Gaza: Dans une école de Rafah, un mariage pour célébrer «la vie malgré la mort»

La mariée palestinienne Afnan Jibril danse avec son père lors de son mariage à l'école de l'UNRWA dans le quartier al-Salam de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 janvier 2024, au milieu des combats continus entre Israël et le Hamas. (Photo par AFP)
La mariée palestinienne Afnan Jibril danse avec son père lors de son mariage à l'école de l'UNRWA dans le quartier al-Salam de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 janvier 2024, au milieu des combats continus entre Israël et le Hamas. (Photo par AFP)
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Publié le Dimanche 14 janvier 2024

Gaza: Dans une école de Rafah, un mariage pour célébrer «la vie malgré la mort»

  • Le tableau vert à la craie mal effacée dans une salle de classe où s'empilent des vêtements est le cadre de cette cérémonie, dans une école de l'Office de secours et de travaux de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens
  • Sous le regard d'une foule entassée dans la cour et les couloirs de l'école, le couple monte dans une voiture noire pour aller dans une tente où ils se mariera

RAFAH: Main dans la main, entourés d'enfants, de proches et de youyous festifs, un couple célèbre son union dans une école de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, un mariage contre toute attente pour "la vie malgré la mort" et la guerre.

Afnan, 17 ans, robe blanche brodée de rouge et visage auréolé d'une couronne de fleurs aux mêmes couleurs, va épouser Mustafa, 26 ans, vêtu d'une doudoune noire sans manches et d'un jean.

Le tableau vert à la craie mal effacée dans une salle de classe où s'empilent des vêtements est le cadre de cette cérémonie, dans une école de l'Office de secours et de travaux de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Ce n'était pas celui imaginé par le couple.

Mais tout a vacillé quand a débuté la guerre, déclenchée par l'attaque du Hamas depuis la petite bande côtière, et qui a fait environ 1 140 morts sur le sol israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, classé groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.

Les opérations militaires de l'armée israélienne à Gaza ont tué 23 843 morts et fait plus de 60 300 blessés, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.

Aimer «la vie»

Quand les premiers bombardements ont touché la ville de Gaza (nord), avant que les troupes israéliennes n'entrent au sol le 27 octobre avec comme objectif d'éradiquer le Hamas et de libérer les otages retenus dans le territoire palestinien, "nous avons reçu l'ordre d'évacuer nos maisons", explique Ayman Shamlakh, oncle du marié. "Comme tout le monde", souligne-t-il.

Il s'est établi dans la région de Rafah (sud), frontalière de l'Egypte, pour fuir les combats entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste, comme une grande partie des déplacés, dont l'ONU estime le chiffre à 1,9 million, sur 2,4 millions de Gazaouis.

"Nous nous sommes installés dans des écoles et des tentes. La maison où devait vivre le marié a été détruite, et comme la guerre persistait, nous avons pensé qu'il valait mieux qu'ils se marient", poursuit Ayman Shamlakh.

"Les préparatifs habituels du mariage ne sont pas possibles et les cérémonies traditionnelles ne peuvent avoir lieu", souligne pour sa part Mohamed Gebreel, père de la mariée.

Mais "nous sommes un peuple qui aime la vie malgré la mort, les meurtres et la destruction", dit-il. Et "des vêtements sont toutefois disponibles", même s'ils sont "rares et chers", ajoute-t-il.

Sa fille a pu s'en procurer, ainsi que du maquillage et du rouge à lèvres. Son allure contraste avec le dénuement d'un quotidien marqué par la faim, les inondations et des latrines à partager pour des centaines de personnes.

Sous le regard d'une foule entassée dans la cour et les couloirs de l'école, le couple monte dans une voiture noire pour aller dans une tente où ils se mariera.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".