait affirmé plus tôt que Hussein Makki, 55 ans, était "mort en martyr sur la route de Jérusalem", une expression utilisée par l'organisation pour désigner ses membres tués par des tirs israéliens. (AFP).
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  • "Un appareil des forces aériennes israéliennes a frappé et éliminé" Hussein Makki dans la région de Tyr
  • Plus tôt, l'armée israélienne avait annoncé qu'un civil israélien avait été tué et cinq soldats blessés dans le nord d'Israël par une roquette tirée depuis le Liban

BEYROUTH: Une frappe israélienne dans le sud du Liban a tué mardi soir un commandant du Hezbollah, a revendiqué l'armée israélienne mercredi.

"Un appareil des forces aériennes israéliennes a frappé et éliminé" Hussein Makki dans la région de Tyr, a communiqué l'armée sur le réseau social Telegram, en publiant une vidéo aérienne de l'explosion d'une voiture.

M. Makki était un commandant du Hezbollah dans le sud du Liban, "responsable de la préparation et de l'exécution de nombreuses attaques terroristes contre des civils et le territoire d'Israël", selon la même source.

La formation islamiste pro-iranienne avait affirmé plus tôt que Hussein Makki, 55 ans, était "mort en martyr sur la route de Jérusalem", une expression utilisée par l'organisation pour désigner ses membres tués par des tirs israéliens.

L'agence de presse libanaise ANI avait indiqué de son côté qu'une frappe avait été opérée par un drone israélien contre "une voiture sur la route principale de Tyr à Al-Hush" et avait "fait deux martyrs".

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement à la frontière israélo-libanaise l'armée israélienne au Hezbollah libanais, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien.

Plus tôt, l'armée israélienne avait annoncé qu'un civil israélien avait été tué et cinq soldats blessés dans le nord d'Israël par une roquette tirée depuis le Liban.

"Durant la journée, nous avons attaqué des dizaines de cibles du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle ajouté.

Sept mois de violences transfrontalières ont fait au moins 413 morts au Liban, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais également 79 civils, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, au moins 14 soldats et dix civils ont été tués dans ces violences qui ont déplacé des dizaines de milliers de civils des deux côtés de la frontière.


Un forum pour lutter contre la criminalité financière et la corruption se tiendra à Riyad

Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier se tiendra à l’hôtel Four Seasons de Riyad au Kingdom Centre. (Capture d’écran/YouTube)
Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier se tiendra à l’hôtel Four Seasons de Riyad au Kingdom Centre. (Capture d’écran/YouTube)
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  • Le forum réunira les principaux acteurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans le but de lutter contre la criminalité financière, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme
  • Ce forum vise à établir une collaboration fructueuse entre les agences saoudiennes, les organisations homologues ainsi que les organismes régionaux et internationaux

RIYAD: Le premier Forum arabe des agences de lutte contre la corruption et des services de renseignement financier s’ouvrira mercredi à Riyad sous l’égide de la présidence de la sécurité de l’État.

Il réunira les principaux acteurs du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord dans le but de lutter contre la criminalité financière, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme tout en renforçant la coopération.

Ce forum de deux jours vise à établir une collaboration fructueuse entre les agences saoudiennes, les organisations homologues ainsi que les organismes régionaux et internationaux afin de lutter efficacement contre la criminalité financière, indique le site Internet du forum.

Reconnaissant la nécessité d’une approche multidimensionnelle, le forum se focalisera sur la coopération transfrontalière, intersectorielle et interdisciplinaire pour lutter contre la corruption.

Grâce à la collaboration internationale, à l’amélioration de l’intégrité des institutions locales et à l’engagement des citoyens, le forum entend aborder de manière efficace les défis liés à la corruption et à la criminalité financière.

Les différents moyens de tirer parti des efforts du secteur privé, de déployer la technologie au service de la transparence et de s’attaquer aux causes profondes de la corruption figurent également à l’ordre du jour.

L’événement réunira soixante-quinze intervenants venus de vingt-cinq pays, dont le cheikh Ahmed al-Thani, chef du Service de renseignement financier du Qatar, Samya Abou Sharif, directrice de l’Unité jordanienne de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, Raed Radwan, chef de la commission palestinienne de lutte contre la corruption, et Richard Attias, PDG du FII Institute.

En réunissant les forces de l’ordre ainsi que des agences gouvernementales, des cellules de renseignement financier, des organisations de la société civile et le secteur privé, le forum met à profit la sagesse et l’expertise collectives en vue de lutter contre la criminalité financière.

Le forum facilitera par ailleurs le réseautage, le partage des connaissances et le renforcement des capacités, encourageant notamment les partenariats et les initiatives concrètes pour faire progresser les efforts de lutte contre la corruption.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: sept personnes en garde à vue après la noyade de cinq écoliers

La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
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  • La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie
  • Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux «Sablettes»

ALGER: Sept personnes ont été placées en garde à vue lundi en Algérie dans le cadre d'une enquête ouverte après la noyade de cinq écoliers lors d'une sortie scolaire dans la capitale, a annoncé la Cour d'Alger.

La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie, dont le président Abdelmadjid Tebboune a envoyé un message de condoléances aux familles.

Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux "Sablettes", une station de loisirs à Alger.

Encadrement  

A la suite de ce drame, une enquête a été ouverte pour déterminer "si les conditions légales et réglementaires de protection des enfants concernés par de telles activités ont été respectées, et déterminer la responsabilité de toute personne dont l'implication dans cet incident aura été prouvée," a indiqué le procureur général près la Cour d'Alger dans un communiqué.

"Les résultats préliminaires de l'enquête préliminaire ont conduit à l'arrestation de sept personnes qui ont été placées en garde à vue dans l'attente de la finalisation des procédures d'enquête", selon la même source.